mardi 13 septembre 2011

la focaccia nous transporte


1     Déguster une bonne focaccia, c’est se laisser transporter instantanément en méditerranée, sous le soleil et avec l’écho des langues chantantes. On peut définir la focaccia comme un pain plat aux herbes (thym, romarin, origan) et à l’huile d’olive, (on en met dans la pâte, mais aussi au moment d’enfourner et au défournement). Chaque région d’Italie a sa focaccia et chaque cuisinière peut l’agrémenter à sa façon. En voici une que j’ai préparée ces derniers temps et qui a beaucoup plu.
Les ingrédients (pour une focaccia de la grandeur d’une plaque de four domestique) :
-500 gr de farine,   bio et blanche si c’est la première fois que vous la faites, moi j’emploie parfois de la farine complète, mais bon, suis boulanger et les farines, c’est mon rayon, ceci dit sans vous dévaloriser hein !  Donc si c’est votre première tentative, ne prenez pas de risques : 500 gr de farine blanche.
-22 gr de levure, ici aussi prenez de la levure simple, le levain ce sera pour une autre fois. La levure bio est en conditionnement de 22gr.
-Une cuillère à café de sel fin pour la pâte et 50gr (au moins) de gros sel pour la sortie du four
-3à 4 cuillères à soupe d’huile d’olive pour la pâte et idem pour l’entrée et la sortie du four.
-Les herbes : 2 cuillère à soupe (ou plus selon les goûts) de thym, deux cuillères à soupe de romarin, une cuillère d’origan. Si vous avez la chance que j’ai (enfin que je me suis donnée) j’ai tout cela frais dans mon jardin…
-Une boîte d’olives noires dénoyautées.
-Une boule de mozzarella
Comme tout grand cuisinier ou grande cuisinière, vous préparez tous ces ingrédients dans des raviers disposés autour de votre plan de travail, cela permet de ne rien oublier.
Préparer la pâte : si c’est la première fois, n’ayez pas peur, faites moi confiance,  allons-y :
1 Délayez la levure dans une tasse d’eau bien chaude. Bien chaude, c’est pas bouillant (ça risque de tuer la levure) et c’est pas tiédasse (ça risque de retarder le travail de la levure), donc de l’eau bien chaude. Mettez à égoutter vos olives par ailleurs.
2 Dans un plat, mettez la farine, sur la farine la cuillère à café de sel, les deux c a s de thym, la c a s d’origan et une des deux c a s de romarin (la deuxième va servir avant l’entrée au four). Selon les goûts, vous pouvez mettre plus d’herbes mais si c’est la première fois, faites comme je dis et mélangez bien le tout a sec. Plus tard, quand vous serez grand, vous adapterez à votre goût.
3 Faites une fontaine avec le mélange, au milieu mettez les trois c a s d’huile d’olive et la levure délayée dans son eau (à peu près 200ml d’eau) et rabattez peu à peu la farine aux herbes en faisant tourner l’eau. Un petit truc : préparez sur votre plan de travail 100gr de farine qui va vous servir à sécher vos mains ou votre pâte durant le travail.
Quand tout est mélangé, sortez l’appareil (c’est le nom que l’on donne au mélange) du plat et travaillez durant dix bonnes minutes sur la table en saupoudrant de farine si ça colle. Plus la pâte est molle et mieux c’est ; mais si c’est la première ne vous tracassez pas trop si elle est un peu ferme, ça va aller.
4 Saupoudrez le même plat de farine, remettez-y la pâte, recouvrez d’un essuie propre et laisser reposer.
Un petit truc : vous pouvez préparer votre pâte bien à l’avance, et mettre le plat, couvert de son essuie, au frigo. Pas de danger, vous la sortez dix minutes avant de l’étaler. Vous pouvez ainsi utiliser la pâte en deux fois si cela vous chante et en réserver un peu pour quand viendra belle maman.
5 Chauffez votre four à 230 degrés, dix minutes avant l’étape suivante.
6 Quand la pâte est « montée », huilez bien votre plaque (ou deux platines de 28cm si vous n’avez pas de plaque), respirez et laissez moi vous guider, ça va aller : étalez la pâte sur votre plan de travail (à la main et pas au rouleau, vous risquez de faire sortir tout le gaz de fermentation, donc à la main, peu à peu sans déchirer la pâte), achevez de l’étaler sur la plaque ou la platine huilée. Quand c’est fait, vous avez une pâte d’un bon demi-cm d’épaisseur, si vous la préférez plus épaisse, ne l’étalez pas sur l’entièreté de la plaque, incrustez-y les olives entières ou coupées en deux, enfoncez les bien, badigeonnez ensuite toute la surface d’huile d’olive, défaites la boule de mozzarella et éparpillez les morceaux sur la pâte, saupoudrez de l’autre c a s de romarin (et un peu de thym si vous voulez), salez un peu avec le gros sel et donnez deux ou trois tours de poivre blanc.
