lundi 26 décembre 2016

lever de soleil et retour des pêcheurs

Nous voilà rentrés d’Alicante, juste le temps de faire de petites courses pour le réveillon de Noël, que nous avons voulu très calme. Le lendemain de l’envoi de ma dernière chronique, le soleil est réapparu sur la Costa Blanca. Juste ce qu’il fallait d’abord pour dissiper les nuages, rehausser la température et me permettre de faire ma promenade du matin. Le changement était incroyable, les rues étaient d’une propreté rare puisque tout avait été emporté vers le bas du village c’est-à-dire en bord de plage.  Le petit ruisseau au fonds du ravin près du centre historique est devenu une rivière où des dizaines de canards s’en donnent à cœur joie. Seule la plage porte les stigmates du déchaînement des jours précédents : détritus de toutes sortes jonchent la promenade et le sable. Mais déjà les balayeurs de rue sont au rendez-vous, ils travaillent en courant comme si leur survie en dépendait. En fait tout doit être fait pour que la ville soit agréable. Noël est sacré en Espagne, rares seront ceux qui travailleront les derniers jours et sans doute les balayeurs veulent-ils en finir au plus vite.
Le mercredi, la température atteignait 24 degrés et nous mangions en terrasse (ce fut le cas tous les jours suivants). Le jour de notre départ le thermomètre affichait 28 degrés
Nous avons vécus deux moments assez exceptionnels. D’abord le jeudi soir, nous avons été au port vers 17 h, juste pour le retour des bateaux de pêches. Nous voyions ces marins harassés de fatigue nous expliquant être en mer depuis 5 heures le matin, sortir le fruit de leur pêche (c’est un des ports de pêches le plus importants de la côte méditerranéenne espagnole), dérouler les filets pour les réparer pour le lendemain, nettoyer bateau et outils divers, pendant que dans le hall de vente les propriétaires de bateau négocient la vente de leur pêche avec les dizaines de commerçants ou restaurateurs qui embarquent aussi vite leur achat dans des camions frigo venus parfois de 300 km à la ronde. Des gens sont là avec des seaux et munis de longues épuisettes. Ils essayent de prendre les mouettes de vitesse et ramassent les poissons tombés à l’eau ou sur le sol. C’est la cohue et certains irritent les pêcheurs en voulant monter à bord pour ramasser les poissons qui y traînent encore. Un vieil homme s’est rempli un seau de plus de 10 kg de petits poissons, surtout des rougets. Quand je lui demandais ce qu’il comptait en faire, « comer » (manger) m’a-t ‘il répondu, me regardant comme s’il avait affaire à un idiot. Je me demandais quand même combien il pouvait être dans cette famille pour manger une telle quantité de poissons.
Ensuite le vendredi matin, Marlène s’est levée avec moi vers 6 h 30 pour découvrir ma promenade matinale et assister au lever du soleil. Quand nous sommes arrivés sur la plage des étudiants, je voyais la ligne rougeoyante qui se faisait pressante. J’ai dit à Marlène : « mets tes lunettes de soleil, ça va être maintenant ». Elle a ri mi surprise, mi incrédule. Mais elle avait juste chaussé ses lunettes que le soleil faisait son apparition, d’abord un petit quartier mais très vite un plus grand et en moins de dix minutes, tout le rond du soleil était visible et montait lentement mais sûrement dans le ciel. Au début, il est rouge mais pas trop éblouissant, ensuite il jaunit, devient plus fort, ses rayons s’élargissent et il devient impossible de le regarder « droit dans les yeux » je dirais. C’est un spectacle et un moment magiques, de ces instants rares qui vous font communier avec la nature et vous confirment dans cette idée que le monde vous appartient et que vous appartenez au monde. Derrière nous, vingt mètres plus haut, nous avions repéré un vieux chien qui avait posé ses deux pattes sur le mur de clôture et regardait vers l’horizon. Comme nous, il scrutait la ligne rouge et une fois le soleil levé, il s’en est allé l’air satisfait. Nous nous sommes dit que c’était sans doute là son rituel quotidien et qu’il était bien chanceux.
Quand on pénètre dans le vieux village, il y a une placette avec une église et un bar où l’on peut prendre un café dès 7h30 le matin. J’y avais déjà fait une halte de temps à autres. Cette fois, je l’ai fait chaque jour et la femme m’ayant reconnu, elle me devançait dans ma commande : « un solo ? » mi affirmatif, mi interrogatif. On appelle « un (prononcez oun) solo » un café sans lait, un « cortado » (coupé) un café avec lait. Si vous ne précisez rien d’autre, on vous servira de petits cafés. Si vous en voulez un plus grand, disons à la belge, vous demanderez un « americano ». Si vous souhaitez un déca, il vous faudra préciser « descafeinado de macchina » et éviter ainsi qu’on vous serve une eau chaude avec du café soluble. Bon, moi je ne devais plus rien dire puisque c’est la tenancière qui avec la voix enrouée des fumeuses me lançait « un solo ». Je m’installe en terrasse en m’arrangeant pour faire face à la petite maison bleue, d’une largeur de 4 m maximum, mais comportant 4 étages (sans doute une ou deux très petites pièces par étage) et surtout un minuscule penthouse avec une terrasse fleurie recouverte d’un toit de bambou. J’y imagine une chambre à la Van Gogh, une douche à l’italienne, peut être une kitchenette. Mais celle-ci n’est pas nécessaire, le café est servi à 1 euros dans les bars et les menus courants, entrée-plat-dessert, sont annoncés à 8,95€.  Je me plais parfois à m’imaginer dans cette petite cahute, regardant les passants sur la place, les fidèles entrant et sortant de l’église lors de la messe du dimanche ou à l’occasion d’un enterrement comme c’était le cas jeudi. Je me mettrais de temps à autre à l’ordi pour vous écrire mes chroniques du haut de ce minuscule cinquième étage sans ascenseur. Je me baladerais le matin le long de la plage et sortirais sans doute le soir jouer aux dominos avec les vieux du village avec qui j’écluserai ce vin noir qui sent la terre et le bois décomposé du vieux tonneau d’où le tire directement dans la même bouteille jamais rincée, la tenancière à la voix rauque
Entretemps, le monde continuait de ne pas tourner rond et un terroriste avait fauché des vies innocentes à Berlin. Je me suis demandé une fois de plus quand s’arrêtera cette violence aveugle, injuste, inadmissible. Quand j’ai appris qu’un jeune homme avait tué l’ambassadeur de Russie à Ankara en annonçant que « puisque vous tuez des innocents à Alep, nous tuerons les responsables russes partout où ils seront », je me suis dit cela c’est la guerre !! J’ai immédiatement pensé à l’attentat du métro Barbès à Paris en 1941 quand un jeune communiste signait l’entrée en résistance des jeunes français après l’attaque allemande de … l’Union Soviétique. L’histoire vous joue parfois de ces tours…..

Allei, la prochaine fois que je vous écrirai, nous serons en 2017, et après vous avoir écrit je me mettrai en route pour une semaine en Champagne avec mes enfants et petits-enfants. Passez des fêtes aussi belles que possible.

lundi 19 décembre 2016

1020 km au sud de Marseille

Cette fois, je suis à 1020 km au Sud de Marseille, donc beaucoup plus bas sur la méditerranée, dans la région d’Alicante dont je vous ai parlé au mois d’octobre. Mais contrairement à ce que m’avait annoncé Bégonia, ma belle-sœur,  quelques jours plus tôt, il fait mauvais, un temps tel que je n’en ai jamais vu depuis 23 ans que je fréquente le coin. C’est le déluge, la région Valencia-Alicante est en alerte orange. Des trombes d’eau s’abattent sur la terre, les toits et les routes transforment celles-ci en véritable torrent emportant tout sur son passage. Des coups de tonnerre d’enfer vous réveillent la nuit et les montagnes environnantes vous en renvoient leurs échos multipliés. Les cailloux et les terres des montagnes finissent par colorer la mer de brun. Hier, un habitant de Finestrat, voulant mettre sa voiture à l’abri du fleuve torrentiel qui avait pris la place de la route où il était garé a été emporté jusque la mer. Son naufrage a été filmé, on le voit fauché par la force de l’eau à hauteur de ses mollets, on assiste à ses tentatives de se redresser mais chaque fois l’eau est la plus forte, épuisé, il est emporté tel une brindille vers la mer. On le retrouvera le lendemain  à sept km de l’endroit où il avait disparu.
A longueur de journée tournent en boucle sur les chaînes de télé les catastrophes, les villages et villes inondés, les voitures et les mobiliers urbains emportés, la boue qui s’infiltre partout jusque dans les maisons, inondent les champs d’agrumes menaçant les récoltes en cours.
De fait, dans ce village que j’adore (voir ma chronique du 24 octobre) le spectacle est désolant, la plage pourtant très large disparaît sous l’assaut des vagues, la promenade du bord de mer est déserte et il n’y a pratiquement pas âme qui vive, les gens sont terrés chez eux comme cela a été conseillé par les autorités. Seul des débris en tout genre, des branches de palmiers, les pierres et les cailloux ayant dévalés la montagne, jonchent les rues. Difficile d’imaginer la vie qui y régnait il y a encore quelques jours et difficile d’imaginer que dans quelques semaines les traces de ce chaos auront disparu, le soleil brillera, les habitants et les touristes se promèneront le long de la plage, se baigneront ou mangeront en terrasse. Ils ne sauront peut être pas ce qu’était le village en cette veille de Noël désespérante pour les espagnols de la Costa Blanca. Comme un espace-temps où tout doit mourir et disparaître
Allez savoir pourquoi, défilent à ce moment dans mon esprit les mauvaises nouvelles des dernières semaines : l’élection de Trump, la victoire de Fillon, la guerre en Syrie, les foules de réfugiés, leur naufrage, Erdogan et ses crimes, le refus du gouvernement belge de se soumettre à la loi, la destruction du dernier haut fourneau de Seraing, la mort de Jacky et tous ces malheurs qui ajoutent à la désespérance du monde.
Difficile dans ce ciel noir de trouver les étoiles que je cherche pourtant toujours. Comme devant la plage déserte et encombrée de détritus devant laquelle je suis, difficile d’imaginer que demain le soleil brillera. Mais je trouve quelques étoiles dans ce qui paraîtra insignifiant, dans de petites choses de la vie quotidienne. Une interview de Jef Aérosol affermit ma conviction que l’art est résistance : résistances des idées, résistances des solidarités. Une photo d’une jeune femme nue saupoudrée de farine me fait rêver. Cette photo porte les deux choses qui me font fondre, qui me passionnent : la farine et le corps féminin.
J’ai quand même pu aller jusqu’au port de pêcheurs. Je voulais m’assurer que les petites barques étaient toujours là et que leur propriétaire n’était quand même pas sorti dans  cette mer démontée. C’est là que je l’ai vue. C’était elle, j’en étais sûr. La petite bouteille. Elle clapotait contre la coque du bateau d’Amedeo.  Je la reconnaissais à sa forme dodue et je voyais les messages qu’elle contenait. Je l’avais mise à la mer à Marseille, j’y avais glissé deux feuilles de papiers à cigarette. Sur l’une j’avais écrit pas espièglerie un ex Voto tel que j’en avais vu à ND de la Garde. Sur l’autre, un message recto-verso : « il est probable que personne ne te trouvera et que tu finisses parmi les déchets de cette planète, mais si un jour je te retrouve, alors tout sera possible». Aussi improbable que cela puisse paraître, je l’ai retrouvée. Elle avait parcouru les 1020 km qui séparent Marseille d’Alicante. C’était cette nuit, j’en suis sûr. Vous croyez que je l’ai rêvé hein !! ah gens de peu de foi.
Allei, il paraît que le mauvais temps nous quittera mercredi. Je reprendrai alors mes promenades du matin et je vous raconterai… En attendant j’ai difficile, comme mon amie Nicole, de vous souhaiter un « joyeux » Noël dans ce monde ou tant de gens souffrent, mais sachez que je pense à vous et vous souhaite le meilleur qui soit pour les vôtres.

