mercredi 8 juillet 2015

dernière ligne droite avant vacances

Et nous voici dans la dernière ligne droite avant les congés. Nous travaillons donc tous les midis de cette semaine et vendredi et samedi soir. Vous étiez nombreux vendredi dernier et en pleine forme. on sent un esprit de vacances et évidemment, température aidant, on sent bien que l'ambiance est à la détente, que les soucis professionnels sont un peu mis entre parenthèse et que seuls compte la détente, le plaisir d'être avec son amoureux ou sont amoureuse, ses amis et un bon vin accompagnant un bon plat. Evidemment, Bruno et Chacha d'Art Contemporain et Benjamin et Jessica de Restore art, se sont installés en plein milieu de la terrasse et il ne fallut pas longtemps pour que leur bonne humeur se communique aux autres tablées. On adore ce type de soirée où règne une ambiance "brasserie parisienne".
Nous préparons déjà la rentrée et on a envie de faire quelques changements: Marlène fourmille d'idées: fleurir beaucoup plus la terrasse et la décorer. L'idée serait de sortir des peintures et de les accrocher comme dans un intérieur. Renforcer l'éclairage extérieur et la présence plus importantes de bougies. Ne plus installer ce tableau craie mais plutôt une beau tableau coffret où tout est repris.
Notre carte du midi va changer, nous mettons fin à la carte générique et nous aurons ainsi une carte encore plus souple. Nous gardons bien sûr nos principes de saisons et circuits courts, toujours deux plats végétariens et végétaliens chaque jour, une viande et sans doute une éventail de pâtes..
Nous vous informerons de tout cela dés la rentrée.
Bon pour ce WE, réservez déjà au 04 2320004. Si pas, nous ré-ouvrons dés le mardi 18 août dés 12 h.
Allei au plaisir et bonnes vacances à vous.

jeudi 2 juillet 2015

Como en casa travaille, les clients lisent...

Eh oui, nous sommes toujours là et nous serons là jusqu'au 11 juillet. Nous continuons à vous présenter de bonnes choses. Ce WE à la carte, en entrée les palourdes à la thaï que vous avez adoré la semaine dernière (mais aussi le mille feuille, le tartare de betteraves , le carpaccio de fenouil) et en plat, nous avons de nouveau été ravitaillé en araignée de porc et nous vous la servirons avec un gratin dont la cheffe a le secret.

Nous serons en congé dés le 12 juillet pour de nouveau vous accueillir le mardi 18 août le midi. Nous partons a la découverte de nouveaux mets ou de mets traditionnels revisités par les chefs tant du nord de l'Espagne que de la Catalogne. Tout cela pour mieux vous servir à la rentrée avec des nouveautés. Nous garderons nos incontournables, ne vous tracassez pas.

Je ne résiste pas à l'envie de vous partager un article de Pascale Bonnet à propos de mon livre. Elle l'a écrit pour une revue qui s'adresse aux prof de français et qui s'intitule d'ailleurs, De prof à prof. L'article lui est titré "Un coup de coeur de Pascale Bonnet" que je remercie du fonds du coeur.

"Le bouillon noir de ma mère est un recueil de 11 nouvelles, un petit ouvrage de 115 pages. Je l’ai trouvé un peu par hasard : une pile de livres à vendre posée discrètement à côté du terminal bancontact du resto où je venais de partager un repas simple mais goûteux avec une collègue un peu triste ce jour-là. Un restaurateur écrivain. Intrigant… Intrigant oui, mais surtout savoureux ! En quelques doubles pages, Mario GOTTO fait revivre des fragments de vie qui ont le gout d’ici et d’ailleurs. Dans d’autres récits, nous quittons l’air de rien la page du réel pour suivre le fil imaginaire d’une histoire dont nous reconnaissons pourtant des lieux familiers : les alentours du CHR de la Citadelle, les abords de la gare du Palais, la Cour Saint-Etienne... Puis nos repères disparaissent dans une descente étonnante sous les sols de la ville où affleurent les émotions. J’ai aimé par-dessus tout la célébration des gestes simples du quotidien d’une grand-mère italienne et l’évocation des hommes noirs de Strépy, leurs peines et leurs joies. Et puis aussi l’expérience de ces hommes d’hier qui ont traversé les océans pour gagner un pays où ils ont vécu longtemps, où ils sont morts loin des leurs, en terre restée étrangère. Cette expérience de l’inhospitalité tellement actuelle… Mario Gotto écrit avec une simplicité qui m’a touchée et continue à m’habiter."

