mardi 1 novembre 2016

mes caves, mes olives et mon repas à Dénia

Décidément, les choses vont bien pour moi et j’imagine pour vous aussi avec cet incroyable été indien. Mes caves sont en ordre et bien propres. Il y a une place pour chaque chose et chaque chose est à sa place. Mon établi est bien rangé, j’ai ajouté des petites étagères et tiroirs et j’ai un plan de travail bien dégagé. J’ai rajouté un éclairage au-dessus du coin buanderie, c’est surtout Marlène qui y travaille et ce sera plus confortable pour elle.
La maturation dans l’eau et le vinaigre de mes olives avance normalement. Les feuilles de citronnier sont arrivées vendredi dernier parfaitement emballées par Ines, la maman de Marlène, elles sont donc bien fraîches et ce prochain vendredi, après dix jours de bain au vinaigre, je pourrai mettre les olives en bocaux dans l’eau salée agrémentée de graines de fenouil et recouvertes de feuilles de citronnier. Sauf si en les goûtant je les trouve encore trop amères, alors j’attendrai encore un peu. On peut les consommer de suite mais elles seront meilleures dans 15 jours quand elles auront pris un peu de sel et se conservent assez longtemps. C’est une méthode par laquelle les olives gardent juste l’amertume qu’il faut. En m’envoyant les feuilles de citronnier, Ines m’a écrit et réexpliqué la méthode. Je peux fournir une copie à ceux et celles que cela intéresse mais c’est écrit en espagnol. Si non référez-vous à mon explication de la semaine dernière.
Nazim m’a parlé d’une tout autre méthode que l’on pratique en Turquie avec les olives noires. C’est d’une simplicité enfantine : on sale un peu les olives, on les met dans des sacs de jutes (ou autre tissu j’imagine) et on les laisse fermenter deux, trois, quatre semaines à température ambiante. Les olives perdent une partie de leur jus (il faut donc mettre le sac dans un bassin), en sortent ratatinées et très agréables à manger. (si je fais une erreur dans la méthode Nazim me corrigera sur FB.
Je vous parle de ces méthodes car on est en pleine saison et que l’on peut se procurer des olives sur la Batte où dans des commerces exotiques). Mon malheur avec les olives c’est que quand je commence un pot, il faut que je le finisse….
Il y a deux ou trois petites choses que je dois vous dire encore à propos de mon séjour en Espagne.
El carrer de Loreto à Dénia (Dénia est à égale distance de Valence à son nord et d’Alicante à son sud) est une rue piétonne qui descend du parvis de l’Eglise, et dont une bonne partie est occupée par des restaurants et bar à tapas de qualité. Les menus (3 ou 4 services) y sont servis aux alentours de 10 ou 12 €. Eh oui, en Espagne les prix ont chuté du fait des crises, mais ces prix bas s’expliquent aussi par des salaires bas dans le secteur et une TVA à 7.5% (au lieu de 12.5% et 21% chez nous)
Il y a dans El Carrer de Loreto un restaurant gastronomique, qui est aussi une école de cuisine privée, un peu éloigné des autres, (plus bas dans la rue) et qui est celui où nous ne manquons pas d’aller dès que nous le pouvons, c’est Le Seu , le Siège dans le dialecte valencien. La façade est peinte en noire et dès l’entrée vous vous retrouvez au milieu d’une énorme cave à vin vitrée et vous vous apercevez que les plus grands vins d’Espagne sont y sont exposés. Passés ce sas très original, vous entrez dans une salle impressionnante de beauté architecturale et de luminosité. La hauteur sous plafond doit faire dans les 15 mètres et les deux cuisines sont vitrées et ouvertes sur la salle.
Le menu comporte 5 entrées (vraiment des entrées et non des mises en bouche) le plat et le dessert. Nous étions quatre avec Ines et Begonia, et unanime : c’était fin, délicieux, exquis, magnifiquement bien présenté. C’est une cuisine espagnole revisitée mais toujours très proche des origines en matière de goût. Le repas a duré deux heures, le menu était à 20€ et avec le vin, nous avons payé 30€/personne. Nous avons découvert un vin de la région fait à partir d’un cépage que nous ne connaissions (pourtant Begonia est une très bonne connaisseuse des vins espagnol), le Bobal.
Je vous souhaite vraiment d’avoir l’occasion d’y aller un jour. Le cœur historique de Dénia est magnifique, et jouxte un port de plaisance qui se retrouve ainsi dans la ville. C’est une ville où l’art est très présent avec ses multiples galeries, les commerces sont très originaux et les bars et restaurants de la vieille ville rivalisent dans l’originalité de la déco et de l’animation.