lundi 12 décembre 2016

De retour de Marseille

Pour vous écrire lundi dernier, j’aurais dû quitter des yeux le port de Marseille où arrivaient les premières barques de pêcheurs, ce sont de petites barques dans lesquelles se trouvent un ou deux pêcheurs. Cela va très vite, ils accostent au bout du port, déchargent leurs étals, le fruit de leur petite pêche et les gens accourent acheter le poisson le plus frais qui soit. Vers 10h30, c’est un petit marché aux poissons qui est ainsi installé et c’est plaisant à regarder.
J’ai passé ainsi une semaine à Marseille, d’abord à cinq km du centre-ville que je gagnais à pieds le long du « banc ». C’est ainsi que les marseillais appellent cette promenade le long de la mer puisqu’il y a là « le banc le plus long d’Europe » disent-ils et on peut ainsi s’asseoir à tout moment. C’est magnifique. J’y ai croisé plein de stars qui me saluaient « oh, vous ici, quelle belle surprise !! » Meuh non bien sûr c’est pas vrai, mais j’ai vite pris l’habitude marseillaise. Il paraît que pour y être pris au sérieux, il faut tout exagérer : « oh je croyais que mon bateau allait couler tant j’ai pris de poisson ! », ah oui moi, j’ai connu la femme du boulanger èh èh, et pendant que lui chauffait le four, il fallait bien que je chauffe le lit de la belle hein !!
J’ai adoré Marseille, tout ce que j’y ai vu. Le Mucem et ses passerelles qui vous amènent au fort Saint Jean et sur les jardins des contreforts. Les anciens docks où les voûtes ont été réhabilitées et sont occupés par des galeries, des restaurants, des bars…on s’y baladerait des heures.
Le Panier est un vieux quartier populaire derrière la cathédrale La Major. Le quartier est aujourd’hui en voie de boboïsation ou de gentrification, comme tous les vieux centres villes. Mais des photos rappellent ce qu’y était la vie avant et après la deuxième guerre mondiale, vous y voyez des familles entières vivre et occuper les ruelles, avec des bandes de gosses qui courent et jouent le cul nu. C’est là que je me suis souvenu qu’en quittant l’Italie au début du siècle passé, mon grand-père paternel –Natale Gotto-  avait vécu à Marseille quelques années. Il avait gardé l’accent marseillais toute sa vie. Aujourd’hui les ruelles sont calmes et occupées par des fleurs que les habitants s’efforcent de cultiver et d’entretenir toute l’année.
Le Cours Julien se présente lui comme un quartier d’artistes. On y reconnait aussi un ancien quartier populaire devenu complètement « chébran ». Toutes les façades du Cours et des rues environnantes sont autant de tableaux recouvert de peintures, de tag, de graffitis, de pochoirs dans un mélange extraordinaire qui va du n’importe quoi à des œuvres d’art superbes. Jef Aérosol dit justement que ce dont il se méfie un peu c’est qu’on ne mette dans le concept de Street Art, une soupe qui rassemble n’importe quoi. Toujours est-il qu’en journée, il fait bon s’y balader balader et identifier ce qu’il y a de plus beaux comme réalisation.
La Canebière n’est plus du tout ce qu’elle était. Les anciens champs Elysées marseillais sont devenus un quartier dégradé, peuplé de trafiquants en tout genre. Comme nous le disait un chauffeur de taxis, avant nous avions de grands bandits à Marseille, nous étions fiers d’eux, nous les connaissions, nous connaissions leur nom, ils descendaient la Canebière avec de belles filles aux bras et distribuaient leur argent, offraient à boire et à manger. Aujourd’hui, ils ne restent que la petite racaille qui fait chier son monde, qui crée l’insécurité et qui ont fait de la Canebière un quartier non fréquentable.
Mais ce chauffeur reconnaissait lui-même que ces dernières années Marseille changeait, s’embellissait, attirait les touristes qui y laissent pas mal d’argent.
Il y a pleins de choses que nous n’avons pas vues, même si nous sommes montés à Notre Dame de la Garde pour la vue qu’elle offre sur toute la ville. Donc si vous n’y avez jamais été un trip de quatre à cinq jours vaut la peine. Il faut aller se balader dans les calanques, ce que nous n’avons pas fait. Nous voilà donc obligés d’y retourner ou d’y faire un détour sur la route vers l’Italie ou l’Espagne
Bon, depuis mon retour, je suis plongé dans mes collages et mes enveloppes. Ca me bouffe, mais j’adore. Ah, faire des enveloppes et les distribuer en espérant qu’elles voyagent vraiment, qu’elles servent à transporter les vœux de fin d’année. Figurez-vous qu’hier, une jeune fille, asiatique, sans doute chinoise, nous demandait par signe si c’était bien dans la boîte de la poste qu’elle devait glisser le paquet de cartes postales qu’elle avait en mains. Heureusement nous avons vite compris qu’elle n’avait pas toujours utilisé des timbres belges. Nous avons donc triés la quinzaine de cartes et mis de côté celles timbrées avec des timbres autrichiens. Mais cela nous a permis de voir des cartes magnifiques, hyper originales et toutes couvertes d’une merveilleuse écriture terriblement soignée. J’avais envie de lui demander de m’en envoyer quelques une régulièrement.. Donc suis rentré chez moi et me suis mis à faire des cartes postales…

 Il est probable que je doive laisser mes collages de côté quelques jours pour une escapade en Espagne. Ma belle-sœur Bégonia me dit qu’il y fait encore plus de vingt degré en journée et qu’on peut s’y promener en bras de chemise. Je vous dirai. A Marseille, il faisait un quinze degrés ensoleillé très agréable. Allei, vais finir par vivre à mi-temps au bord de la méditerranée.