Aujourd'hui 2 juillet, Adriano est venu manger avec un ami et m'a dit," J'ai lu ton livre qui m'a fort ému et m'a beaucoup fait rire. Et tu sais quoi, en lisant, je croyais t'entendre parler et raconter."  Beau aussi comme compliment. Merci Adriano. 
Allei, je vous écrirai une dernière fois avant de partir en vacances. Bonnes vacances à vous si vous partez avant moi.

mercredi 3 juin 2015

Como en casa classé troisième meilleur resto de l'euregio

C'est inattendu et c'est donc une très belle surprise. Como en casa est classé troisième meilleur restaurant de l'Eurégio Liège, Aachen, Maastricht, dans la catégorie cuisine internationale, par le Gastro euregio guide. Les autres catégories sont cuisine italienne, méditerranéenne, asiatique, cuisine pour enfant etc. Si nous avons bien lu, nous ne sommes que deux restaurants de la ville de Liège a être dans le Top 5.
Voilà, on peut féliciter notre cheffe pour le travail accompli et cette réussite. C'est pas le Michelin, mais c'est déjà un bon pas et on ne va pas bouder notre plaisir.
Ah oui, Il y aura du foie de veau ce WE... Au plaisir donc.
Mario

lundi 1 juin 2015

Doddies arrête, bon vent Laurent

Le 18 janvier 2012, je vous annonçais l'existence d'une pâtisserie bio en Neuvice. Trois ans et demi plus tard, beaucoup d'entre vous ont certainement appris sa fermeture. Laurent, ce pâtissier de génie qui a créé Doddies a décidé d'arrêter. On peut le comprendre quand on connait le métier: trois ans et demi de travail de nuit, seul dans son atelier à l'étage et vu la taille du projet, il était difficile d'engager du personnel et les charges financières que cela peut représenter. Ce dimanche, nous avons été acheté le dernier gâteau de Doddies. En nous baladant dans le quartier, nous avons vu un groupe d'une quinzaine d'allemand s'y balader et s'arrêter en admiration devant ces petits commerces tellement typiques qui font quand même en partie l'attrait de la ville et du centre ville. nous avons pu parler avec nos amis, Benjamin et Jessica de Restore art, avec Bruno d'Art contemporain, avec Renzo Salvador le luthier. Nous n'avons pu entrer au petit bar de Stephane tant il y avait du monde, par contre nous avons acheter notre fromage chez Uguzon, saluer Jehanne de Fragrance. Nous aurions pu saluer Mélanie du Carré noir, Gaétane de l'Hôtel en Neuvice et tant d'autres artisans glacier ou boucher qui font ensemble le succès de cette rue qu'ils ont fait renaître en à peine deux ou trois ans. Beaucoup la baptise aujourd'hui la rue du dimanche.
Dans le fonds, nous nous le disons souvent, ce qui fait une ville, ce qui fait la ville, ce ne sont pas nécessairement les édiles politiques, ce sont les gens qui travaillent, ce sont ces petits artisans créatifs, qui veulent fait du bon, du beau, du propre et qui veulent être fiers de ce qu'ils font car ils portent leur projet à bout de bras, tenacement et sans toujours le soutien qu'ils seraient en droit d'attendre.
L'avenir d'une ville, la vie d'une ville ce sont les gens qui y travaillent mais aussi les gens qui y consomment. Aussi, si nous sommes fiers d'avoir une pâtisserie bio, une fromagerie artisanale, une boucherie, une chocolaterie, il est indispensable de les soutenir en achetant chez eux leurs produits artisanaux plutôt que les produits industriels des grandes surfaces. 
Laurent a fait un travail remarquable dans sa pâtisserie. Il peut en être fier. Quand on a fait Doddies comme il l'a fait, sûr que d'autres projets l'attendent, ici ou ailleurs et nous lui souhaitons bon vent et longue vie d'aventures pâtissières ou autres.

