lundi 14 novembre 2016

Bien le bonjour d'un ex-retraité

Bon, je vous raconte le rituel qui se met presque naturellement en place pour vous rédiger cette chronique. Vous aurez remarqué que sauf exception, c’est le lundi que je vous l’écris, j’ai pris cette habitude quand j’avais le restaurant simplement parce que le jour de fermeture était le lundi, je me rendais tôt au restaurant où je faisais ma chronique avant de m’attaquer au travail administratif et comptable. 
Donc maintenant, le lundi,  lever vers 7h ou 7h15, je me prépare un café dans ma cafetière italienne (aujourd’hui café nicaraguayen, légèrement amer), pendant que le café monte, je dresse la table pour le petit déjeuner, coupe le pain (à la main), sort le beurre qui aura ainsi le temps de ramollir et gagne alors mon bureau dont j'ouvre la persienne afin de voir le jour continuer de se lever. Ce petit manège ne prend pas plus de 5 à 10 minutes mais cela me suffit pour aligner mentalement les choses dont je veux vous parler. Quand j’ai une heure ou deux d’insomnie, alors je me lève avec un texte pratiquement tout fait que je n’ai plus qu’à jeter sur papier. Enfin, façon de parler puisque nombre de mes textes ne termineront jamais sur papier et resteront dans les nuages d’internet et de Facebook. Bien, mais cette nuit, j’ai dormi sans interruption. J’ai donc décidé pendant que le café montait de vous raconter comment cela se passait quand je vous écris et de vous parler de ma nouvelle vie.
Je crois que cette semaine on m’a salué une dizaine de fois par « alors le retraité ! » Je vous le dis platement : même si je sais que l’intention est bienveillante, ça ne me plaît pas, ça me met mal à l’aise et j’ai l’impression d’être placardisé et rangé aux rayons des inutilités. Comme j’y pensais déjà depuis quelques temps, j’ai donc décidé de chercher du travail au moins un jour ou deux semaines (j’ai trouvé je crois mais je vous en parlerai quand ce sera finalisé), et j’ai déjà testé ma réponse hier à cet « alors le retraité » je peux maintenant répondre "ah non, fini la retraite j’ai trouvé du boulot".  Na!!
D’autant plus que du boulot, j’en ai plus qu’il n’en faut et qu’il s’en dessine bien plus avec ma petite « boulangerie des voisins » qui sera construite d’ici deux ou trois mois. C’est décidé et le projet s’élabore de plus en plus clairement, dés le printemps nous lancerons "la cuisine et la boulangerie des voisins". Ce sera léger et gai, Je vous en parlerai aussi le moment venu. J’ai maintenant attache remorque et remorque pour aller ramasser à gauche et à droite les matériaux dont j’ai besoin pour construire cette boulangerie de 6 m2. C’est mon plus jeune fils qui m’a donné cette idée d’aller sur internet où je trouverai les matériaux d’occasion : bloc de béton, tuiles, chevrons, moellons brut de pierre bleues… si vous en avez, faites-moi signe et je viens voir.
Evidemment, nous jouissons aujourd’hui de pas mal de temps libres dont nous profitons un maximum : mercredi j’étais en Alsace avec Luc, samedi nous passions la journée avec Ana et Stein autour d'un merveilleux repas et d'une balade dans ce Bruxelles que nous adorons et dimanche nous participions au goûter d’anniversaire d’Alix et y rencontrions de vieilles et de nouvelles connaissances.
Nous sommes de temps à autres saisis d’angoisse, avec cette impression d’avoir oublié quelque chose. Cela ne dure que quelques secondes mais c’est assez troublant. Marlène et moi faisons pratiquement les mêmes cauchemars : nous avons 30 ou 50 réservations, et nous nous retrouvons dans un restaurant qui est à la fois Como en Casa et à la fois ne l’est pas, la salle n’est pas mise, Il y a un enchevêtrement de locaux que nous avons connus dans le passé, c'est le foutoir, il n’y a pas de boissons, on ne sait pas ce qu’il y a à la carte, les légumes ne sont pas épluchés, les gens arrivent et nous sommes impuissants et incapables de faire quoi que ce soit…. Je me réveille alors en sursaut, le sommeil ne revient plus car l’angoisse est la plus forte. J’imagine qu’avec le temps ces cauchemars cesseront. Je me réjouis quand je vais dans le Como en casa de Juliette de voir que tout y est impeccable et que l'ambiance y est calme et sereine.
Je me suis remis au collage. J’ai des dizaines de revues à ma disposition, je découpe des photos que je colle en patchwork sur de vieilles cartes géographiques (si vous avez de vieux atlas, cela m’intéresse) et je compte faire des cahiers de cinq ou six de ces planches que je vais relier avec du fil de cuisine. J’ai fait un essai et le résultat me plait beaucoup. Mais c’est un hobby dévorant qui m’a manqué pendant les années de resto et je traîne parfois les pieds quand il s’agit de quitter mon bureau pour préparer le repas ou aller faire une course. Mais je vais me discipliner, c’est promis.
Je n’ose pas aller voir mes bocaux d’olives, j’attends impatiemment samedi pour en ouvrir un et les goûter. Croisons les doigts, j’ai peur d’avoir mis trop de sel. Ah oui, j’ai oublié de vous dire, nous avons cueilli 3kg de figues dans notre jardin, parfaitement mûres, bonnes et sucrées juste ce qu’il faut. Nous en avons fait une confiture délicieuse et il en reste encore autant que j’espère avoir le courage de cueillir un de ces jours. Voilà un effet surprise du réchauffement climatique. A ce propos, le riesling d’Alsace vendange 2015 sera rare sur le marché. Il a fait trop chaud donc trop de sucre dans le raisin donc un riesling soit trop alcoolisé si on avait la fermentation aller au bout, soit trop doux si on interrompait la fermentation. Les critères des vins d’Alsace sont exigeants, donc pas moyen de commercialiser ce riesling sous l’appellation Riesling. Un des viticulteurs que nous avons visité a sorti ce vil sous l’appellation « Gourmandise de Traenhem », c’est un vin de dessert et il est excellent.
Allei, bien le bonjour donc d’un ancien retraité et à la semaine prochaine.

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