lundi 28 novembre 2016

Fini, on ne travaillera plus

Mon environnement immédiat s’est encore enrichi d’un gadget magnifiquement intéressant. Il s’agit d’un ampli/baffle fonctionnant avec bluetooth. On appelle cela un zeppelin. Cela me permet de mettre par exemple FIP radio (une radio internet) et de l’écouter amplifié par ce petit machin qui ne m’a coûté que 29€. Ce qui est intéressant avec Fip radio, c’est que les titres des chansons et les noms des interprètes apparaissent sur votre écran. Je découvre ainsi une musique très éclectique que j’ai ignorée toute ma vie en étant branché presqu’exclusivement sur la chanson française. Par ailleurs et par le plus pur des hasards, j’ai acheté le numéro spécial des Inrockuptibles (on dit les Inrocks semble-t-il dans les milieux chébrans) consacré à Léonard Cohen à propos duquel je venais de finir un bouquin. J’ai ainsi découvert cette revue qui chaque semaine présente ce qu’il y a de nouveau et de plus pointu dans le domaine non seulement de la chanson et de la musique mais aussi de la littérature, de la poésie, des spectacles, des arts plastiques etc…Et les abonnés reçoivent chaque mois un CD compil de ce qui a été relevé comme meilleures morceaux et interprètes dans les numéros du mois. De plus le magasine aborde pas mal de questions politiques et des questions de société de façon très pertinente. J’ai donc pris un abonnement et avec ces deux outils (Fip amplifié et les Inrocks), me voilà parti à la conquête de la musique contemporaine. En plus cela me permet de me perfectionner dans le domaine informatique, vous ne pouvez pas savoir ce que j’ai réglé comme problèmes ces derniers temps, tout seul comme un grand, par exemple passer ma tablette et le tabulateur bluetooth de Querty en Aserty.
Tiens, à propos d’informatique, nous essayons tous de comprendre le monde dans lequel nous vivons et surtout de comprendre le monde vers lequel nous allons. Je lisais il n’y a pas si longtemps que la moitié des travaux manuels disparaîtrait dans les 20 ans et serait exécuté par des robots. J’apprends, comme vous, récemment que VW va supprimer 30 000 emplois, abandonner les voitures diesel et essence (trop chères si on veut réellement en supprimer les effets polluants) et se lancer dans la production unique de voitures électriques. Que voilà une bonne nouvelle pour notre climat. Mais en lisant un peu plus attentivement, on apprend que le moteur électrique est beaucoup plus simple à construire que les moteurs à explosion ou à compression, que donc on pourra les faire construire par des robots et que donc la suppression d’emplois dont on nous parle n’est que le sommet visible d’un un iceberg de dimension apocalyptique. Il n’est pas difficile de deviner que les autres constructeurs automobiles feront pareil que VW bien sûr.
Je continue à lire comme vous et je découvre qu’aux Etats Unis, je ne sais plus quel entreprise, a fait rouler sur 200 km un camion sans chauffeur et que tout s’est très bien passé. Il reste surtout à mettre au clair des questions de responsabilités sur la route pour les véhicules sans chauffeurs car du point de vue technologique tout est pratiquement au point. Reste aussi à programmer sur ces véhicules des choix délicats du point de vue éthique. Par exemple, celui de savoir si un véhicule doit malheureusement choisir entre écraser un enfant ou sauver les passagers, que programme-t-on ? Une enquête menée sur un échantillon de la population prône de sauver…les passagers. Soit, toujours est-il que pour les seuls  Etats Unis 3500 000 chauffeurs routiers risquent bien de se voir mis au rencart.
Mais si on continue à lire, on apprend qu’une entreprise liégeoise met au point un aéronef (vous vous souvenez de ces autres zeppelins que les allemands utilisaient dans les deux grandes guerres ??) capable de transporter l’équivalent de plusieurs semi-remorques, sans pilotes et d’ainsi dégager nos routes pour n’y laisser circuler que des moyens de transports de passagers et ce sans chauffeurs. On se dit que tout cela n’est pas bien grave puisqu’il faudra bien de la main d’œuvre pour fabriquer les zeppelins ou les robots. Sauf qu’on nous dit que les mieux à mêmes de fabriquer les zeppelins et les robots sont…d’autres robots. Ceux-ci sont définitivement plus performants et précis que l’être humain, de plus ils sont toujours à l’heure, ne se plaignent jamais et sont capables de s’auto-réparer. A ce propos d’ailleurs, j’ai continué à lire, et Marlène qui a été travailler comme interprète dans un séminaire du monde médical me disait que la question à l’ordre du jour consistait à savoir quelles seraient les conséquences de (ce qui existe déjà) la médecine à distance et de la robotisation des interventions chirurgicales ? En effet il apparaît aussi dans ce domaine que les robots sont beaucoup plus sûrs que les meilleurs des chirurgiens.
J’arrête de lire car je me dis que face à la robotisation, il vaut mieux que je prenne un peu de temps pour réfléchir. Je vois de bonnes choses dans tout cela et me dis que peut être tout cela est bon pour nous et la planète : moins de pollution, moins d’accidents de circulation, moins de bouchons, plus de conforts, plus de sécurité… Evidemment je ne peux m’empêcher de penser au chômage que tout cela va entraîner, à la perte de revenus pour la population qui se retrouvera sans travail, à ce que pourront bien faire ces chauffeurs de poids lourds américains… Mais je me dis que si les politiques étaient quelques peu visionnaires, on pourrait penser à la réduction du temps de travail par exemple. On ne parlerait plus de 35h là mais de quelques choses comme 15h ou 12h semaine. On pourrait parler aussi d’allocation universelle pour tous. L’idée est que chacun aurait droit à une allocation de base, 1000€ par ex. et pourrait ainsi choisir de travailler pour avoir des revenus supplémentaires ou de ne pas travailler et plutôt prendre son temps pour faire son potager, faire son pain, s’organiser avec ses voisins, voyager dans des voitures sans chauffeurs et découvrir le monde…Certains s’opposent à cela en faisant remarquer qu’on offrirait ainsi une main d’œuvre bon marché aux entreprises et qu’on disloquerait la collectivité ou la solidarité du monde du travail. Je n’y crois pas. Je crois qu’il y a bien sûr des gardes fous à mettre, qu’il faut penser sécurité sociale, accès aux soins pour tous (c’est pas avec 1000€ qu’on peut se faire opérer par un robot) mais je pense aussi qu’un nouveau monde se développe sous nos yeux et qu’il faut tout repenser si on ne veut pas se retrouver dans une société qui se ferait sans nous.

Bien sûr tout cela nous apparaît tellement complexe que, pour reprendre une image de Léonard Cohen, la tentation est grande de s’accrocher à sa planche au milieu de ce chaos et de cette mer euh de ce monde démonté, on a juste le temps de lever les yeux, de voir ce qui se passe mais on est surtout préoccuper de vérifier qu’on est bien accroché à cette planche avec nos proches et nos amis. Mais à ne rien faire, on laisse la place aux autres, aux Trump, aux Le Pen, aux De Wever et aux autres du même acabit….
Allei. Ah oui, j’allais oublier, mes olives sont bonnes, pas trop salées, juste ce qu’il faut sauf un bocal où j’avais mis moins de sel, les olives y sont moins gouteuses mais voilà, c’est facile, allez-y, moi j’en referai…
Allei à la semaine prochaine

lundi 21 novembre 2016

Les nouveaux nutritionnistes

Je lis en ce moment « Le gagnant magnifique », un livre d’Alain-Guy Aknin et de Stéphane Loisy sur Léonard Cohen paru aux Editions Didier Carpentier. Le bouquin est rempli de perles évidemment. On y découvre le Cohen dont on se doutait et qui donne à chaque détail de la vie une dimension poétique et littéraire. Quand il parle de ses chaises « on dirait qu’elles ont été peinte par Van Gogh » et de ses casseroles de deuxième main « elles étaient faites pour moi et c’est bien elles que je m’attendais à trouver ». A une époque on parlait de Cohen comme du prince du désespoir et de la morosité, à cela il avait répondu : « je ne me considère pas comme un pessimiste. Je pense qu’un pessimiste est quelqu’un qui guette la pluie. Moi, je suis déjà trempé jusqu’aux os ». Aussi épinglé en passant cette phrase de Layton, celui qui a initié Cohen à la poésie. Il disait que la poésie devait parler de la vie là où l’on vit : « au Canada, un poète doit écrire au sirop d’érable sur des écorces de bouleau ».
La pluie et le vent de ces dernières semaines m’ont empêché de creuser ne fût-ce que les fondations de mon futur fournil. A défaut et en attendant mon four à bois, je me suis mis à cuire mon pain dans le four électrique de la cuisine. J’essaye diverses méthodes et diverses farines, et les résultats sont chaque fois différents mais très satisfaisants. J’ai fait une pâte à baguettes que j’ai rabattues quatre fois, elle a passé la nuit en chambre froide, a levé de nouveau durant deux heures, (et oui me suis levé à 5 h pour la sortir du frigo) et le résultat était magnifique. De plus ce pain conserve trois ou quatre jours sans problèmes dans un sac en toile. J’avais utilisé de la levure sèche. J’ai refait la même chose avec de la levure de boulanger et le résultat était bien mais assez différent. Dimanche j’ai fait une baguette avec une méthode rapide (pétrir, laisser lever 20 minutes, façonner et laisser de nouveau 20 minutes de poussée et cuire) et je me suis retrouvé avec une belle baguette classique. A la différence de beaucoup de celles que l’on trouve dans le commerce, la mienne avait du goût car j’avais remplacé une partie de l’eau par de l’huile d’olive. J’utilise une farine bio évidemment. J’ai fait un pain 70% seigle et 30% froment. Résultat : du gâteau. Par hasard, Marlène qui est pour le moment dans le tri de ses papiers a mis la main sur une interview d’un boulanger parisien Meilleur Ouvrier de France, qui disait ceci : « faire du pain c’est comme de dresser un animal sauvage, vous refaites chaque jour les mêmes gestes et vous ne savez jamais ce que sera le résultat ». Cent pour cent d’accord avec lui.
Une révolution est en cours dans le monde de la nourriture et du bien manger. Elle vient d’abord de simple citoyen, qui se sont pris de passion pour la cuisine, qui la pratiquent de façon hyper rigoureuse mais aussi hyper créative et qui la partage avec des amis, des voisins et des amis des amis. C’est fabuleux, l’argent n’est pas leur motivation, les participants paient le prix coûtant et ont droit à un repas gastro pour des 10, 15 ou 20 euros.  Ce mouvement ne va pas à l’encontre des restaurants mais entraîne une plus grande exigence de qualité de la part des restaurateurs. Gare à ceux qui se contentent de la cuisine aux ciseaux, celle qui consiste à ouvrir des sachets contenant des repas tout fait qu’il suffit de réchauffer. Ceux-là n’ont pas grand avenir.
Cette révolution vient aussi de « nouveaux nutritionnistes » qui ont décidé d’aller au-delà de la simple consultation (qui aboutit le plus souvent à prescrire des régimes qu’on abandonne après deux ou trois semaines) et ont dès lors une approche dynamique et pratique. Les « nouveaux nutritionnistes » ont décidé de mettre la main à la pâte, ils (je devrais dire elles car ce sont en majorité des femmes), elles organisent des ateliers culinaires, des repas à domicile, elles assurent service traiteurs et banquets, repas de fêtes…elles vivent non plus seulement de leur savoir mais de ce qui est devenu leur art. Elles ont pour non Valérie, Aurélie, Loly mais je devrais aussi citer des garçons comme Grégory ou Nicolas. Ils et elles parlent de cuisine vivante. Parmi ces « nouveaux nutritionnistes, je vous propose d’aller visiter le site d’une amie qui pratique depuis quelques années : Geneviève Mahin. Elle est nutritionniste, psychothérapeute et assure un service traiteur. Simple, taper son nom dans google et vous saurez tout d’elle, enfin de ses activités hein !