jeudi 28 mai 2015

l'araignée sera dans l'assiette ce WE

C'est mon fils, boucher de formation, propriétaire du Rouge Gourmand à Braine le Comte, qui a insisté pour que je la déguste: l'araignée de porc.
Il y en a deux par animal. C'est un morceau dont on parle peu et que l'on voit assez peu car on dit de l'araignée qu'elle est un morceau de choix que le boucher ou le charcutier se garderait pour lui. Mais en la commandant, votre artisan n'aura aucun problème à vous en fournir!
L'araignée est un morceau souple qui fait parfois penser à du blanc de volaille mais en plus fin. Elle se trouve à l'arrière du porc, dans la cuisse que l'on appelle aussi jambon. Dans la cuisse, vous avez le jambon que l'on présente en tranche, la rouelle, le rôti, l'escalope et la fameuse araignée, située près de l'aine, dans le creux de l'os du bassin. Elle dépasse rarement les 600g et quand elle est nettoyée il n'en reste que la moitié. C'est donc un morceau rare, qui demande un long travail de préparation tant en boucherie qu'ensuite dans la cuisine. Pour l'avoir dégustée, je peux vous dire que son goût et sa texture sont d'une grande finesse. Et qu'en plus évidemment, Como en casa va y apporter sa touche avec une sauce dont la cheffe a le secret. 
Il y aura aussi ce WE, le mille feuille de légumes en entrée. Vous savez, c'est un assemblage de courgettes et d'aubergines, tranchées finement, rissolées à l'huile d'olive et assemblées avec des poivrons rouges, en mille feuilles. Entre les feuilles, de la feta comme on en trouve que chez nous (bio) et un mélange d'herbes dont nous avons le secret. C'est vous qui le dites souvent: c'est fin, c'est délicat, c'est délicieux. 
Allei, vos réservations au 04/2320004 