Allei, aujourd’hui je ne la fais pas trop longue car on va profiter de ces derniers jours de soleil pour une petite excursion.

lundi 24 octobre 2016

Pédaler, Déguster, Découvrir

Depuis quatre ans, j’écris mes chroniques installé au bureau de Como en casa. Ce n’est plus le cas. C’est Juliette qui occupe maintenant le bureau du restaurant. Moi, je suis installé à mon bureau à la maison, sur ma gauche une porte fenêtre donnant sur la terrasse et le jardin. J’y suis bien et j’adore me lever tôt comme aujourd’hui pour vous écrire.
Hier, Pepi nous a envoyé par wahts app une photo de la famille se baladant le long de la plage avec ce commentaire « 29 grados, mucho calor. Besos. ». Nous y étions jusque lundi dernier.
Le mois d’octobre en Espagne ou du moins dans cette région d’Alicante est absolument merveilleux. Nous avons eu une pointe un jour à 32 degrés et durant tout notre séjour, la température a oscillé entre 24 et 27 degrés. C’est une belle chaleur, un petit vent frais et délicieux la rend très confortable et il fait, enfin, doux à l’ombre.
Là-bas, je me lève chaque jour vers 7h ou 7h15 et sort faire une promenade d’une dizaine de Km. Je descends vers le vieux village fait de maisons étroites, hautes de 4 ou 5 étages, très colorées et je parcours ses multiples ruelles pour aboutir au bord du ravin au fonds duquel coule toujours une rivière. Le ravin a été aménagé en parc. On y descend par de larges escaliers, quand j’ai passé le petit pont, je prends le sentier en dolomie qui part à gauche et après avoir parcouru 600 ou 700 mètres j’arrive au bout ouest de la plage. Je pars vers l’est en longeant à ma droite la mer et à ma gauche le magnifique village coloré de façades bleues, oranges, vertes…accroché à sa colline. J’assiste ainsi chaque jour à un splendide lever de soleil sur une mer souvent étale. Je vais alors tout au bout est de la plage en dépassant le port de pêche et la plage dite « des étudiants ». On peut compter plus ou moins trois ou quatre km. Je reviens ensuite sur mes pas et vais alors tout au bout du port de pêche. Il y a toujours, même si c’est beaucoup moins qu’il y a trente ans, de petits bateaux de pêches peints en bleu et blanc ou plus rarement en rouge et blanc et je rêve de pouvoir un jour avoir le courage d’aborder un pêcheur qui accepterait de m’emmener avec lui. Si non, pourquoi ne pas en acheter un ? On peut rêver non !!! Il y a aussi bien sûr des bateaux de pêche professionnels ou embarquent quatre ou cinq pêcheurs. Les petits bateaux dont je parle sont la propriété de personnes qui ont une autre profession et qui une ou deux fois par semaines font une pêche domestique mais qui ont un ou deux contacts avec de petits restaurants qui leur achètent leur surplus parfois suffisant pour payés le mazout et son emplacement au port. J’ai vu une femme seule partir avec son petit bateau. Dieu sait pourtant à quel point la pêche a été longtemps l’apanage des seuls hommes
Ma promenade dure deux heures, je reviens par d’autres chemins et Marlène et sa maman m’attendent pour le petit déjeuner vers 9h30. J’ai souvent été le premier sur la plage, sauf un jour ou un groupe de photographes amateurs avaient déjà installé leurs trépieds en attendant de photographier le lever de soleil. Vers 8h15, apparaissent le long de la plage des marcheurs, des joggeurs et deux groupes de nageurs. Un groupe au bonnet noir, je ne les connais pas. Un groupe portant des bonnets blancs dont nous connaissons Pilar, une voisine de la famille. D’avril-mai à octobre-novembre ils se retrouvent là pour une heure de nage. Rien de tel que la natation pour se maintenir en forme et je peux vous assurer que  Pilar ne fait vraiment pas ses septante ans. Par trois fois, je me suis arrêté un quart d’heure pour me baigner. J’avais un essuie avec moi et je peux me changer sans me cacher puisqu’il n’y a pratiquement personne.