Dans le même ordre d’idées, Marlène et moi travaillons à un livre de recettes, celles des plats que nous servions à Como en Casa, vous êtes nombreux à nous les demander. Allei, un peu de patience et vous n’aurezpluska…

lundi 14 novembre 2016

Bien le bonjour d'un ex-retraité

Bon, je vous raconte le rituel qui se met presque naturellement en place pour vous rédiger cette chronique. Vous aurez remarqué que sauf exception, c’est le lundi que je vous l’écris, j’ai pris cette habitude quand j’avais le restaurant simplement parce que le jour de fermeture était le lundi, je me rendais tôt au restaurant où je faisais ma chronique avant de m’attaquer au travail administratif et comptable. 
Donc maintenant, le lundi,  lever vers 7h ou 7h15, je me prépare un café dans ma cafetière italienne (aujourd’hui café nicaraguayen, légèrement amer), pendant que le café monte, je dresse la table pour le petit déjeuner, coupe le pain (à la main), sort le beurre qui aura ainsi le temps de ramollir et gagne alors mon bureau dont j'ouvre la persienne afin de voir le jour continuer de se lever. Ce petit manège ne prend pas plus de 5 à 10 minutes mais cela me suffit pour aligner mentalement les choses dont je veux vous parler. Quand j’ai une heure ou deux d’insomnie, alors je me lève avec un texte pratiquement tout fait que je n’ai plus qu’à jeter sur papier. Enfin, façon de parler puisque nombre de mes textes ne termineront jamais sur papier et resteront dans les nuages d’internet et de Facebook. Bien, mais cette nuit, j’ai dormi sans interruption. J’ai donc décidé pendant que le café montait de vous raconter comment cela se passait quand je vous écris et de vous parler de ma nouvelle vie.
Je crois que cette semaine on m’a salué une dizaine de fois par « alors le retraité ! » Je vous le dis platement : même si je sais que l’intention est bienveillante, ça ne me plaît pas, ça me met mal à l’aise et j’ai l’impression d’être placardisé et rangé aux rayons des inutilités. Comme j’y pensais déjà depuis quelques temps, j’ai donc décidé de chercher du travail au moins un jour ou deux semaines (j’ai trouvé je crois mais je vous en parlerai quand ce sera finalisé), et j’ai déjà testé ma réponse hier à cet « alors le retraité » je peux maintenant répondre "ah non, fini la retraite j’ai trouvé du boulot".  Na!!
D’autant plus que du boulot, j’en ai plus qu’il n’en faut et qu’il s’en dessine bien plus avec ma petite « boulangerie des voisins » qui sera construite d’ici deux ou trois mois. C’est décidé et le projet s’élabore de plus en plus clairement, dés le printemps nous lancerons "la cuisine et la boulangerie des voisins". Ce sera léger et gai, Je vous en parlerai aussi le moment venu. J’ai maintenant attache remorque et remorque pour aller ramasser à gauche et à droite les matériaux dont j’ai besoin pour construire cette boulangerie de 6 m2. C’est mon plus jeune fils qui m’a donné cette idée d’aller sur internet où je trouverai les matériaux d’occasion : bloc de béton, tuiles, chevrons, moellons brut de pierre bleues… si vous en avez, faites-moi signe et je viens voir.
Evidemment, nous jouissons aujourd’hui de pas mal de temps libres dont nous profitons un maximum : mercredi j’étais en Alsace avec Luc, samedi nous passions la journée avec Ana et Stein autour d'un merveilleux repas et d'une balade dans ce Bruxelles que nous adorons et dimanche nous participions au goûter d’anniversaire d’Alix et y rencontrions de vieilles et de nouvelles connaissances.
Nous sommes de temps à autres saisis d’angoisse, avec cette impression d’avoir oublié quelque chose. Cela ne dure que quelques secondes mais c’est assez troublant. Marlène et moi faisons pratiquement les mêmes cauchemars : nous avons 30 ou 50 réservations, et nous nous retrouvons dans un restaurant qui est à la fois Como en Casa et à la fois ne l’est pas, la salle n’est pas mise, Il y a un enchevêtrement de locaux que nous avons connus dans le passé, c'est le foutoir, il n’y a pas de boissons, on ne sait pas ce qu’il y a à la carte, les légumes ne sont pas épluchés, les gens arrivent et nous sommes impuissants et incapables de faire quoi que ce soit…. Je me réveille alors en sursaut, le sommeil ne revient plus car l’angoisse est la plus forte. J’imagine qu’avec le temps ces cauchemars cesseront. Je me réjouis quand je vais dans le Como en casa de Juliette de voir que tout y est impeccable et que l'ambiance y est calme et sereine.
Je me suis remis au collage. J’ai des dizaines de revues à ma disposition, je découpe des photos que je colle en patchwork sur de vieilles cartes géographiques (si vous avez de vieux atlas, cela m’intéresse) et je compte faire des cahiers de cinq ou six de ces planches que je vais relier avec du fil de cuisine. J’ai fait un essai et le résultat me plait beaucoup. Mais c’est un hobby dévorant qui m’a manqué pendant les années de resto et je traîne parfois les pieds quand il s’agit de quitter mon bureau pour préparer le repas ou aller faire une course. Mais je vais me discipliner, c’est promis.
Je n’ose pas aller voir mes bocaux d’olives, j’attends impatiemment samedi pour en ouvrir un et les goûter. Croisons les doigts, j’ai peur d’avoir mis trop de sel. Ah oui, j’ai oublié de vous dire, nous avons cueilli 3kg de figues dans notre jardin, parfaitement mûres, bonnes et sucrées juste ce qu’il faut. Nous en avons fait une confiture délicieuse et il en reste encore autant que j’espère avoir le courage de cueillir un de ces jours. Voilà un effet surprise du réchauffement climatique. A ce propos, le riesling d’Alsace vendange 2015 sera rare sur le marché. Il a fait trop chaud donc trop de sucre dans le raisin donc un riesling soit trop alcoolisé si on avait la fermentation aller au bout, soit trop doux si on interrompait la fermentation. Les critères des vins d’Alsace sont exigeants, donc pas moyen de commercialiser ce riesling sous l’appellation Riesling. Un des viticulteurs que nous avons visité a sorti ce vil sous l’appellation « Gourmandise de Traenhem », c’est un vin de dessert et il est excellent.
Allei, bien le bonjour donc d’un ancien retraité et à la semaine prochaine.

lundi 7 novembre 2016

Ecce Homo

Nous étions une quarantaine à nous presser autour du « Truckdeloly » installé devant l’entrée de la grotte de Comblain au Pont. Beaucoup d’habitants du coin dont sont originaires Gérard et Loly et qui venaient ainsi découvrir la cuisine de leur amie. Nous étions une quarantaine, mais de vélos point !! Nous avions hésité quant au temps qu’il ferait, à la distance à parcourir…Nous sommes des gourmands paresseux et avons donc fait cette petite excursion en voiture et ce fut une journée bien plaisante entre amis : repas sous un chapiteau en extérieur mais dessert et café à l’intérieur,  visite intéressante de la Grotte de l’Abîme (1h45), et puis visite de la maison de Dédé, (frère de Gérard) et de Magali sa femme. Une maison construite en acier par Pierre Hebbelinck et les ateliers Mellens-Dejardin,  comme une coque de navire, très bien aménagée et très lumineuse.
Bon, peut être prochaine expérience de balade-vélo après l’hiver jusqu’au musée de l’abeille à tilf, que nous n’avons pas visité cette fois faute de temps.
Pour aller au bout de mon info sur les olives, sachez que je les ai mises en bocaux ce dimanche. Ines m’avait dit 10 jours dans l’eau et vinaigre à changer tous les jours, goûter pour voir si pas encore trop d’amertume, si oui prolonger de deux jours. Ce que j’ai fait et de fait toute l’amertume était partie. J’aurais voulu qu’il en reste un peu. On verra dans dix jours. J’ai donc bourré 5 gros bocaux en mettant des graines de fenouil, deux c à c de sel, l’eau à ras bord, recouvert le tout de feuilles de citronniers et bien fermé les pots. Prochaine étape : la dégustation, ce sera aux alentours du 15-20 novembre.
Nous avons de tout temps été voir les films de Ken Loach, mais son dernier « Moi, Daniel Blake » est un chef d’œuvre. Un ami me disait à la sortie de la salle « cela fait plaisir que ce genre de film ait été récompensé à Canne ». Le film vous prend aux tripes très vite et vous décortique sans jamais ennuyer l’aberration du système d’exclusion et la descente aux enfers des victimes de cette exclusion. Nous sommes des sensibles Marlène et moi mais rarement un film nous a touchés à ce point.
Philippe Fauconnier chante, Raphael Laforgia joue de la guitare et Pierre Greco de la contrebasse, le groupe qu’ils forment ensemble a pour nom « Ecce Homo Trio » et il chante Gainsbourg à Como en casa ce jeudi 10 novembre. L’entrée est à 10 € et à partir de 18h, Juliette sert des assiettes apéritives et tapas et le concert débute à 20h. Vous vous souviendrez du concert « Gainsbourg Confidentiel » que nous avions organisé. Curieux de voir cet autre Gainsbourg. Marlène et moi y serons. Nous aimons le lieu que nous avons construit peu à peu, nous aimons le lieu que Juliette a reconfiguré.

