mardi 26 mai 2015

Quelques anecdotes tirées de mes carnets

Dimanche 24 mai 2015. A l’approche de Dinant où nous allions voir l’expo consacrée à Andy Warhol (un peu courte d'ailleurs), venant de la sortie d’autoroute Achène, dans la zone commerciale hors ville, une friterie, elle appartient à Ivan. Elle est presque suffisamment grande pour qu’on la prenne pour une brasserie. Le nom de l’établissement : « Ivan des frites ».
Dimanche 3 mai. On me pose souvent des questions sur le bâtiment que nous occupons pour Como en Casa. Il s’agit des anciennes usines des cafés Chat noir et des thés Vanzujlen, du nom de la famille de l’évêque de Liège de l’époque. Le petit pont dans la rue de la Poule reliait l’usine aux bureaux et magasins. Si vous entrez dans le rue des Brasseurs, vous verrez au-dessus de la première porte, une enseigne taillée dans la pierre, un chat noir et plus loin au-dessus de la seconde porte, les initiales de Vanzujlen En 1958, le café Chat noir fut acheté par les suisses qui construisirent une nouvelle usine et abandonnèrent le bâtiment qui fut donné semble-t-il aux antiquaires Saint Georges, chassés de leur magasin et logements pour laisser place à la construction de l’Espace Saint Georges, cité administrative et musée. Fin des années quatre-vingt, l’antiquaire vendit la moitié du bâtiment côté Hors Château pour se replier côté Féronstrée. Une famille de Bruxelles acheta le côté Hors Château mais n’en fit rien. Celui-ci resta vide près de 25 ans, jusqu’à ce que Mimob, la société immobilière de Laurent Minguet, l’acquit et que nous y installions Como en Casa. Il y a une dizaine d’année, l’antiquaire cessa toute activité et la partie Féronstrée fut acquise par Eric Lecuyer qui y installa son restaurant.
Lundi 21 avril 2014. J’apprends samedi, par le propriétaire de la petite maison en face du garage de notre restaurant que G. a cessé ses activités et que le rez de chaussée est à louer. Ainsi il n’y aura plus de « poule » à la rue de la poule. Selon certains, elle tient son nom des activités des prostituées qui y tenaient « vitrine » à l’époque où la Citadelle était encore une caserne. Les soldats descendaient les escaliers de Bueren et venaient voir les filles aussi bien à la rue de la Poule, qu’à la rue des Airs ou à la rue de la Rose. Une cliente, qui avait fréquenté l’institut Sainte Croix, me racontait qu’à l’époque, les religieuse leur intimaient l’ordre de rester sur le trottoir de droite en allant vers la Place Saint Lambert et d’éviter ainsi les ruelles où régnaient le péché. J’avais fait la connaissance de G. dés le début des travaux à Como en casa. Elle allait sur ses  82 ans et poursuivait ses activités uniquement pour ses "vieux clients" me dit-elle. Je compris ainsi que je n'avais donc aucune chance. Je voyais de temps à autres arriver ses clients-amis dont un penché très fort sur sa canne, un autre qui se tenait droit et fier. Ces derniers temps, il était arrivé que G. s’absente quelques jours. Un matin je la vis arrivé avec une hématome à l’œil et au nez. Elle me dit qu’elle était tombée mais j’en doutais. Puis quelques temps après elle s’est mise à perdre du poids de façon inquiétante et elle décida d’arrêter toutes activités.
Ce samedi 2 mai 2015, une prostituée a été retrouvée morte, complètement nue dans une voiture près de l’évêché. Le principal suspect a 33 ans, est marié, père d’un enfant et mène une vie sans histoire. Il semble qu’il avait bu ce soir-là et dit ne plus se souvenir de ce qu'il s'est passé exactement. C’est ce fait divers qui m’a fait penser à G. J’ai aperçu G. il n’y a pas si longtemps dans le quartier où elle habite. Elle est donc encore vivante et je pense bien que ses « vieux » clients lui manquent et qu’elle-même leurs manque.

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