Je parle de tout cela au présent comme si j’y étais encore. En fait, je crois bien que j’y serai souvent car on nous dit que les mois de mai-juin et septembre-octobre sont les mois les plus confortables et délicieux. On vit, lit, mange et sieste sur la terrasse. Il est bon de se lever avant l’aube et aussi de refaire la même promenade le soir après le coucher du soleil (assez tôt là-bas) protégé par une petite laine.
Nous sommes rentrés depuis une semaine et si la mer, la chaleur et le…restaurant me manquent un peu, je ne m’ennuie pas. Nous avons mis le paquet pour faire tout ce que nous n’avions pas fait depuis quatre ans : changer les rideaux et les tentures, Marlène remet ses armoires en ordre et moi je me suis attaquer aux caves. Rien que remettre mon grand établi en ordre m’a pris six heures. Mais je suis content du résultat. Mais j’en ai encore pour trois ou quatre jours de travail pour vider et assainir les trois caves.
Nous allons manger de temps à autres à Como en casa, passons du temps, moi avec Juliette pour les dossiers administratifs et Marlène avec Robin qui veut tout savoir de la façon dont elle organisait son travail. Ce que nous avons mangé était délicieux et nous n’avons que des échos positifs de la part d’autres clients. Le cadre a changé, est plus épuré et c’est très bien. J’espère vous y revoir chacun à l’une ou l’autre occasion comme j’y ai déjà revu des habitués qui continuent avec Juliette.
Hier dimanche, nous sommes descendu à la Batte, avons été salué Bernadette et Valou de K Fées près de la Halle aux viandes, le café de Bernadette était parfait, sommes allés manger chez notre ami Nejmi qui nous sert un merveilleux mezzés à la turque. Quand nous sommes remontés, j’ai planté les tulipes, narcisses et autres crocus que j’avais achetés la veille à Al Binète. J’en ai mis une vingtaine rassemblée dans le parterre devant la maison et une vingtaine dispersé dans la pelouse. Je me réjouis de les voir sortir au printemps. Ensuite, j’ai fendu sur une planche avec une pierre que j’avais préalablement nettoyée au savon et ensuite au vinaigre, les deux kg de grosses olives vertes des Puglie que j’avais achetées à la Batte. Je les ai mis dans un récipient, les ai couvert d’eau avec deux cuillères à soupe de vinaigre, et durant les dix prochains jours, je vais changer chaque jour l’eau et le vinaigre après avoir rincé les olives à l’eau claire. Cette technique sert à enlever l’amertume des olives. Au bout de dix jours je vais les mettre en bocaux avec de l’eau salée, des graines de fenouil que nous avons cueilli avec Bégonia en Espagne, et en dessous du couvercle couvrir le tout avec des feuilles fraîches de citronnier que la maman de Marlène, qui m’a bien sûr donné cette recette, m’enverra toutes fraîches fin de semaine. Mon dimanche n’était pas fini puisqu’ensuite je me suis remis au travail dans la cave jusque pratiquement 19 heures.
Je passe aussi beaucoup de temps en ce moment à lire les tutoriaux sur la fabrication de four à pain au bois : comment  faire la dalle réfractaire, la voute, placer la porte…Cela me fait un peu peur car un tutoriel répète sans cesse, « attention si telle chose opération est mal réalisée la dalle ou la voute se fissureront ». Dur aussi de penser qu’il faut deux ou trois mois de séchage avant de l’utiliser…Mais cela ne m’arrêtera pas, je vais me construire une véritable petite boulangerie de 6 m2, j’y ferai du pain, des pizzas, des focacciae, des pâtes, des gnocchis, des tartes avec les pommes de mon jardin…mais c’est une autre histoire que je vous raconterai plus tard.
Je dois maintenant préparer notre excursion « Pédaler, Déguster, Découvrir » avec le truck de Loly. Si vous avez raté la première invitation je vous la rappelle : c’est le 5 novembre, départ de la nouvelle passerelle côté Boverie, destination Comblain au Pont, Loly nous y attendra avec son camion-cuisine pour un menu entrée, plat, dessert pour 15€. Ensuite visite de la grotte de Comblain et au retour visite du musée de l’abeille à Tiff. Merci de payer votre repas à l’avance pour que l’on puisse s’organiser au mieux.
Voici le menu décrit par Loly :
Voici la proposition de repas pour le 5/11