Allei, on ne s’est plus vu depuis quelques semaines, vous nous manquez, profitons de l’occasion que nous donne ce concert. Réservation souhaitée au 04 2320004

mardi 1 novembre 2016

mes caves, mes olives et mon repas à Dénia

Décidément, les choses vont bien pour moi et j’imagine pour vous aussi avec cet incroyable été indien. Mes caves sont en ordre et bien propres. Il y a une place pour chaque chose et chaque chose est à sa place. Mon établi est bien rangé, j’ai ajouté des petites étagères et tiroirs et j’ai un plan de travail bien dégagé. J’ai rajouté un éclairage au-dessus du coin buanderie, c’est surtout Marlène qui y travaille et ce sera plus confortable pour elle.
La maturation dans l’eau et le vinaigre de mes olives avance normalement. Les feuilles de citronnier sont arrivées vendredi dernier parfaitement emballées par Ines, la maman de Marlène, elles sont donc bien fraîches et ce prochain vendredi, après dix jours de bain au vinaigre, je pourrai mettre les olives en bocaux dans l’eau salée agrémentée de graines de fenouil et recouvertes de feuilles de citronnier. Sauf si en les goûtant je les trouve encore trop amères, alors j’attendrai encore un peu. On peut les consommer de suite mais elles seront meilleures dans 15 jours quand elles auront pris un peu de sel et se conservent assez longtemps. C’est une méthode par laquelle les olives gardent juste l’amertume qu’il faut. En m’envoyant les feuilles de citronnier, Ines m’a écrit et réexpliqué la méthode. Je peux fournir une copie à ceux et celles que cela intéresse mais c’est écrit en espagnol. Si non référez-vous à mon explication de la semaine dernière.
Nazim m’a parlé d’une tout autre méthode que l’on pratique en Turquie avec les olives noires. C’est d’une simplicité enfantine : on sale un peu les olives, on les met dans des sacs de jutes (ou autre tissu j’imagine) et on les laisse fermenter deux, trois, quatre semaines à température ambiante. Les olives perdent une partie de leur jus (il faut donc mettre le sac dans un bassin), en sortent ratatinées et très agréables à manger. (si je fais une erreur dans la méthode Nazim me corrigera sur FB.
Je vous parle de ces méthodes car on est en pleine saison et que l’on peut se procurer des olives sur la Batte où dans des commerces exotiques). Mon malheur avec les olives c’est que quand je commence un pot, il faut que je le finisse….
Il y a deux ou trois petites choses que je dois vous dire encore à propos de mon séjour en Espagne.
El carrer de Loreto à Dénia (Dénia est à égale distance de Valence à son nord et d’Alicante à son sud) est une rue piétonne qui descend du parvis de l’Eglise, et dont une bonne partie est occupée par des restaurants et bar à tapas de qualité. Les menus (3 ou 4 services) y sont servis aux alentours de 10 ou 12 €. Eh oui, en Espagne les prix ont chuté du fait des crises, mais ces prix bas s’expliquent aussi par des salaires bas dans le secteur et une TVA à 7.5% (au lieu de 12.5% et 21% chez nous)
Il y a dans El Carrer de Loreto un restaurant gastronomique, qui est aussi une école de cuisine privée, un peu éloigné des autres, (plus bas dans la rue) et qui est celui où nous ne manquons pas d’aller dès que nous le pouvons, c’est Le Seu , le Siège dans le dialecte valencien. La façade est peinte en noire et dès l’entrée vous vous retrouvez au milieu d’une énorme cave à vin vitrée et vous vous apercevez que les plus grands vins d’Espagne sont y sont exposés. Passés ce sas très original, vous entrez dans une salle impressionnante de beauté architecturale et de luminosité. La hauteur sous plafond doit faire dans les 15 mètres et les deux cuisines sont vitrées et ouvertes sur la salle.
Le menu comporte 5 entrées (vraiment des entrées et non des mises en bouche) le plat et le dessert. Nous étions quatre avec Ines et Begonia, et unanime : c’était fin, délicieux, exquis, magnifiquement bien présenté. C’est une cuisine espagnole revisitée mais toujours très proche des origines en matière de goût. Le repas a duré deux heures, le menu était à 20€ et avec le vin, nous avons payé 30€/personne. Nous avons découvert un vin de la région fait à partir d’un cépage que nous ne connaissions (pourtant Begonia est une très bonne connaisseuse des vins espagnol), le Bobal.
Je vous souhaite vraiment d’avoir l’occasion d’y aller un jour. Le cœur historique de Dénia est magnifique, et jouxte un port de plaisance qui se retrouve ainsi dans la ville. C’est une ville où l’art est très présent avec ses multiples galeries, les commerces sont très originaux et les bars et restaurants de la vieille ville rivalisent dans l’originalité de la déco et de l’animation.

Allei, aujourd’hui je ne la fais pas trop longue car on va profiter de ces derniers jours de soleil pour une petite excursion.

lundi 24 octobre 2016

Pédaler, Déguster, Découvrir

Depuis quatre ans, j’écris mes chroniques installé au bureau de Como en casa. Ce n’est plus le cas. C’est Juliette qui occupe maintenant le bureau du restaurant. Moi, je suis installé à mon bureau à la maison, sur ma gauche une porte fenêtre donnant sur la terrasse et le jardin. J’y suis bien et j’adore me lever tôt comme aujourd’hui pour vous écrire.
Hier, Pepi nous a envoyé par wahts app une photo de la famille se baladant le long de la plage avec ce commentaire « 29 grados, mucho calor. Besos. ». Nous y étions jusque lundi dernier.
Le mois d’octobre en Espagne ou du moins dans cette région d’Alicante est absolument merveilleux. Nous avons eu une pointe un jour à 32 degrés et durant tout notre séjour, la température a oscillé entre 24 et 27 degrés. C’est une belle chaleur, un petit vent frais et délicieux la rend très confortable et il fait, enfin, doux à l’ombre.
Là-bas, je me lève chaque jour vers 7h ou 7h15 et sort faire une promenade d’une dizaine de Km. Je descends vers le vieux village fait de maisons étroites, hautes de 4 ou 5 étages, très colorées et je parcours ses multiples ruelles pour aboutir au bord du ravin au fonds duquel coule toujours une rivière. Le ravin a été aménagé en parc. On y descend par de larges escaliers, quand j’ai passé le petit pont, je prends le sentier en dolomie qui part à gauche et après avoir parcouru 600 ou 700 mètres j’arrive au bout ouest de la plage. Je pars vers l’est en longeant à ma droite la mer et à ma gauche le magnifique village coloré de façades bleues, oranges, vertes…accroché à sa colline. J’assiste ainsi chaque jour à un splendide lever de soleil sur une mer souvent étale. Je vais alors tout au bout est de la plage en dépassant le port de pêche et la plage dite « des étudiants ». On peut compter plus ou moins trois ou quatre km. Je reviens ensuite sur mes pas et vais alors tout au bout du port de pêche. Il y a toujours, même si c’est beaucoup moins qu’il y a trente ans, de petits bateaux de pêches peints en bleu et blanc ou plus rarement en rouge et blanc et je rêve de pouvoir un jour avoir le courage d’aborder un pêcheur qui accepterait de m’emmener avec lui. Si non, pourquoi ne pas en acheter un ? On peut rêver non !!! Il y a aussi bien sûr des bateaux de pêche professionnels ou embarquent quatre ou cinq pêcheurs. Les petits bateaux dont je parle sont la propriété de personnes qui ont une autre profession et qui une ou deux fois par semaines font une pêche domestique mais qui ont un ou deux contacts avec de petits restaurants qui leur achètent leur surplus parfois suffisant pour payés le mazout et son emplacement au port. J’ai vu une femme seule partir avec son petit bateau. Dieu sait pourtant à quel point la pêche a été longtemps l’apanage des seuls hommes
Ma promenade dure deux heures, je reviens par d’autres chemins et Marlène et sa maman m’attendent pour le petit déjeuner vers 9h30. J’ai souvent été le premier sur la plage, sauf un jour ou un groupe de photographes amateurs avaient déjà installé leurs trépieds en attendant de photographier le lever de soleil. Vers 8h15, apparaissent le long de la plage des marcheurs, des joggeurs et deux groupes de nageurs. Un groupe au bonnet noir, je ne les connais pas. Un groupe portant des bonnets blancs dont nous connaissons Pilar, une voisine de la famille. D’avril-mai à octobre-novembre ils se retrouvent là pour une heure de nage. Rien de tel que la natation pour se maintenir en forme et je peux vous assurer que  Pilar ne fait vraiment pas ses septante ans. Par trois fois, je me suis arrêté un quart d’heure pour me baigner. J’avais un essuie avec moi et je peux me changer sans me cacher puisqu’il n’y a pratiquement personne.
Je parle de tout cela au présent comme si j’y étais encore. En fait, je crois bien que j’y serai souvent car on nous dit que les mois de mai-juin et septembre-octobre sont les mois les plus confortables et délicieux. On vit, lit, mange et sieste sur la terrasse. Il est bon de se lever avant l’aube et aussi de refaire la même promenade le soir après le coucher du soleil (assez tôt là-bas) protégé par une petite laine.
Nous sommes rentrés depuis une semaine et si la mer, la chaleur et le…restaurant me manquent un peu, je ne m’ennuie pas. Nous avons mis le paquet pour faire tout ce que nous n’avions pas fait depuis quatre ans : changer les rideaux et les tentures, Marlène remet ses armoires en ordre et moi je me suis attaquer aux caves. Rien que remettre mon grand établi en ordre m’a pris six heures. Mais je suis content du résultat. Mais j’en ai encore pour trois ou quatre jours de travail pour vider et assainir les trois caves.
Nous allons manger de temps à autres à Como en casa, passons du temps, moi avec Juliette pour les dossiers administratifs et Marlène avec Robin qui veut tout savoir de la façon dont elle organisait son travail. Ce que nous avons mangé était délicieux et nous n’avons que des échos positifs de la part d’autres clients. Le cadre a changé, est plus épuré et c’est très bien. J’espère vous y revoir chacun à l’une ou l’autre occasion comme j’y ai déjà revu des habitués qui continuent avec Juliette.
Hier dimanche, nous sommes descendu à la Batte, avons été salué Bernadette et Valou de K Fées près de la Halle aux viandes, le café de Bernadette était parfait, sommes allés manger chez notre ami Nejmi qui nous sert un merveilleux mezzés à la turque. Quand nous sommes remontés, j’ai planté les tulipes, narcisses et autres crocus que j’avais achetés la veille à Al Binète. J’en ai mis une vingtaine rassemblée dans le parterre devant la maison et une vingtaine dispersé dans la pelouse. Je me réjouis de les voir sortir au printemps. Ensuite, j’ai fendu sur une planche avec une pierre que j’avais préalablement nettoyée au savon et ensuite au vinaigre, les deux kg de grosses olives vertes des Puglie que j’avais achetées à la Batte. Je les ai mis dans un récipient, les ai couvert d’eau avec deux cuillères à soupe de vinaigre, et durant les dix prochains jours, je vais changer chaque jour l’eau et le vinaigre après avoir rincé les olives à l’eau claire. Cette technique sert à enlever l’amertume des olives. Au bout de dix jours je vais les mettre en bocaux avec de l’eau salée, des graines de fenouil que nous avons cueilli avec Bégonia en Espagne, et en dessous du couvercle couvrir le tout avec des feuilles fraîches de citronnier que la maman de Marlène, qui m’a bien sûr donné cette recette, m’enverra toutes fraîches fin de semaine. Mon dimanche n’était pas fini puisqu’ensuite je me suis remis au travail dans la cave jusque pratiquement 19 heures.
Je passe aussi beaucoup de temps en ce moment à lire les tutoriaux sur la fabrication de four à pain au bois : comment  faire la dalle réfractaire, la voute, placer la porte…Cela me fait un peu peur car un tutoriel répète sans cesse, « attention si telle chose opération est mal réalisée la dalle ou la voute se fissureront ». Dur aussi de penser qu’il faut deux ou trois mois de séchage avant de l’utiliser…Mais cela ne m’arrêtera pas, je vais me construire une véritable petite boulangerie de 6 m2, j’y ferai du pain, des pizzas, des focacciae, des pâtes, des gnocchis, des tartes avec les pommes de mon jardin…mais c’est une autre histoire que je vous raconterai plus tard.
Je dois maintenant préparer notre excursion « Pédaler, Déguster, Découvrir » avec le truck de Loly. Si vous avez raté la première invitation je vous la rappelle : c’est le 5 novembre, départ de la nouvelle passerelle côté Boverie, destination Comblain au Pont, Loly nous y attendra avec son camion-cuisine pour un menu entrée, plat, dessert pour 15€. Ensuite visite de la grotte de Comblain et au retour visite du musée de l’abeille à Tiff. Merci de payer votre repas à l’avance pour que l’on puisse s’organiser au mieux.
Voici le menu décrit par Loly :
Voici la proposition de repas pour le 5/11