mardi 26 mai 2015

Quelques anecdotes tirées de mes carnets

Dimanche 24 mai 2015. A l’approche de Dinant où nous allions voir l’expo consacrée à Andy Warhol (un peu courte d'ailleurs), venant de la sortie d’autoroute Achène, dans la zone commerciale hors ville, une friterie, elle appartient à Ivan. Elle est presque suffisamment grande pour qu’on la prenne pour une brasserie. Le nom de l’établissement : « Ivan des frites ».
Dimanche 3 mai. On me pose souvent des questions sur le bâtiment que nous occupons pour Como en Casa. Il s’agit des anciennes usines des cafés Chat noir et des thés Vanzujlen, du nom de la famille de l’évêque de Liège de l’époque. Le petit pont dans la rue de la Poule reliait l’usine aux bureaux et magasins. Si vous entrez dans le rue des Brasseurs, vous verrez au-dessus de la première porte, une enseigne taillée dans la pierre, un chat noir et plus loin au-dessus de la seconde porte, les initiales de Vanzujlen En 1958, le café Chat noir fut acheté par les suisses qui construisirent une nouvelle usine et abandonnèrent le bâtiment qui fut donné semble-t-il aux antiquaires Saint Georges, chassés de leur magasin et logements pour laisser place à la construction de l’Espace Saint Georges, cité administrative et musée. Fin des années quatre-vingt, l’antiquaire vendit la moitié du bâtiment côté Hors Château pour se replier côté Féronstrée. Une famille de Bruxelles acheta le côté Hors Château mais n’en fit rien. Celui-ci resta vide près de 25 ans, jusqu’à ce que Mimob, la société immobilière de Laurent Minguet, l’acquit et que nous y installions Como en Casa. Il y a une dizaine d’année, l’antiquaire cessa toute activité et la partie Féronstrée fut acquise par Eric Lecuyer qui y installa son restaurant.
Lundi 21 avril 2014. J’apprends samedi, par le propriétaire de la petite maison en face du garage de notre restaurant que G. a cessé ses activités et que le rez de chaussée est à louer. Ainsi il n’y aura plus de « poule » à la rue de la poule. Selon certains, elle tient son nom des activités des prostituées qui y tenaient « vitrine » à l’époque où la Citadelle était encore une caserne. Les soldats descendaient les escaliers de Bueren et venaient voir les filles aussi bien à la rue de la Poule, qu’à la rue des Airs ou à la rue de la Rose. Une cliente, qui avait fréquenté l’institut Sainte Croix, me racontait qu’à l’époque, les religieuse leur intimaient l’ordre de rester sur le trottoir de droite en allant vers la Place Saint Lambert et d’éviter ainsi les ruelles où régnaient le péché. J’avais fait la connaissance de G. dés le début des travaux à Como en casa. Elle allait sur ses  82 ans et poursuivait ses activités uniquement pour ses "vieux clients" me dit-elle. Je compris ainsi que je n'avais donc aucune chance. Je voyais de temps à autres arriver ses clients-amis dont un penché très fort sur sa canne, un autre qui se tenait droit et fier. Ces derniers temps, il était arrivé que G. s’absente quelques jours. Un matin je la vis arrivé avec une hématome à l’œil et au nez. Elle me dit qu’elle était tombée mais j’en doutais. Puis quelques temps après elle s’est mise à perdre du poids de façon inquiétante et elle décida d’arrêter toutes activités.
Ce samedi 2 mai 2015, une prostituée a été retrouvée morte, complètement nue dans une voiture près de l’évêché. Le principal suspect a 33 ans, est marié, père d’un enfant et mène une vie sans histoire. Il semble qu’il avait bu ce soir-là et dit ne plus se souvenir de ce qu'il s'est passé exactement. C’est ce fait divers qui m’a fait penser à G. J’ai aperçu G. il n’y a pas si longtemps dans le quartier où elle habite. Elle est donc encore vivante et je pense bien que ses « vieux » clients lui manquent et qu’elle-même leurs manque.