Velouté de céleri-rave et chips de bacon

Volaille et légumes d'automne rôtis aux épices, orge perlé

Carrot cake à consommer de suite ou comme collation pour le retour ;)

Prix : 15€/personne
J’ai opté pour la volaille qui est généralement acceptée par le plus grand nombre.


Voici le numéro de compte pour effectuer les réservations : BE45 0017 7397 4089
Au nom de : Le Truck de Loly
Communication : Balade 5/11

Peut- on fixer la date du 31/10 comme date butoir pour les réservations ? Je garderai un peu de marge pour l’un ou l’autre « dernière minute ».
Les boissons sont en supplément et à payer sur place. Idem pour l’entrée de la grotte et le musée de l’abeille (très bon marché)

Un peu longue ma chronique. Normal, suis passionné euh !!  Pensionné.

Allei, à bientôt.

jeudi 15 septembre 2016

nous sommes encore la deux WE

Nous voilà rentrés. Le papa de Marlène a été incinéré ce mercredi. L'émotion a été forte et il restera bien présent dans l'esprit de ceux qui l'ont connu.
La vie continue, comme aurait dit Salvador et dés aujourd'hui, nous sommes à pieds d'oeuvre.
Cette semaine, le midi, en plat du jour, ce sont des pâtes aux courgettes et saumon. Pour les végétariens, il y aura un tabulé à notre façon.
Ce vendredi et samedi, l'araignée de porc avec son fameux gratin dont nous avons le secret et aussi le risotto des seigneurs dont nous vous réservons la surprise. Bien sûr nos incontournables restent à la carte.
En entrée, outre les calamars au chorizo et le mille feuilles que vous connaissez, vous serez certainement curieux de découvrir notre foie gras aux légumes.
Allei, vite: 04 2320004

lundi 5 septembre 2016

Journal d'un restaurateur (27)