Velouté de céleri-rave et chips de bacon

Volaille et légumes d'automne rôtis aux épices, orge perlé

Carrot cake à consommer de suite ou comme collation pour le retour ;)

Prix : 15€/personne
J’ai opté pour la volaille qui est généralement acceptée par le plus grand nombre.


Voici le numéro de compte pour effectuer les réservations : BE45 0017 7397 4089
Au nom de : Le Truck de Loly
Communication : Balade 5/11

Peut- on fixer la date du 31/10 comme date butoir pour les réservations ? Je garderai un peu de marge pour l’un ou l’autre « dernière minute ».
Les boissons sont en supplément et à payer sur place. Idem pour l’entrée de la grotte et le musée de l’abeille (très bon marché)

Un peu longue ma chronique. Normal, suis passionné euh !!  Pensionné.

Allei, à bientôt.

jeudi 15 septembre 2016

nous sommes encore la deux WE

Nous voilà rentrés. Le papa de Marlène a été incinéré ce mercredi. L'émotion a été forte et il restera bien présent dans l'esprit de ceux qui l'ont connu.
La vie continue, comme aurait dit Salvador et dés aujourd'hui, nous sommes à pieds d'oeuvre.
Cette semaine, le midi, en plat du jour, ce sont des pâtes aux courgettes et saumon. Pour les végétariens, il y aura un tabulé à notre façon.
Ce vendredi et samedi, l'araignée de porc avec son fameux gratin dont nous avons le secret et aussi le risotto des seigneurs dont nous vous réservons la surprise. Bien sûr nos incontournables restent à la carte.
En entrée, outre les calamars au chorizo et le mille feuilles que vous connaissez, vous serez certainement curieux de découvrir notre foie gras aux légumes.
Allei, vite: 04 2320004

lundi 5 septembre 2016

Journal d'un restaurateur (27)

Le WE a été plutôt calme, le resto était loin d’être plein, mais qu’est-ce que c’était agréable. Ce genre de soirée donne raison à Marlène qui à une époque rêvait d’une petite salle de 25 couverts  afin de travailler sans trop de stress (il y en a toujours bien sûr) et d’avoir le temps de parler avec chacun. C’est ce qui s’est passé ces derniers vendredi et samedi. Il faut dire que nous avons une « très belle » clientèle qui nous fréquente non seulement pour bien manger mais aussi parce qu’ils adhèrent à notre projet : le bio, l’achat local, le travail des légumes et produits de qualité et en plus la promotion d’artistes locaux en art plastique ou musical.
Depuis que la remise a été décidée, nous nous remémorons divers moments de notre aventure et surtout les belles rencontres que nous y avons faites. Nous parlons aussi souvent de la création de nos plats. Le bœuf en croûte de pavot par exemple. L’idée nous a été donnée par Antonio, un ami cuisinier, qui préparait un rôti de bœuf au pavot, il en découpait de larges tranches rouges, entourées d’une bordure noire. Nous avons revisité cela pour en faire d’abord des brochettes, puis nous avons enlevés les bâtonnets et puis abandonné complètement la brochette pour servir les morceaux tout noirs que vous connaissez aujourd’hui. Il y a plus de pavot sur notre boeuf évidemment que sur les tranches de rôti. Ironie de l’histoire : enfant, nous avions tous des surnoms dans notre bande à Strépy Bracquegnies. On m’appelait gaille en référence au gaille (petit bloc) de charbon. Je dis souvent aux gens quand je les sers, voici vos morceaux de charbons. Les clients de passage sont souvent surpris de l’apparence de ce bœuf, mais ravis dès qu’ils y goûtent.
Les scampis au curcuma et gingembre ont une toute autre histoire. Au départ, nous avions créé un duo de scampis et  les coquilles saint Jacques. Les scampis étaient préparés au gingembre et les saint Jacques au curcuma.  Il fallait cuire les deux séparément et les becs de gaz ne suffisaient pas quand nous étions Place Saint Etienne. C’était les saint Jacques qui en faisaient les frais, jusqu’à ce qu’un autre ami cuistot nous dise, faites le plus simples et ce que les gens adorent le plus. Nous avons décidés de travailler uniquement les scampis mais avons gardé le terme « duo » en référence au mélange, qui s’était déjà fait naturellement dans la première phase, de curcuma et de gingembre. Aujourd’hui ces deux plats font parties de nos incontournables.
Le risotto est apparu lors d’une demande de banquet. Pierre Gillet, le parrain de notre projet, organisait un repas de famille et souhaitait un risotto. Nous étions en terrain connu évidemment et avons donc fait en entrée un risotto aux scampis (en plat principal, nous avions proposé un filet de pintade à l’orange accompagné d’un gratin dauphinois, qui plus tard est devenu ce fameux gratin improvisé par Marlène, de patates douces seules ou de patates douces et de betteraves, gratins qui font toujours naître des exclamations de bonheur chez ceux qui y goûtent). Pierre et sa famille étaient enchantés du repas et Pierre littéralement amoureux de ce risotto qui pour nous était un plat « banal ». Nous l’avons mis à la carte aussi bien le midi que le soir. Nous en avons goûté quelques-uns dans d’autres restaurants pour nous rendre compte que le nôtre avait vraiment plus de cogne. La raison en est simple : Marlène n’accepte aucune entorse au mode de cuisson du risotto (une louche de bouillon à la fois) même si cela prend 40 minutes, c’est la condition indispensable à la libération de l’amidon du riz qui va lui donner son caractère crémeux mais non « papouilleux ». Les gratins et les risottos sont les plats où la créativité de Marlène est sans limites. De même que le travail de la betterave dont les préparations varient sans cesse. La betterave est devenu un légume à la mode. Il est de tous les repas au Québec, ce qui est un signe. Notre dernière trouvaille, notre dernière tuerie en fait est la présentation des filets de maquereaux sur une mousse de betteraves. L’effet de la couleur est stupéfiant mais le mariage poisson betterave est merveilleux au goût.
La création de nos entrées a aussi été une splendide aventure. Je vous en parlerai la semaine prochaine, et je devrais aussi revenir sur le curry de légumes, sur la focaccia et tant et tant de bonnes choses.
Cela nous fait plaisir de voir que vous souhaitez venir saluer notre cuisine avant la fin septembre.  Marlène vit des moments douloureux car elle accompagne son cher papa vers son dernier sommeil. Je vous tiendrai au courant bien sûr. La vie est faite de grandes joies et de moments pénibles. Dans la vie du papa de Marlène les deux étaient présents. Mais je sais pour le connaître depuis 25 ans qu’après 90 ans de vie, qu’il « dirait qu’elle fut belle »
Allei à bientôt 

lundi 29 août 2016

Gibbon à Como en casa


Ne rater pas cette expo de Gibbon. Ce  sera notre dernière . Elle durera jusqu'au 30 septembre, ensuite, Juliette exposera ses propres artistes. Nous sommes fiers de terminer notre cycle d'expo avec un tout grand . Figurez-vous que ce sera notre vingtième.
Voici  ce que Philippe dit de son expo qu'il a intitulée:
Un peu de tout
Voici pêle-mêle les habits neufs de l'empereur, de prétendues calligraphies qui résument en six traits noirs les poses pour lesquelles des jeunes femmes se sont soigneusement maquillées, coiffées et déshabillées, des croquis de de ces mêmes modèles ainsi que de leurs dessinateurs, soit à l'encre de chine,soit traités en linogravure, des images de tango qui me sont venues en écoutant Carlos Gardelcon "la frente marchita" et des sculptures faméliques qui font semblant d'être inspirées par des objets trouvés.

lundi 22 août 2016

Journal d'un restaurateur (26)