mardi 5 mai 2015

La pluie, la boue, la mort

Hier, je me suis rendu au CARHOP (Centre d'Animation et de Recherche en Histoire Ouvrière et Populaire) qui gère la plupart des archives provenant des organisations liées au MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien). J’y ai récupéré mes récits de voyage en Haïti. Dans les années 80, j’ai été à cinq reprises en Haïti, en mission pour Solidarité Mondiale, ONG liée au MOC. Durant ces séjours, j’ai rempli des cahiers en tentant d’y raconter ce que  j’y voyais. Certains de ces cahiers ont été diffusés sous forme de dossier A4. D’autres n’ont pas été diffusés. En parcourant ces notes, je suis tombé sur un texte écrit le jour même de ma première visite du plus grand bidonville de Port au Prince, construit sur les masses d’ordure entassée au bord de mer. La cité Simone à l’époque, du nom de la femme du dictateur François Duvalier, rebaptisée Cité Soleil après la chute du régime. Du temps du dictateur, les tontons macoutes, sorte de paramilitaires y régnaient en maître. Ce texte, que j’ai construit à partir de plusieurs témoignages, tente de traduire la misère quotidienne de ces haïtiens qui à l’époque tentaient de fuir cette misère vers les Etats Unis sur des barques de fortunes. Des milliers d’haïtiens sont morts en mer en tentant ces traversées. L’histoire n’en finit décidément pas. Tous parents qui voient leurs enfants mourir tenteront de les sauver et de les mettre à l’abri, au péril de leur vie s’il le faut.
« Hier 18 heures, la pluie, énorme, violente, les gouttes vous font presque mal à la peau. Des gens qui courent pour s’abriter mais il est trop tard. En quelques secondes, ils sont trempés .D’autres par contre, se mettent au bord des toits, en dessous des gouttières et se lavent, corps et vêtements, avec savon s’il vous plait.
J’emprunte la jeep du syndicat et je pars avec Prévina. On patine dans les côtes, des torrents d’eau sale et chargée de détritus dévalent les rues pentues de Port au Prince. On s’entasse dans le chaos des tap tap sur le boulevard JJ Dessalines. Sur le bord de mer, on devine le bidonville complètement inondé, les gens fuyant et espérant trouver refuge chez un parent ou un ami. Demain on mettra les matelas trempés à sécher sur le toit. Mais rien ne leur enlèvera leur odeur de merde et de vase.
Il faudra évacuer la boue qui a envahi la maison. Certaines d’entre elles se seront d’ailleurs effondrées. Il va falloir récupérer quelques bouts de bois, des morceaux de tôles ou à défaut des cartons. En même temps, il ne faudra pas oublier de chercher un peu de nourriture pour les enfants. Et aussi un médicament pour la petite qui a la diarrhée, une diarrhée qui lui vide complètement les intestins, qui l’affaiblit, qui lui donne la fièvre et des yeux vitreux. Des yeux qui ne comprennent pas, qui implorent en silence, qui disent papa, je suis si mal, qu’est-ce que c’est ? Mais papa ne peut rien faire, papa ne peut pas lui dire que son petit ventre se vide, que la vie s’en va avec cette diarrhée. Papa n’ose pas regarder maman qui gémit, qui dit qu’il faut faire quelque chose. Papa crie sur maman et sort pour ne plus voir sa fille, ne pas pleurer devant elle. Il court voir le prêtre pour demander un dollars, mais le prêtre a tout donné. Le docteur ne veut pas donner sans argent, ce n’est pas de sa faute si les enfants meurent dit-il. Papa insiste, mais rien n’y fait. Il pleut de nouveau et la pluie cache ses larmes. Il rentrera trop tard avec une banane. Il laissera sa femme pleurer et crier. Il aura le ventre tordu de douleur et d’angoisse, la poitrine déchirée. Elle est morte, ses yeux se sont fermés.
Demain ou un autre jour, il prendra sa femme dans ses bras, tendrement, il lui mettra du sperme dans le ventre pour faire un autre enfant et tenter d’oublier. Il lui dira qu’un jour viendra où cela ira mieux, on partira à Miami, à Boston ou à New York. Les enfants auront une maison dans laquelle l’eau ne rentrera plus pour l’inonder, il y aura un ventilateur pour rafraîchir nos nuits. La maison sera blanche, il y fera clair, on verra les arbres et les couleurs dans toute leur netteté et pas dans le flou d’aujourd’hui à cause de nos yeux pleins de misères et de larmes.
Mais maman ne verra plus rien dans sa netteté. Le militaire de la grosse maison là-bas, l’a prise ce matin, il l’a fourré pour trois dollars. Elle en aura encore d’autres si elle vient encore fourrer avec lui et encore plus si elle fourre avec ses amis. Elle ne veut plus perdre son autre enfant. Un jour il sera grand, médecin ou avocat, il verra la Guinée par-dessus la mer. Il balancera les cabanes pour construire des maisons où la boue ne rentrera jamais.

Papa n’entend rien, il ne le veut pas. Il revoit maman quand il l’a connu dans les mornes, un dimanche. C'était du temps des cochons, on mangeait à sa faim en Haïti. Elle avait une robe blanche, des papillons dans les cheveux. Elle était jolie, il l’avait déjà vue aussi avec une petite robe à carreaux rouges. Elle voulait aller en ville, ne plus dormir par terre, elle voulait un lit en fer et un ventilateur. Elle souriait de ses dents blanches et de ses grands yeux. C’était il y a longtemps, tellement longtemps. »