Le WE a été plutôt calme, le resto était loin d’être plein, mais qu’est-ce que c’était agréable. Ce genre de soirée donne raison à Marlène qui à une époque rêvait d’une petite salle de 25 couverts  afin de travailler sans trop de stress (il y en a toujours bien sûr) et d’avoir le temps de parler avec chacun. C’est ce qui s’est passé ces derniers vendredi et samedi. Il faut dire que nous avons une « très belle » clientèle qui nous fréquente non seulement pour bien manger mais aussi parce qu’ils adhèrent à notre projet : le bio, l’achat local, le travail des légumes et produits de qualité et en plus la promotion d’artistes locaux en art plastique ou musical.
Depuis que la remise a été décidée, nous nous remémorons divers moments de notre aventure et surtout les belles rencontres que nous y avons faites. Nous parlons aussi souvent de la création de nos plats. Le bœuf en croûte de pavot par exemple. L’idée nous a été donnée par Antonio, un ami cuisinier, qui préparait un rôti de bœuf au pavot, il en découpait de larges tranches rouges, entourées d’une bordure noire. Nous avons revisité cela pour en faire d’abord des brochettes, puis nous avons enlevés les bâtonnets et puis abandonné complètement la brochette pour servir les morceaux tout noirs que vous connaissez aujourd’hui. Il y a plus de pavot sur notre boeuf évidemment que sur les tranches de rôti. Ironie de l’histoire : enfant, nous avions tous des surnoms dans notre bande à Strépy Bracquegnies. On m’appelait gaille en référence au gaille (petit bloc) de charbon. Je dis souvent aux gens quand je les sers, voici vos morceaux de charbons. Les clients de passage sont souvent surpris de l’apparence de ce bœuf, mais ravis dès qu’ils y goûtent.
Les scampis au curcuma et gingembre ont une toute autre histoire. Au départ, nous avions créé un duo de scampis et  les coquilles saint Jacques. Les scampis étaient préparés au gingembre et les saint Jacques au curcuma.  Il fallait cuire les deux séparément et les becs de gaz ne suffisaient pas quand nous étions Place Saint Etienne. C’était les saint Jacques qui en faisaient les frais, jusqu’à ce qu’un autre ami cuistot nous dise, faites le plus simples et ce que les gens adorent le plus. Nous avons décidés de travailler uniquement les scampis mais avons gardé le terme « duo » en référence au mélange, qui s’était déjà fait naturellement dans la première phase, de curcuma et de gingembre. Aujourd’hui ces deux plats font parties de nos incontournables.
Le risotto est apparu lors d’une demande de banquet. Pierre Gillet, le parrain de notre projet, organisait un repas de famille et souhaitait un risotto. Nous étions en terrain connu évidemment et avons donc fait en entrée un risotto aux scampis (en plat principal, nous avions proposé un filet de pintade à l’orange accompagné d’un gratin dauphinois, qui plus tard est devenu ce fameux gratin improvisé par Marlène, de patates douces seules ou de patates douces et de betteraves, gratins qui font toujours naître des exclamations de bonheur chez ceux qui y goûtent). Pierre et sa famille étaient enchantés du repas et Pierre littéralement amoureux de ce risotto qui pour nous était un plat « banal ». Nous l’avons mis à la carte aussi bien le midi que le soir. Nous en avons goûté quelques-uns dans d’autres restaurants pour nous rendre compte que le nôtre avait vraiment plus de cogne. La raison en est simple : Marlène n’accepte aucune entorse au mode de cuisson du risotto (une louche de bouillon à la fois) même si cela prend 40 minutes, c’est la condition indispensable à la libération de l’amidon du riz qui va lui donner son caractère crémeux mais non « papouilleux ». Les gratins et les risottos sont les plats où la créativité de Marlène est sans limites. De même que le travail de la betterave dont les préparations varient sans cesse. La betterave est devenu un légume à la mode. Il est de tous les repas au Québec, ce qui est un signe. Notre dernière trouvaille, notre dernière tuerie en fait est la présentation des filets de maquereaux sur une mousse de betteraves. L’effet de la couleur est stupéfiant mais le mariage poisson betterave est merveilleux au goût.
La création de nos entrées a aussi été une splendide aventure. Je vous en parlerai la semaine prochaine, et je devrais aussi revenir sur le curry de légumes, sur la focaccia et tant et tant de bonnes choses.
Cela nous fait plaisir de voir que vous souhaitez venir saluer notre cuisine avant la fin septembre.  Marlène vit des moments douloureux car elle accompagne son cher papa vers son dernier sommeil. Je vous tiendrai au courant bien sûr. La vie est faite de grandes joies et de moments pénibles. Dans la vie du papa de Marlène les deux étaient présents. Mais je sais pour le connaître depuis 25 ans qu’après 90 ans de vie, qu’il « dirait qu’elle fut belle »
Allei à bientôt 

lundi 29 août 2016

Gibbon à Como en casa


Ne rater pas cette expo de Gibbon. Ce  sera notre dernière . Elle durera jusqu'au 30 septembre, ensuite, Juliette exposera ses propres artistes. Nous sommes fiers de terminer notre cycle d'expo avec un tout grand . Figurez-vous que ce sera notre vingtième.
Voici  ce que Philippe dit de son expo qu'il a intitulée:
Un peu de tout
Voici pêle-mêle les habits neufs de l'empereur, de prétendues calligraphies qui résument en six traits noirs les poses pour lesquelles des jeunes femmes se sont soigneusement maquillées, coiffées et déshabillées, des croquis de de ces mêmes modèles ainsi que de leurs dessinateurs, soit à l'encre de chine,soit traités en linogravure, des images de tango qui me sont venues en écoutant Carlos Gardelcon "la frente marchita" et des sculptures faméliques qui font semblant d'être inspirées par des objets trouvés.

lundi 22 août 2016

Journal d'un restaurateur (26)

