Marlène s’est attaquée au tri de
ses archives, ce qu’elle n’avait plus fait depuis que nous avions le
restaurant. J’ai ainsi mis hier aux vieux papiers trois sacs bien remplis de
coupure de presse et de documents divers. J’ai également récupéré un paquet de
documentation que je devrais trier mais qu’au contraire je me suis mis à
feuilleté. Je suis tombé ainsi sur une carte de format A3, éditée par le
journal Le Soir et représentant notre système solaire.
On y voit le soleil entouré de
ses satellites et une description de ceux-ci. Et donc, soyons tranquilles du côté
de notre galaxie, rien de changé, tout tourne bien rond si je puis dire. Les
forces de gravitations et les puissances électromagnétiques tiennent chaque
planète à la distance voulue. Le soleil, qui détient à lui seul 99.8% de la
masse totale de l’ensemble de la galaxie, continue de rayonner et comme il le
fait depuis plus de 4 milliards d’année, à convertir chaque seconde 600 millions
de tonnes d’hydrogène en hélium (gaz). On estime qu’il dispose de réserves qui
lui permettront de continuer le job encore 5 milliards d’année. Ensuite de quoi
il s’éteindra et bien sur notre terre avec lui. Si donc les Trump, Erdogan,
Netanyaou et autres Poutine ne créent pas le désastre total, nous avons encore
de beaux jours devant nous.
Si depuis Copernic et Galilée,
nous savons que nous ne sommes pas le centre de l’Univers, la terre reste néanmoins
la plus belle planète de l’univers puisque son atmosphère y a permis l’émergence
du vivant. Le hasard a fait que la distance qui nous sépare du soleil a permis
la création de notre atmosphère et de ce qui est le bien le plus précieux qui a
permis la naissance de la vie : l’eau. Comme le dit Albert Jacquard dans
son magnifique livre « La légende de la vie » (il dit l’avoir écrit
pour être compris des enfants ou…d’ignares comme moi), tout a concouru à faire
de ce domaine- la terre- un véritable oasis. Quelle chance et quel hasard. Si
la terre avait été à 2 % plus près du soleil, nous aurions connu le sort de
Vénus (‘effet de serre provoquant un choc thermique et la disparition de l’eau)
à 4 %, nous aurions connu le sort de Mars (emballement vers le froid).
Je vous passe aussi tous les
phénomènes naturels qui ont produit une masse d’eau qui par ses précipitations
torrentielles, a entraîner un tel mélange de matière et la création d’une « soupe »
(c’est ainsi que l’on appelée les scientifiques) où a pu naître la vie. Il a
encore fallu d’autres hasards. Nous avons entre autres eu la chance que les
atomes (la partie la plus infime de la matière), qui en s’assemblant créent des
molécules, ont créé une molécule miraculeuse, capable de se reproduire et de se
perpétuer : l’ADN. Cette molécule s’est perpétuée et développée et grâce à
une autre molécule avec qui elle s’est alliée, l’ARN, a pu correspondre avec
une autre famille de molécules : les protéines et acides aminés. Si les
ADN et les ARN s’était fait la guerre au lieu de coopérer et par là de s’enrichir,
le miracle de la vie telle que nous la connaissons n’aurait jamais eu lieu.
Notre propre histoire, l’histoire
de notre planète est sans doute la plus belle métaphore des questions et choix
auxquels nous nous trouvons confronté aujourd’hui. Nous mélanger, revoir nos
modes de vie, nous organiser pour bien vivre ensemble ou nous appauvrir et nous
faire la guerre.
Allei, moi dans ma petite
boulangerie, je crée aussi des multiplications de molécules et de bactéries qui
font lever le pain et m’ont permis de faire de très belles focacciae et des
baguettes pas mal. J’ai constaté que ces baguettes sont moins agréables à
manger le lendemain. Va falloir changer le mode de cuisson.
Un projet merveilleux est en
cours de naissance à Malmedy, qui verrait relancer une boulangerie au four à
bois et à la farine bio, tout est là et l’ancien boulanger est à disposition
pour former tous ceux qui sont prêts à y aller travailler. Je n’irai pas faute
de temps mais si trois ou quatre jeunes pouvaient se lancer dans cette aventure,
ce serait formidable. Après tout il nous reste 4.5 milliards d’année, de quoi faire
encore quelques pains hein…