7 Laissez reposer juste deux ou trois minutes avant d’enfourner, d’abord dans le haut du four, surveillez dix minutes, dés que la mozzarella commence à dorer, passez la plaque dans le bas du four et si vous avez un réglage haut et bas, mettez à ce moment le réglage bas. Surveiller la cuisson en soulevant de temps en temps avec une spatule.
8  Quand c’est doré (même s’il reste des taches moins brunes), criez à votre amoureux ou amoureuse qui a déjà mis la table,  qu’il peut verser le vin (chianti) dans les verres, défournez, versez immédiatement de l’huile d’olive un peu partout (un peu partout sur la focaccia hein, pas dans la maison), et saupoudrez de gros sel,  glissez la focaccia dans un plat, coupez en morceaux de 4 ou 5 cm en gardant la structure rectangle et mettez à table.
Ne dites rien, goûtez et fermez les yeux pour apprécier, laissez les autres réagir en premier, je peux vous dire ce qu’ils diront : « mama mia ! Que focaccia »
La focaccia sert d’entrée ou de mise en bouche selon. (Nous nous soupions parfois uniquement de focaccia, ma mère en faisait des quantités et nous étions insatiables)
Ce qui peut arriver :
1 C’est trop fin, vous le constaterez au four, dans ce cas, ne laissez pas dorer trop pour qu’elle ne soit pas sèche.
2 Elle colle sur la plaque parce que vous n’avez pas bien huilé (mieux vaut trop que trop peu), pas de tracas, dés qu’elle est cuite, décollez comme vous pouvez et servez les morceaux les uns sur les autres au lieu de maintenir le rectangle.
Ensuite, comme plat, je vous conseille « les spaghettis à l’ail et basilic », dit aussi  « spaghettis blancs. »
Allons-y, laissez vous guider, c’est d’une simplicité absolue et c’est exquis :
-125 gr de spaghettis par personne
-Pour 500 gr de spaghettis, mettre à bouillir deux litres et demi d’eau salée. (Pour un KG, 3,5 l d’eau)
-Préparez  dix gousses (moyennes) d’ail et coupez-les en petits morceaux
-Effeuillez et ciselez un basilic entier.
-Pendant que l’eau chauffe, faites chauffer de l’huile d’olive (200ml au moins, ne vous tracassez pas, s’il y en a trop, certains seront bien contents de saucer le plat avec du pain ou un reste de focaccia) dans une grande poêle avec l’ail coupé en morceaux et un tiers du basilic ciselé. Poivrez (selon les goûts) Chauffer c’est pas bouillir hein c’est juste chauffer ce qu’il faut pour que l’ail frétille et dés qu’il commence à brunir, éteignez. Versez-y la moitié du basilic. L’huile d’olive ne doit jamais fumer!! La poêle doit être assez grande pour accueillir les spaghettis quand ils seront cuits. J’ai déjà eu l’occasion de vous le dire à d’autres moments, ce sont toujours les pâtes qui vont à la sauce et pas l’inverse. Si vous préférez les spaghettis aux vongole, vous utiliserez la même recette et y mettrez les vongole que vous avez dégorgés à la farine dans l’huile chaude. Dés que les coques s’ouvrent, éteignez.
-Dés que l’eau bout, appelez votre amoureux ou votre amoureuse, embrassez la sur la bouche pour la dernière fois de la soirée si il ou elle n’aime pas les relents d’ail,  dites-lui de servir le chianti ou le valpolicella  et mettez les spaghettis à cuire en surveillant le temps de cuisson. Egouttez-les quand ils sont encore bien « al dente », bien les égoutter avant de les verser dans l’huile à l’ail et basilic dans la poêle après avoir rallumer le feu sous celle-ci., saupoudrez du reste de basilic et cuisez une ou deux minutes en mélangeant, versez dans un plat préalablement chauffé (moi je chauffe le plat en recueillant l’eau chaude de cuisson), parsemez de gros sel (soyez généreux avec le sel, ce sont les vacances et le sel est exhausteur de goût) et déposez le plat à table.  
De nouveau, ne dites rien, dégustez lentement en fermant les yeux et accueillez en souriant la joie et les compliments des vôtres…Vous sentez cette chaleur ? Les parfums? Vous entendez la mer ? Le bruit des vagues ?  Ces mots chantants des langues latines ?  L’avait pas raison Mario ? Elle est pas là la méditerranée.  Ah, magie de la cuisine…

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