Quelle belle soirée que ce dernier samedi soir, la salle était occupée majoritairement par des groupes de jeunes (majoritairement femmes) de 25 ou 30 ans, tous enthousiastes et sympathiques. La plupart ont souhaité rencontrer Marlène et parler cuisine, bio, gastronomie…Ils sont à la fois contents de la découverte de notre resto, un peu triste quand nous annonçons la remise et nous disent qu’ils reviendront avant le 30 septembre et après pour découvrir la cuisine de Juliette. Il y avait aussi pas mal de flamands et de français. Les flamands sont toujours charmants quand on les traite courtoisement. Un couple de parisien à découvert la cabane en passant et quand ils ont appris qu’on pouvait y manger, ils y ont grimpé sans hésiter.
Au moment où je vous écris, deux cuisiniers occupent la cuisine de Como en casa et passent leur examen pour Juliette. Cela me fait  tout drôle évidemment et cela me prépare à prendre conscience que d’ici peu je devrai quitter les lieux quoi que j’y reviendrai de temps à autres si ce n’est pas pour manger ce sera pour donner un coup de main à Juliette. Mais des soirées comme celle de ce dernier samedi, quand il y a ce brouhaha dans la salle, cette ambiance de brasserie parisienne, nombre de gens sympa dont on sait qu’ils vont apprécier ce qu’on va leur servir, vont me  manquer terriblement.
Du bureau sur lequel je travaille en ce moment, j’ai vue sur les deux parties de la salle et sur la verrière de la cuisine. Je me remémore le bâtiment encombré de toutes sortes. Les trois conteneurs que j’ai rempli de plaques de plâtre, de faux plafonds et de toutes sortes de décombres qu’il fallait évacuer, puis le bâtiment vide où je passais des heures à tenter d’imaginer l’aménagement. Nous n’avons jamais conçu de plans, ni fait appel à un architecte d’intérieur. Nous n’avions aucun préconçu en fait et nous avons construit pas à pas. D’abord ouvert ce mur pour avoir une vue sur la cuisine, puis construit le mur du bar, trouvé un petit artisan pour faire les structures métalliques des tables, puis des copains qui ont aidé à faire le bois des tables, les plinthes métalliques, et peu à peu au long de la première année, acheter quelques meubles dont le bar à vin a été un élément marquant. Ce n’est que 15 jours avant l’ouverture que nous avons eu l’idée de la tablette en métal surmontant le bar, la verrière de type industriel et le porte verre. Il a à peine fallu quelques mois pour que le restaurant trouve son aspect plus ou moins définitif. Sont venues les œuvres que les artistes nous ont laissées après chaque expo, la cabane de Marie Foidart qui a aussi donné une identité forte à l’entrée, le salon bleu et rouge n’a été installé qu’il y a quelques mois et dernièrement est venu s’ajouter le podium pour les concerts et sur lequel nous avons posé la table de Véronique (que nous appelons la table VIP)
Juliette me parle des transformations qu’elle va faire, et cela me paraît très bien. Elle va apporter sa propre marque, sans rien changer de fondamental  mais en montrant que même s’il y a continuité, il y aura du neuf. Mais cela je vous le laisserai découvrir.
Beaucoup nous demandent si nous ne sommes pas tristes de quitter et d’arrêter? Oui bien évidemment avec certainement  un peu peur de nous retrouver dans le vide. Mais à la réflexion, nous nous disons ceci : nous nous sommes lancés dans la restauration sans aucune expérience. Nous voulions promouvoir un restaurant bio. Nous avons commencé dans un local préexistant, une ancienne pizzeria qui nous a permis de faire nos armes et de voir que le projet « prenait ». Puis nous avons déménagé, investi et pris des risques financiers avec nos deux associées Paquita et Julie et notre projet s’est développé, a tenu la route et aujourd’hui Como en Casa existe et a ses lettres dans le milieu de la restauration liégeoise. Le pire aurait été d’échouer mais aussi que le projet s’arrête avec notre départ. Mais voilà qu’au moment où nous décidons de remettre, parmi les trois candidats repreneurs, nous rencontrons Juliette qui veut continuer dans la même philosophie, qui a un réseau d’amis maraîchers, qui veut travailler en circuits courts et pousser un pas plus loin le végé et le végan.
Bref, notre projet devient durable et s’inscrit dans l’avenir. Que demander de plus. Ceci compense largement la petite nostalgie qui commence déjà à pointer. Vous nous manquerez, je le répète, mais nous trouverons le moyen de vous revoir
Mais, mais mais mais mais mais mais, il nous reste six semaines dont nous et vous allons profiter un max n’est-ce pas…Car même si nous allons vers la fin, cela ne nous a pas empêché de sortir un nouveau maquereau, servis sur une mousse de betteraves au raifort qui a constitué la « tuerie » de ce dernier WE. Nous allons revenir régulièrement avec nos best off quitte à les revisiter légèrement. Ce sera déjà le cas pour le plat du jour du midi cette semaine avec des lentilles au curry, feta et légumes verts qui ont fait le régal de beaucoup d’entre vous à différentes reprises. Pour les soirées du prochain WE, suivez-nous sur FB, il y aura de belles surprises. Et mon petit doigt me dit que le calamar au chorizo et  tomate ne va pas tarder à faire sa réapparition.

Allei, à très vite.

mardi 16 août 2016

LA Nouvelle

LA Nouvelle, je ne sais comment la qualifier, bonne ? Oui, très bonne même, puisque nous allons pouvoir vivre à un autre rythme, gagner plus de liberté, pouvoir faire des projets plus limités, plus souples, moins prenants, gagner du temps pour la lecture, l’écriture, le vélo, le jardin….Très bonne aussi parce que nous sommes heureux que ce soit une jeune femme, elle s’appelle Juliette, elle a 32 ans, elle a un très beau projet, elle est pleine de dynamisme et d’idées nouvelles, elle travaillera dans la même philosophie du Bon, du Propre, du Juste et s’approvisionnera en produits locaux dans un réseau de maraîchers qu’elle connaît très bien.
Le côté un peu triste de la nouvelle, c’est qu’on ne se verra plus ou en tous cas qu’on se verra moins, que vous allez nous manquer, que les jours parfois vont nous sembler vides et que le lieu qu’on a construit pas à pas va  nous manquer aussi.
Vous l’avez compris, nous avons remis le restaurant et cette remise sera effective dès le 1er octobre.
Nous ne pensions pas arrêter, nous voulions ralentir et nous avions imaginé un projet qui nous permettrait de ne travailler qu’une semaine ou maximum deux par mois. Cela s’est avéré infaisable pour toutes sortes de raisons. Et finalement, nous avons décidé de remettre pour ne pas risquer de nous abîmer la santé. Marlène et moi commencions à avoir de petits bobos et comme le disent les nouvelles disciplines de santé, «il faut écouter son corps» et malgré ma surdité, j’ai entendu.
Qu’allez-vous faire nous direz-vous ? Pleins de choses comme je le dis plus haut et bien d’autres encore. Nous ne voulons pas prendre d’engagements pour le moment, mais peut-être ferons-nous des activités qui nous permettront de nous revoir de temps à autres. Sachez déjà que les concerts et les expos continueront et que j’y serai un peu partie prenante. Je vous en parlerai dans les prochaines semaines bien sûr.
Mais cela vous oblige maintenant. Vous voilà presque forcés de venir au moins deux fois à Como en Casa : une première fois avant le 1er octobre pour déguster une dernière fois notre cuisine. Nous allons d’ailleurs profiter des six semaines qui nous restent pour vous servir tous ce que vous avez aimés chez nous ; et une deuxième fois après le premier octobre pour découvrir tant le réaménagement du lieu que la cuisine que notre amie et nouvelle restauratrice va vous concocter.
Une chose est sûre, c’est que vous allez y gagner au change : fini d’être servi par un vieux tremblotant qui semble souffrir du parkinson, sourd de surcroit et qui vous donne l’addition quand vous demandez une tarte au citron,  qui siffle un verre chaque fois qu’il doit en servir un aux clients et j’en passe. Dès le premier octobre, vous aurez en salle la grâce, la classe, le sourire et le professionnalisme allié à la gentillesse.
Allei, passons aux choses sérieuses, le menu de midi dés mercredi et pour cette semaine : En entrée, un gaspacho de concombre au yaourt suivi d’une bruschetta d’aubergines et poivrons grillés, en plat un miso que vous pourrez choisir végan ou aux œufs, le dessert sera au choix. Dès jeudi la carte du soir sera sur FB.

Allei, on se revoit avec grand plaisir quand vous voulez.

