mercredi 15 mai 2013

Nocturnes à Benares


Notre arrivée à Benares avait déjà été chaotique -c'est décidément le qualificatif que je retiendrai de ce voyage en Inde- et avait commencé de m'épuiser. Nous avions du prendre deux véhicules avec chauffeur à l'aéroport étant donné que celui que l'on nous avait envoyé était bien trop petit pour nous contenir tous les cinq et nos bagages. Nous avions donc pris une voiture avec Marlène et sa soeur Begonia, Paquita et Nassim prenant place dans l'autre. A l'approche de Benares, nous découvrîmes en ce début de soirée le même spectacle désolant que dans les faubourgs de Delhi  hommes et femmes vivant à même la rue avec quelques tentes en plastiques ou en cartons dressées sur les trottoirs et dans lesquelles brûlait un feu et vivait des familles complètes avec plusieurs enfants. Je voyais leurs pieds et vêtements mouillés - il pleuvait ce jour-là- et me disait qu'ils n'arriveraient jamais à se sécher et passerait la nuit dans cette humidité. Les rues étaient encombrées de monde,portant paquets, sacs de toutes sortes, de vélos, de pousse-pousse, de tchouk tchouk,, de motos et tracteurs, de charrettes tirées par des mules. Le bruit et le chaos- encore lui- était invraisemblable et nous n'avancions qu'au pas d'homme à coup de klaxons, sans aucune attention pour les piétons ou autres mode de déplacements fragiles. J'avais lu quelques part que les paysages des villes indiennes étaient d'abord faits des couleurs des habitants et de la foule dans les rues, mais ce soir de pluie où chacun courait à la recherche d'un abris, me donna l'impression d'une misère gigantesque entourée d'une grisaille digne d'un novembre en Belgique.
Nous n'étions pas au bout de nos peines. Il se fait que la rue principale de Benares est interdite de circulation automobile et si elle n'est pas interdite, son encombrement est tel- )à la foule s'ajoute des échoppes et ateliers de bouches de toutes sortes: les boulangers fabriquent leur pâte à chiapati et les cuisent à même la rue, c'est vrai aussi pour tout ce qu'on pourrait appeler les street food. Bref, notre chauffeur s'arrête tout à coup à un coin de rue et nous fait comprendre que c'est le terminus et qu'il nous faut continuer à pieds. Un jeune garçon- mais ils sont tous jeunes en Inde, il faut voir cela pour comprendre que nos pays sont vieillissant et que la bataille démographique est définitivement gagnée par le Sud- ce jeune garçon qui nous fait bien comprendre qu'il n'est pas là pour porter nos bagages nous fait sgne de le suivre. Et nous voilà partis pour ce qui va devenir une marche forcée de 4( minutes à travers une foule compacte, à patauger nous et le bas de nos valises dans une boue dégoulinante faite de déchets de toutes sortes, de bouses de vaches, d'épluchures en putréfaction, harcelés par les klaxons des motos et des tcouk tchouk asphyxiés par les gaz d'échappement des moteurs deux temps où sont mélangés essence et huiles et mouillés par une pluie qui ne se calme pas. Mes problèmes intestinaux ont commencés depuis deux ou trois jours à Delhi, je ne suis pas quitte de mes furoncles qui sont apparus dés le premier jour, je me retrouve à porter le sac à dos de Nassim mais qui est emballés dans une toile de protection et que je ne peux donc pas fixé correctement sur mes épaules, je peste t maudit la terre entière en me demandant ce que je fautais là. J'avais connu ce genre d'aventure en Haïti à plusieurs reprise, mais c'était il y a près de 25 à 30 ans et j'étais en mission et non pas en vacances, J'avais le goût de l'aventure et du risques et j'étais seul à justement prendre ces risques. Ici, j'étais, je le croyais du moins, là pour le plaisir et la découverte, je savais qu'il y aurait à affronter la misère et à vivre des moments pénibles, mais, à patauger dans les rues de Benares, au milieu d'une foule qui par définition ne connait pas la pitié et à porter ces bagages, à m'inquiéter- à tort car elles se montrèrent plus fortes que moi- pour Marlène et Begonia, à contrôler mes intestins en me demandant si je tiendrais le coup jusque l'hôtel, là je me suis demandé comme beaucoup d'autres- je l'appris plus tard- mais qu'est-ce que je fous là?? 
C'est là que je crus apercevoir Eterno, il me regardait et au moment où nos yeux se sont croisés, il avait détourné le regard, de sorte que je n'étais pas sûr de ma vision. Avec leur peau mat, beaucoup d'indiens ressemblent à Eterno et j'oubliais très vite cette rencontre en la mettant sur le compte de ma semi-perdition. Nous quittâmes la rue principale pour pénétrer dans un lacis de ruelle, un véritable labyrinthe aussi encombré de monde, de vaches, de singes (mais oui) et de crasse que la rue principale. Mais oh surprise, l'hôtel, sans être luxueux était bien, propre et confortable. Notre chambre était spacieuse et notre lit géant. Je fis connaissance avec la salle de bain avec qui j'allais entretenir des rapports très fréquents.
La suite à la semaine prochaine.

Merluza à la casuela sera la surprise de ce WE. Connaissez vous la merlus  C'est un poisson délicieux et fins, dont la préparation est un classique en Espagne, on le cuit au vin blanc et on l'entoure de coques, des venus ou des palourdes. Moi j'adore, vous, vous allez le découvrir.
Nous avons encore obtenu deux kilos de couteaux de mer(ceux du WE dernier ont été épuisés avant la fin du service de samedi. Il faut dire que vous étiez fort nombreux et qu'il n'y avait plus de chaises disponibles. L'ambiance était vraiment superbe.
Le mille feuille a eu aussi un succès fou. Dans le fonds nous essayons tous de nous persuader que l'été est arrivé. Mais il a plu aux saintes glaces et quand il pleut aux saintes glaces....
Allei à bientôt

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