lundi 12 décembre 2016

De retour de Marseille

Pour vous écrire lundi dernier, j’aurais dû quitter des yeux le port de Marseille où arrivaient les premières barques de pêcheurs, ce sont de petites barques dans lesquelles se trouvent un ou deux pêcheurs. Cela va très vite, ils accostent au bout du port, déchargent leurs étals, le fruit de leur petite pêche et les gens accourent acheter le poisson le plus frais qui soit. Vers 10h30, c’est un petit marché aux poissons qui est ainsi installé et c’est plaisant à regarder.
J’ai passé ainsi une semaine à Marseille, d’abord à cinq km du centre-ville que je gagnais à pieds le long du « banc ». C’est ainsi que les marseillais appellent cette promenade le long de la mer puisqu’il y a là « le banc le plus long d’Europe » disent-ils et on peut ainsi s’asseoir à tout moment. C’est magnifique. J’y ai croisé plein de stars qui me saluaient « oh, vous ici, quelle belle surprise !! » Meuh non bien sûr c’est pas vrai, mais j’ai vite pris l’habitude marseillaise. Il paraît que pour y être pris au sérieux, il faut tout exagérer : « oh je croyais que mon bateau allait couler tant j’ai pris de poisson ! », ah oui moi, j’ai connu la femme du boulanger èh èh, et pendant que lui chauffait le four, il fallait bien que je chauffe le lit de la belle hein !!
J’ai adoré Marseille, tout ce que j’y ai vu. Le Mucem et ses passerelles qui vous amènent au fort Saint Jean et sur les jardins des contreforts. Les anciens docks où les voûtes ont été réhabilitées et sont occupés par des galeries, des restaurants, des bars…on s’y baladerait des heures.
Le Panier est un vieux quartier populaire derrière la cathédrale La Major. Le quartier est aujourd’hui en voie de boboïsation ou de gentrification, comme tous les vieux centres villes. Mais des photos rappellent ce qu’y était la vie avant et après la deuxième guerre mondiale, vous y voyez des familles entières vivre et occuper les ruelles, avec des bandes de gosses qui courent et jouent le cul nu. C’est là que je me suis souvenu qu’en quittant l’Italie au début du siècle passé, mon grand-père paternel –Natale Gotto-  avait vécu à Marseille quelques années. Il avait gardé l’accent marseillais toute sa vie. Aujourd’hui les ruelles sont calmes et occupées par des fleurs que les habitants s’efforcent de cultiver et d’entretenir toute l’année.
Le Cours Julien se présente lui comme un quartier d’artistes. On y reconnait aussi un ancien quartier populaire devenu complètement « chébran ». Toutes les façades du Cours et des rues environnantes sont autant de tableaux recouvert de peintures, de tag, de graffitis, de pochoirs dans un mélange extraordinaire qui va du n’importe quoi à des œuvres d’art superbes. Jef Aérosol dit justement que ce dont il se méfie un peu c’est qu’on ne mette dans le concept de Street Art, une soupe qui rassemble n’importe quoi. Toujours est-il qu’en journée, il fait bon s’y balader balader et identifier ce qu’il y a de plus beaux comme réalisation.
La Canebière n’est plus du tout ce qu’elle était. Les anciens champs Elysées marseillais sont devenus un quartier dégradé, peuplé de trafiquants en tout genre. Comme nous le disait un chauffeur de taxis, avant nous avions de grands bandits à Marseille, nous étions fiers d’eux, nous les connaissions, nous connaissions leur nom, ils descendaient la Canebière avec de belles filles aux bras et distribuaient leur argent, offraient à boire et à manger. Aujourd’hui, ils ne restent que la petite racaille qui fait chier son monde, qui crée l’insécurité et qui ont fait de la Canebière un quartier non fréquentable.
Mais ce chauffeur reconnaissait lui-même que ces dernières années Marseille changeait, s’embellissait, attirait les touristes qui y laissent pas mal d’argent.
Il y a pleins de choses que nous n’avons pas vues, même si nous sommes montés à Notre Dame de la Garde pour la vue qu’elle offre sur toute la ville. Donc si vous n’y avez jamais été un trip de quatre à cinq jours vaut la peine. Il faut aller se balader dans les calanques, ce que nous n’avons pas fait. Nous voilà donc obligés d’y retourner ou d’y faire un détour sur la route vers l’Italie ou l’Espagne
Bon, depuis mon retour, je suis plongé dans mes collages et mes enveloppes. Ca me bouffe, mais j’adore. Ah, faire des enveloppes et les distribuer en espérant qu’elles voyagent vraiment, qu’elles servent à transporter les vœux de fin d’année. Figurez-vous qu’hier, une jeune fille, asiatique, sans doute chinoise, nous demandait par signe si c’était bien dans la boîte de la poste qu’elle devait glisser le paquet de cartes postales qu’elle avait en mains. Heureusement nous avons vite compris qu’elle n’avait pas toujours utilisé des timbres belges. Nous avons donc triés la quinzaine de cartes et mis de côté celles timbrées avec des timbres autrichiens. Mais cela nous a permis de voir des cartes magnifiques, hyper originales et toutes couvertes d’une merveilleuse écriture terriblement soignée. J’avais envie de lui demander de m’en envoyer quelques une régulièrement.. Donc suis rentré chez moi et me suis mis à faire des cartes postales…

 Il est probable que je doive laisser mes collages de côté quelques jours pour une escapade en Espagne. Ma belle-sœur Bégonia me dit qu’il y fait encore plus de vingt degré en journée et qu’on peut s’y promener en bras de chemise. Je vous dirai. A Marseille, il faisait un quinze degrés ensoleillé très agréable. Allei, vais finir par vivre à mi-temps au bord de la méditerranée.

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