Quelle belle soirée que ce dernier samedi soir, la salle était occupée majoritairement par des groupes de jeunes (majoritairement femmes) de 25 ou 30 ans, tous enthousiastes et sympathiques. La plupart ont souhaité rencontrer Marlène et parler cuisine, bio, gastronomie…Ils sont à la fois contents de la découverte de notre resto, un peu triste quand nous annonçons la remise et nous disent qu’ils reviendront avant le 30 septembre et après pour découvrir la cuisine de Juliette. Il y avait aussi pas mal de flamands et de français. Les flamands sont toujours charmants quand on les traite courtoisement. Un couple de parisien à découvert la cabane en passant et quand ils ont appris qu’on pouvait y manger, ils y ont grimpé sans hésiter.
Au moment où je vous écris, deux cuisiniers occupent la cuisine de Como en casa et passent leur examen pour Juliette. Cela me fait  tout drôle évidemment et cela me prépare à prendre conscience que d’ici peu je devrai quitter les lieux quoi que j’y reviendrai de temps à autres si ce n’est pas pour manger ce sera pour donner un coup de main à Juliette. Mais des soirées comme celle de ce dernier samedi, quand il y a ce brouhaha dans la salle, cette ambiance de brasserie parisienne, nombre de gens sympa dont on sait qu’ils vont apprécier ce qu’on va leur servir, vont me  manquer terriblement.
Du bureau sur lequel je travaille en ce moment, j’ai vue sur les deux parties de la salle et sur la verrière de la cuisine. Je me remémore le bâtiment encombré de toutes sortes. Les trois conteneurs que j’ai rempli de plaques de plâtre, de faux plafonds et de toutes sortes de décombres qu’il fallait évacuer, puis le bâtiment vide où je passais des heures à tenter d’imaginer l’aménagement. Nous n’avons jamais conçu de plans, ni fait appel à un architecte d’intérieur. Nous n’avions aucun préconçu en fait et nous avons construit pas à pas. D’abord ouvert ce mur pour avoir une vue sur la cuisine, puis construit le mur du bar, trouvé un petit artisan pour faire les structures métalliques des tables, puis des copains qui ont aidé à faire le bois des tables, les plinthes métalliques, et peu à peu au long de la première année, acheter quelques meubles dont le bar à vin a été un élément marquant. Ce n’est que 15 jours avant l’ouverture que nous avons eu l’idée de la tablette en métal surmontant le bar, la verrière de type industriel et le porte verre. Il a à peine fallu quelques mois pour que le restaurant trouve son aspect plus ou moins définitif. Sont venues les œuvres que les artistes nous ont laissées après chaque expo, la cabane de Marie Foidart qui a aussi donné une identité forte à l’entrée, le salon bleu et rouge n’a été installé qu’il y a quelques mois et dernièrement est venu s’ajouter le podium pour les concerts et sur lequel nous avons posé la table de Véronique (que nous appelons la table VIP)
Juliette me parle des transformations qu’elle va faire, et cela me paraît très bien. Elle va apporter sa propre marque, sans rien changer de fondamental  mais en montrant que même s’il y a continuité, il y aura du neuf. Mais cela je vous le laisserai découvrir.
Beaucoup nous demandent si nous ne sommes pas tristes de quitter et d’arrêter? Oui bien évidemment avec certainement  un peu peur de nous retrouver dans le vide. Mais à la réflexion, nous nous disons ceci : nous nous sommes lancés dans la restauration sans aucune expérience. Nous voulions promouvoir un restaurant bio. Nous avons commencé dans un local préexistant, une ancienne pizzeria qui nous a permis de faire nos armes et de voir que le projet « prenait ». Puis nous avons déménagé, investi et pris des risques financiers avec nos deux associées Paquita et Julie et notre projet s’est développé, a tenu la route et aujourd’hui Como en Casa existe et a ses lettres dans le milieu de la restauration liégeoise. Le pire aurait été d’échouer mais aussi que le projet s’arrête avec notre départ. Mais voilà qu’au moment où nous décidons de remettre, parmi les trois candidats repreneurs, nous rencontrons Juliette qui veut continuer dans la même philosophie, qui a un réseau d’amis maraîchers, qui veut travailler en circuits courts et pousser un pas plus loin le végé et le végan.
Bref, notre projet devient durable et s’inscrit dans l’avenir. Que demander de plus. Ceci compense largement la petite nostalgie qui commence déjà à pointer. Vous nous manquerez, je le répète, mais nous trouverons le moyen de vous revoir
Mais, mais mais mais mais mais mais, il nous reste six semaines dont nous et vous allons profiter un max n’est-ce pas…Car même si nous allons vers la fin, cela ne nous a pas empêché de sortir un nouveau maquereau, servis sur une mousse de betteraves au raifort qui a constitué la « tuerie » de ce dernier WE. Nous allons revenir régulièrement avec nos best off quitte à les revisiter légèrement. Ce sera déjà le cas pour le plat du jour du midi cette semaine avec des lentilles au curry, feta et légumes verts qui ont fait le régal de beaucoup d’entre vous à différentes reprises. Pour les soirées du prochain WE, suivez-nous sur FB, il y aura de belles surprises. Et mon petit doigt me dit que le calamar au chorizo et  tomate ne va pas tarder à faire sa réapparition.

