mercredi 26 septembre 2018

La petite fenêtre du deuxième étage (suite)


Hier, je publiais mon troisième billet de campagne qui s’intitulait : « La petite fenêtre du deuxième étage. (Vous pouvez retrouver le texte sur mon blog : mario gotto.blogspot.com/
Yvette a réagi à ce texte en m’envoyant les souvenirs dont lui ont fait part des amis asturiens. Elle m’a autorisé à vous en faire part.

Salut Mario.
Ton histoire appelle dans ma mémoire les souvenirs transmis par mes amis asturiens émigrés à Liège.
À 80km de Palomar, au col de Tarna, il y avait un puits naturel dans la montagne choisi par les franquistes pour y jeter les corps des opposants au fascisme.

Au milieu des années 80, j’y étais avec mes amis. 
Une tradition était respectée, celle d’un pique-nique dans la montagne : tous les opposants au régime de Franco montaient « par un heureux hasard » le même jour, au même endroit dans la montagne, au col de Tarna, pour pique-niquer ... mais avant tout, tu t’en doutes, pour y célébrer subversivement la mémoire des victimes et s’opposer au pouvoir en lui disant que tout le monde connaissait ses exactions.

En 1985, la tradition se perpétuait : grand pique-nique familial et meeting politique, là-haut dans la montagne ! Des gens surgissaient de partout, femmes, hommes, enfants. Des groupes mangeaient en famille, entre amis sur la petite plaine qui prend place au col. Ils se connaissaient ou se reconnaissaient. Mes amis m’expliquaient les rôles des uns et des autres dans la résistance...
Puis le meeting politique soutenu dans un grand espoir de refondation, 10 ans après le départ de Franco.

Un pouvoir tel que tu le décris et aussi une opposition, une résistance, une volonté de battre le fascisme, ce sont ces actes d’individus « naturellement militants », de structures d’accueil au niveau international, des plateformes d’accueil citoyen, syndical, politique qu’il nous faut continuer à mettre en place, à soutenir, et aussi à valoriser au niveau des pouvoirs locaux.

Mes amis s’appelaient Inès et Pepe Garcia
Leurs cousins habitaient Tarna et ... connaissaient très bien la montagne pour l’avoir parcourue, pour s’y être cachés et avoir trouvés des abris hospitaliers mais aussi des opposants, des ennemis…

Merci Yvette. 
Aujourd’hui, 150 intellectuels, créateurs, artistes, syndicalistes et militants français lancent un appel « Nous continuerons à accueillir les migrants. La revue Mediapart avec d’autres est à l’initiative de ce texte que vous pouvez trouver sur son site. Elle s’inscrit dans la même perspective dont je vous faisais part hier.

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