lundi 4 juillet 2016

A côté du journal d'un restaurateur

Je vais un peu laisser de côté mon « journal d’un restaurateur » pour ces deux mois de vacances. Cela ne m’empêchera pas de vous tenir informer des dates d’ouvertures de Como en casa durant ces congés. Juste vous dire que notre dernier WE a été assez bon pour un WE de départ en vacances et de…football. Samedi nous avons terminé la soirée avec Antonio et sa compagne artiste Léna Mariel. Antonio est cuisinier, de quoi avons-nous parlé à votre avis…..
Mais je suis restaurateur Et citoyen et comme tout le monde, j’ai suivi avec intérêt le référendum anglais sur l’Europe.
Le journal Le Soir a édité un cahier spécial intitulé « LEMONDEAPRESLE BREXIT ». Vingt personnalités ont été appelée à s’exprimer, dont beaucoup regrettent le vote, répètent des lieux communs sur l’importance de l’Europe et ne se posent aucune question sur les causes qui ont créé ce résultat. J’ai par contre beaucoup apprécié deux interventions, celle de R.J. Ellory - écrivain britannique - et celle de Michel Onfray, le très connu philosophe. Il se fait que j’aime beaucoup les romans policiers de Ellory que j’ai découvert un jour par hasard en achetant un bouquin dans un aéroport. Voici ce qu’il dit du Brexit en substance :
« d’un point de vue personnel, ma relation avec mes lecteurs, collègues et amis, dans l’ensemble de l’Union européenne n’a jamais été influencée par le fait que nous étions tous membres de la même union politique.
……...
Au cours de mes nombreuses années de voyage, je n’ai jamais rencontré que des visions communes de ce qui compte vraiment dans la vie : la sécurité pour soi et sa famille, pour les groupes et organisations que nous soutenons, le droit de travailler, le droit à la liberté d’expression, le droit de penser ce que l’on veut. Ces choses sont la colonne vertébrale de toute société démocratique, et elles ne sont pas remises en questions par la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE. Ces questions vitales restent de mise. Selon moi, cette décision ne reflète en rien des attitudes raciales ni le souhait du Royaume-Uni de se séparer de l’Europe en tant que culture ou société. Je pense que cette décision traduit simplement le souhait des gens de se gouverner eux-mêmes, de définir leurs propres lois et d’élire et congédier leurs propres responsables politiques. Ils veulent que les législateurs soient responsables vis-à-vis de ceux concernés par les lois qu’ils créent ».
……..
Michel Onfray va dans le même sens, mais son point de vue traduit une saine colère et est beaucoup  plus dur et percutant : « Précisons d’abord que je me réjouis de ce vote  Ajoutons que je suis sidéré par la haine des perdants, une haine qui signale l’ampleur du mépris des peuples auxquels sont arrivés ceux qui nous gouvernent et dont on découvre le degré de collusion….La haine du peuple est parvenue à un degré maximal. Elle rejoint celle des dictateurs du XXe siècle……Après le vote, il faudrait voter à nouveau ! Contre le vote, il faudrait déclarer l’indépendance de Londres ! En explication du vote, on ne va pas chercher bien loin : des racistes, des xénophobes, des vieux, des incultes, des ploucs ! On nous prédit l’apocalypse qui ne viendra que si cette dictature libérale décide de détruire le mauvais élève qui a osé dire au professeur qu’il en avait assez de son injuste magistère. Ce vote a au moins le mérite de tirer le rideau et de voir ce qui se trouve véritablement derrière l’Europe libérale : la brutalité du monde de l’argent couplée à la haine de la souveraineté des peuples.
……
Le libéralisme, que je définis comme le marché faisant la loi, est la peste de notre époque. Depuis Maastricht, cette idéologie règne sans partage…..
……
Il faut que l’Europe se fasse d’abord par la culture et non par l’argent, par la mémoire du socle commun et non par les profits, par l’histoire partagée et non par la promesse de bénéfices….Il faut que le peuple, le petit peuple, les gens modestes, les humbles, ne fassent pas les frais de la paupérisation mécaniquement générée par le libéralisme. On ne saurait longtemps humilier des peuples sans qu’un jour la colère advienne. Pour l’heure la colère prend des formes démocratiques. Ne pas répondre démocratiquement à cette colère démocratique c’est conduire les peuples vers la colère non démocratique.
…….
Voilà pour Michel Onfray. Qui a dit un jour, « l’Europe a été le moyen pour les maîtres de l’économie, de contourner les Etats et la démocratie pour imposer leur néo-libéralisme et la dictature du marché. » Les Grecs en savent quelques choses….Nous en savons aussi quelque chose. On nous a mis comme président européen un homme qui a œuvré toute sa vie a développer et protéger un paradis fiscal au cœur de l’Europe, je parle du Luxembourg bien sûr. Ce président (Juncker), qui déclare à propos de la Grèce : « aucune démocratie ne peut aller contre les règles européennes. »
Allei, ne désespérons pas des hommes. Comte Sponville disait, « L’espoir n’est pas la valeur dont nous avons besoin. Ainsi je n’espère pas lever la main, je la lève. On ne vit pas d’espoir, on vit d’action. »
A la semaine prochaine et pour ceux qui partent en vacances, bonnes vacances. Nous nous restons au poste jusqu’au 16 juillet inclus.

mardi 28 juin 2016

Journal d'un restaurateur (25)

J’écris cette chronique depuis l’Espagne où je ne suis que pour quelques jours. Elle sera donc plus courte qu’à l’accoutumée. J’ai profité de la journée d’hier pour prendre un cours de cuisine sur la préparation pas à pas de la paella. Fabuleux. Je ne rentrerai pas aujourd’hui dans le détail, juste vous dire que le goût de la paella est dépendant du bouillon de poisson que l’on prépare dès le matin. La lotte joue un rôle déterminant dans l’affaire mais aussi les condiments que l’on pile au mortier. J'ai fait des photos de la moindre étape, je vais voir si s'il est possible de construire une recette illustrée. Je vous tiendrai informé.
Quoi qu’il en soit, le WE dernier a été autant fabuleux qu’épuisant. Dès jeudi midi, nous avons reçu des groupes (jeudi il s’agissait de trente personnes), vendredi soir le rotary Rive Droite, et samedi nous étions complète (j’allais dire complètement complet) à tel point que nous avons refusé pas mal de monde, dont nos chers voisins, Stéphane et Anne qui venaient avec des amis. Nous avons dormi quatre heures entre vendredi et samedi, de même que la nuit de samedi à dimanche. La restauration est un métier fabuleux mais épuisant et il me faut deux ou trois jours pour retrouver un certain bien être.
Les vacances sont maintenant là et cette semaine va être une grosse semaine de départ. Como en casa est ouvert jusqu’au samedi 16 juillet inclus. Ensuite nous serons fermés jusqu’au 16 août inclus, pour vous accueillir de nouveau dès le 17 août avec comme chaque année des nouveautés que nous allons glaner de-ci de-là.
Bon, je tourne la tête à gauche et je vois la mer scintiller au soleil. Il fait beau, chaud mais pas encore cette chaleur écrasante des étés  espagnols qui vous met en transpiration à peine quelques minutes après une douche fraîche. En cette fin juin, il fait réellement beau et le soir venu, une merveilleuse fraîcheur rend votre verre de vin pris en terrasse formidablement agréable. Allei, à votre santé.

lundi 20 juin 2016

Journal d'un restaurateur (24)

Hier, dimanche, comme prévu, j’ai fait une magnifique balade en vélo et retrouvé mon ravel qui va de Ans à Fexhe-slins. C’était magnifique et mes jambes ont pédalé comme si elles avaient toujours fait cela.
En rentrant, je me suis mis à préparer un buffet d’antipasti di verdura (légumes). Cela m’a pris une heure (de plaisir). J’ai disposé sur une plaque allant au four préalablement huilée : des tranches de 2 cm d’épaisseur d’une petite courgette, des tranches de fenouil, des tranches de tomates de 1 cm d’épaisseur, des champignons et des tranches d’oignon rouge aussi de 1 cm. J’ai badigeonné le tout d’un mélange d’œuf battus, d’herbes sèches (thym, romarin et origan) et d’un peu de chapelure. Le tout a cuit une demi-heure au four à 220 degrés. Disposé ensemble sur un même plat, c’est un peu un buffet dans un buffet.
 J’ai également mis au four des poivrons, rouges, jaunes et verts, sur une plaque sèche et  les ai laissés cuire jusqu’à ce que les peaux se noircissent. Ensuite, je les ai pelés très facilement car la peau se détache toute seule, coupés en lamelles et déposés dans un petit plat avec de l’ail coupés finement et de l’huile d’olive.
J’avais aussi lavé des feuilles de salade romaine, de la roquette et dix feuilles de pissenlit cueillis dans la pelouse.  J’ai cuit le tout directement dans l’huile d’olive dans laquelle avait rissolé une gousse d’ail coupée finement. L’idée est d’obtenir une poêlée de légumes verts amère. Je peux vous dire que c’était fabuleux et que cela m’a rappelé les poêlées de mon enfance que nous préparait maman.
J’ai également râpé une courgette sur une étamine que j’ai serrée et pressée pour extraire un maximum d’eau. J’ai mélangé ensuite avec l’œuf et demi qui me restait de mon badigeon et un peu de parmesan râpé, et à l’aide d’une cuillère à soupe, j’ai façonné des galettes que j’ai faire frire à la poêle.
Avec l’autre moitié du fenouil, j’ai fait une petite salade de fenouil à l’orange avec des pignons.
J’ai également fait sauter à la poêle, presque à la plancha, un mélange de champignons de Paris et de pleurotes, cuits juste pour être colorés.
J’ai enfin coupé en tranche une belle pomme de terre qui avait cuit dans son épluchure, que j’ai arrosé d’huile d’olive aromatisée au romarin, ail et piment rouge et parsemé de sel noir de l’Himalaya. (C’est génial de toujours disposer de deux ou trois bouteilles d’huile aromatisée dans sa cuisine, à faire soi-même, facile et moins cher!)
Et nous nous sommes retrouvés devant un merveilleux buffet, parfumé et coloré. La seule chose qu’il vous faut à ce moment, c’est de la fleur de sel (rien n’était salé à l’avance pour éviter que les légumes rejette leur eau à la cuisson) et de l’huile d’olive pour les champignons ou les légumes sortis du four. J’ai ouvert une bouteille de Negroamaro qui convenait parfaitement pour cette dégustation. Tout était servi froid.
Nous avons discuté, Marlène et moi, que ce que nous pouvions retenir pour les prochains antipasti de Como en Casa et ce que nous pouvions aussi encore ajouter, nous disant ainsi que nous pouvions varier la composition chaque semaine pour nous limiter à chaque fois aux 7 légumes qui doivent composer une belle assiette, sans compter les tapenades..
En Italie, les restos de qualité présentent souvent en été de beaux buffets d’antipasti de légumes dans lesquels on se sert à volonté. Le plus beau que nous ayons vu et dégusté est sans doute celui d’une des salles du complexe « El Gusto » à Rome. Un lieu qui occupe tout le rez-de-chaussée d’un immeuble à appartements et qui dispose de trois restaurants différents : un restaurant fromage-charcuterie, un restaurant cuisine casalinga (de la maison ou littéralement de la femme au foyer) où nous avons dégusté ses fabuleux antipasti et enfin, un restaurant gastronomique que nous n’avons pas encore essayé. Le lieu dispose également de deux boutiques où vous pouvez acheter tout le matériel de cuisine que vous souhaitez et tous les produits haut de gamme de la cuisine italienne. Ah, cette soudaine envie d’Italie !!
Ce dernier WE, notre carpaccio de gambas a connu un beau succès, égal à celui de l’antipasti. Ceux qui ont goûté le salmonejo au saumon et amandes ont également fort apprécié. Donc on remet cela ce prochain WE. La semaine s’annonce folle avec pas moins de cinq repas de groupe.
Tiens pour parler d’autres choses, samedi, nous avons terminé la soirée avec Aurélie et son compagnon. Aurélie travaille à la Croix rouge et son compagnon dans une ONG internationale. Aurélie est une fan du Québec où elle s’est déjà rendue au moins une dizaine de fois. Et comme elle est aussi fan de cuisine, elle nous a donné quelques adresses que nous nous ferons un plaisir de découvrir.
Allei, on ne le dirait pas, mais les vacances d’été approchent, nous sommes même dans la dernière ligne droite. Mais nous restons au poste jusqu’au 15 juillet inclus. Au plaisir de vous servir donc.