Allei, à très vite.

mardi 16 août 2016

LA Nouvelle

LA Nouvelle, je ne sais comment la qualifier, bonne ? Oui, très bonne même, puisque nous allons pouvoir vivre à un autre rythme, gagner plus de liberté, pouvoir faire des projets plus limités, plus souples, moins prenants, gagner du temps pour la lecture, l’écriture, le vélo, le jardin….Très bonne aussi parce que nous sommes heureux que ce soit une jeune femme, elle s’appelle Juliette, elle a 32 ans, elle a un très beau projet, elle est pleine de dynamisme et d’idées nouvelles, elle travaillera dans la même philosophie du Bon, du Propre, du Juste et s’approvisionnera en produits locaux dans un réseau de maraîchers qu’elle connaît très bien.
Le côté un peu triste de la nouvelle, c’est qu’on ne se verra plus ou en tous cas qu’on se verra moins, que vous allez nous manquer, que les jours parfois vont nous sembler vides et que le lieu qu’on a construit pas à pas va  nous manquer aussi.
Vous l’avez compris, nous avons remis le restaurant et cette remise sera effective dès le 1er octobre.
Nous ne pensions pas arrêter, nous voulions ralentir et nous avions imaginé un projet qui nous permettrait de ne travailler qu’une semaine ou maximum deux par mois. Cela s’est avéré infaisable pour toutes sortes de raisons. Et finalement, nous avons décidé de remettre pour ne pas risquer de nous abîmer la santé. Marlène et moi commencions à avoir de petits bobos et comme le disent les nouvelles disciplines de santé, «il faut écouter son corps» et malgré ma surdité, j’ai entendu.
Qu’allez-vous faire nous direz-vous ? Pleins de choses comme je le dis plus haut et bien d’autres encore. Nous ne voulons pas prendre d’engagements pour le moment, mais peut-être ferons-nous des activités qui nous permettront de nous revoir de temps à autres. Sachez déjà que les concerts et les expos continueront et que j’y serai un peu partie prenante. Je vous en parlerai dans les prochaines semaines bien sûr.
Mais cela vous oblige maintenant. Vous voilà presque forcés de venir au moins deux fois à Como en Casa : une première fois avant le 1er octobre pour déguster une dernière fois notre cuisine. Nous allons d’ailleurs profiter des six semaines qui nous restent pour vous servir tous ce que vous avez aimés chez nous ; et une deuxième fois après le premier octobre pour découvrir tant le réaménagement du lieu que la cuisine que notre amie et nouvelle restauratrice va vous concocter.
Une chose est sûre, c’est que vous allez y gagner au change : fini d’être servi par un vieux tremblotant qui semble souffrir du parkinson, sourd de surcroit et qui vous donne l’addition quand vous demandez une tarte au citron,  qui siffle un verre chaque fois qu’il doit en servir un aux clients et j’en passe. Dès le premier octobre, vous aurez en salle la grâce, la classe, le sourire et le professionnalisme allié à la gentillesse.
Allei, passons aux choses sérieuses, le menu de midi dés mercredi et pour cette semaine : En entrée, un gaspacho de concombre au yaourt suivi d’une bruschetta d’aubergines et poivrons grillés, en plat un miso que vous pourrez choisir végan ou aux œufs, le dessert sera au choix. Dès jeudi la carte du soir sera sur FB.

Allei, on se revoit avec grand plaisir quand vous voulez.