lundi 29 février 2016

Journal d'un restaurateur (12)

Je pense vous avoir déjà écrit que nous avions eu un reportage sur notre resto dans une émission très suivie en Flandre : vakantie vlanderen. Cette émission propose des city trip et rare sont les flamands qui se mettent en route pour un WE sans consulter le site de cette émission.  Il y a deux ans l’émission a proposé un trip de deux jours à Liège et grâce à Delphine qui les guidait (Delphine a une boutique de vêtements et chapeaux en tricot dans la rue Pierreuse), l’équipe est passée à Como en Casa et  nous avons été mis en avant comme restaurant branché, végé et bio à Liège. Depuis lors, nous recevons moult flamands en groupe ou en couple et nous adorons cela. Dès qu’ils se sentent bienvenus, les flamands sont hyper sympa, hyper curieux et beaucoup nous avouent adorer Liège. Il se passe rarement un WE sans que nous en accueillions et cela m’a obligé peu à peu à ré-assimiler un peu de vocabulaire culinaire en néerlandais.
Smakelijk pour bon appétit, la plupart du temps ils ne s’y attendent pas et les dank u veel sortent spontanément. Dès ce moment-là la glace est fendue et le dialogue est instauré pour la soirée. (Sauf s’il s’agit d’un premier voyage en couple, dans ce cas, qu’ils soient flamands, français ou japonais, vaut mieux laisser les gens entre eux. Ils ne sont pas là pour nous. Samedi il y avait un jeune couple de Gand qui ne demandait qu’une chose, c’est se regarder les yeux dans les yeux et garder la main dans la main…bref l’amour se vit de la même façon en Flandre qu’en Wallonie : rien que toi et pour toujours !!!)
Souvent on me demande de décrire les légumes que nous servons et peu à peu, j’ai appris : linzen pour lentilles, papaver pour pavot, pastenaak pour panais, koolraap pour rutabaga, aardpeer pour topinambour. Et aussi quelques questions qui montrent que je suis attentif à leur bien-être : nog en beitje brood ou nog wat brood pour un peu de pain ? Alles is goed pour tout va bien ? Quand ils partent, j’essaye un tot sins ou vaarwel pour au revoir ou un goed verblijf pour bon séjour ou juiste weg pour bonne route.
Mais s’ils me demandent si je parle flamand je dis neen, juiste een beitje maar ik spreek italian end spanish… histoire de pas paraître complètement analphabète.
Evidemment l’essentiel de la conversation se déroule en français et là je dois bien constater que si les plus âgés se débrouillent pas mal, les plus jeunes ont plus de difficultés. Vendredi soir nous avons terminé la soirée avec un couple d’Hollandais (ils logeaient dans un B’nB « Le matin tranquille » au haut de la montagne de Bueren, qui nous recommande souvent auprès de leur clients) la dame est prof de français à Amsterdam. Les deux devaient approcher les 2 m. Nous avions l’air de nains. Samedi soir il y avait outre ce couple d’amoureux de Gand, un couple venant de Bruges et un autre venant d’Anvers. Aux anversois, je dis toujours ah, vous avez pris le train dans la plus belle gare de Belgique et êtes arrivés dans la plus belle gare de Belgique. Comme cela pas de jaloux. A la demande, je recommande aux gens de visiter l’impasse de la Couronne et la boutique de Juliette qui s’y trouve, la rue Neuvice (je l’appelle la rue du dimanche) avec ses petites boutiques et de ne pas rater Fragrance, et si on me pose la question d’où manger, je conseille de bruncher soit à Grand Maison derrière la cité administrative où Fanny et Céline font tout elles-mêmes, soit à K fées près de la halle aux viande où Bernadette et Valou mijote des brunchs québécois, soit chez les turcs à la rue des Mineurs où la patronne est magnifique et le mezze végé fabuleux.
Ce n’est pas avec des flamands que nous avons terminé la soirée de samedi mais avec un couple de Tourinnes la Grosse en Brabant Wallon. Deux jours en amoureux puisqu’ils avaient réussi à caser les enfants pour s’offrir ce WE à Liège. Claudine leur avait recommandé Como en Casa. Pour le dimanche matin, je leur ai fait les mêmes recommandations qu’aux flamands. Il arrive d’ailleurs souvent que nous rencontrions ces visiteurs le dimanche puisque nous fréquentons les lieux que nous recommandons. Elle est animatrice à la FOPES (une faculté ouverte pour adultes à LLN) lui est menuisier. Nous avons parlé de beaucoup de choses, de l’importance du travail artisanal face aux défis de la planète, de connaissances communes puisque la Fopes a été créée par le MOC et l’UCL et bien sûr de Julos, que je connais et qui habite Tourinnes. J’ai été triste d’apprendre qu’il n’allait pas bien. Evidemment il a plus de quatre-vingt ans.
Il y avait aussi Christian et Maria qui étaient accompagné du frère de Maria (dot j’oublie le nom) et de sa femme Cathy. Le frère de Maria travaille à Chaudfontaine, il est responsable du pompage. J’ai appris que Chaudfontaine était une source d’eau chaude d’où son nom et que l’eau se trouvait à 1600m de profondeur en dessous de couches de schistes, d’où sa pureté et l’absence de nitrite. Dommage qu’elle appartienne depuis peu à Coca Cola.
Nous avons pris notre premier verre de vin depuis 3 semaines avant de quitter le resto. Quand nous sommes sortis, les autres restos avaient baissé leur volet. J’ai pensé que dimanche je ferais des pâtes fraîches et que je boirais ce vin sicilien sans sulfite, dont la bouteille est capsulée, qui titre 12 degrés, qui est délicieux et que ce ne serait qu’une exception dans mon carême qui se prolongera jusqu’au 20 mars.
Et bien comme prévu dimanche j’ai fait de délicieuses pâtes aux œufs : 500gr de farine, 5 œufs, une c à s d’huile d’olive, 15gr de sel. J’en ai tiré un bon plat de tagliatelle à la tomate et six beaux cannellonis aux légumes et ricotta. Mama mia que pasta !

Réservez déjà pour la soirée Barbara du 12 mai et la soirée pop jazzy du 26 mai (042320004 ou 0498110980). Les places partent vite. Allei à bientôt

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