mercredi 5 septembre 2018

J'ai déjà perdu 3 voix (billet de campagne n°2)

Billet de campagne N°2 : J’ai déjà perdu trois voix.

Le 27 juin, je vous annonçais  ma présence à la place 49 sur la liste Vert Ardent, en vue des élections communales du 14 octobre. Les vacances sont passées et après trois semaines de pérégrinations dans le Nord de l’Espagne, je me pose pour quelques semaines dans le Sud. Internet va heureusement m’aider à communiquer avec vous, le temps que je rentre et que nous puissions nous voir.
Toujours est-il qu’avant d’avoir entamé ma campagne, j’ai déjà perdu trois voix.
Michèle, une amie répond à mon annonce de candidature en me disant que cela fait bien longtemps qu’elle-même a quitté le balcon mais que cette fois, elle ne se déplacera pas pour aller voter. Elle me dit : ‘j’entends déjà tes objections mais ma décision est prise ».  Et elle me renouvelle son amitié. Vous allez trouver ma position complètement incongrue, mais je lui ai dit que je ne lui ferais pas la leçon et qu’elle était assez grande pour savoir ce qu’elle avait à faire.  Et je lui ai moi aussi renouvelé mon amitié. La décision de Michèle me fait dire que le « rejet »  du politique est fort, vraiment très fort. Michèle est enseignante, c’est une femme ouverte aux autres et au monde en général. Je ne la vois pas s’abstenir de gaieté de cœur, je crois que c’est de sa part un geste de contestation. Les partis traditionnels et le parti socialiste en particulier ont une très lourde responsabilité dans ce rejet. L’abstention est dommageable à la démocratie, mais elle est le produit de pratiques politiques inacceptables. La gauche devrait encourager la citoyenneté active, le PS la dissuade et l’étouffe.
Je me suis présenté à une époque sur la liste PS comme candidat indépendant et d’ouverture. Dans ma militance de l’époque je fréquentais nombre de militants socialistes sincères. La plupart étaient actifs dans l’associatif et les mouvements. Il s’agissait des Jacques Zwick, Jean Cornil, Serge Noël, Yannick Samzun, Pierre Galand, Bruno Vinikas et j’en passe. Je pensais que « les affaires » (à l’époque c’était celles des carolos) se régleraient et qu’un renouvellement était possible.  Nous pensions à quelques-uns que non seulement une gauche forte était nécessaire mais qu’il fallait aussi qu’elle s’engage sur les questions environnementales et qu’une alliance rouge-verte était nécessaire. Ce renouveau de la gauche n’a pas eu lieu. Et tout récemment, c’est à Liège que les affaires (Publifin, Moreau, Mathot…) ont éclaté, sans que les responsables de la fédération n’aient été capables de réagir et de clarifier les choses. S’ajoutent à cela les trahisons sociales du PS, vivement critiquées y compris de l’intérieur par des responsables et non des moindres. Trente ans d’un même pouvoir, c’est trop, ce n’est pas sain, c’est même malsain, d’autres alternatives sont donc nécessaires. Vert Ardent est pour moi l’alternative la plus crédible qui se présente à Liège. On peut aujourd’hui sérieusement enfin espérer que nous soyons incontournables pour une prochaine majorité communale.
En attendant, avec l’abstention de Michèle, je perds une voix et voilà qu’avant mon départ en vacances, Florence Caeymaex, une amie qui m’est très chère m’annonce qu’elle sera candidate sur la liste PS. Elle fait son entrée en politique. Elle fait un autre choix que le mien mais je le respecte et lui souhaite beaucoup de succès. Mais cela me fait quand même une deuxième voix de perdue.
Il y a fort à parier également que les responsables de Vega ne voteront pas pour moi et que je perde ainsi une troisième voix. Vous savez que j’étais, avec d’autres amis dont mon colistier Pierre Eyben, parmi les fondateurs de Vega. Nous voulions avec Vega, développer la même dynamique qui est celle pour laquelle je me suis toujours battu : une gauche forte, consciente des enjeux environnementaux. Quand Ecolo décide de créer  une liste d’ouverture - Vert Ardent- (pour rappel, Vert Ardent c’est 23 candidats venus d’Ecolo, 3 candidats venus du mouvement Demain et 23 candidats qui comme moi sont des citoyens actifs indépendants), il n’y avait pas à hésiter. Que rêver de mieux ? Vega aurait pu, aurait logiquement du nous rejoindre. Ils ont décidé de faire bande à part. Rien ne le justifie. Pour ma part, je le regrette, je tourne la page Vega et m’engage résolument avec Vert Ardent.
On dit que dans une campagne électorale, il ne faut pas trop parler des autres mais plutôt parler de ses propres objectifs. C’est vrai et c’est promis, c’est ce que je ferai dorénavant. Mais je ne pouvais pas non plus éviter de m’expliquer sur mes tentatives politiques passées. Voilà qui est fait et quelques soient les polémiques, je ne reviendrai plus ni sur le PS ni sur Vega. Je voulais souligner ma fidélité à mes luttes de toujours, au-delà des appareils politiques. C’est ma constance à moi : lutte pour la justice sociale, lutte pour la préservation de l’environnement, deux conditions inséparables et indispensables du mieux vivre ensemble et du respect des générations futures.
J’y reviendrai dans les prochaines semaines.
La ville espagnole dans laquelle je séjourne en ce moment a fait une mutation extraordinaire. Nous en rêvions Marlène et moi depuis longtemps et voilà que l’association de quartier s’est mise à penser l’avenir de sa ville et surtout de son centre historique. Nous avons assisté ce dernier WE à la deuxième édition de la fête du quartier. C’était fabuleux, gai, familial, coloré, spectaculaire. C’est une fête organisée par et pour les habitants qui se sont emparés de tous les moyens d’expressions artistiques possibles, qui se sont mis à filmer, photographier, raconter, peindre, danser, cuisiner. Une vraie fête alternative qui nous montre que tout est possible quand on permet à la citoyenneté de s’activer. Que rêver de mieux pour sa ville.
Mario Gotto (5 septembre 2018)

1 commentaire:

  1. 3 de perdues, 30 de retrouvées... Bienvenue chez les Verts&Ardents Mario... et bonne chance pour la campagne...

    RépondreSupprimer