Je lis en ce moment « Le
gagnant magnifique », un livre d’Alain-Guy Aknin et de Stéphane Loisy sur
Léonard Cohen paru aux Editions Didier Carpentier. Le bouquin est rempli de
perles évidemment. On y découvre le Cohen dont on se doutait et qui donne à
chaque détail de la vie une dimension poétique et littéraire. Quand il parle de
ses chaises « on dirait qu’elles ont été peinte par Van Gogh » et de
ses casseroles de deuxième main « elles étaient faites pour moi et c’est
bien elles que je m’attendais à trouver ». A une époque on parlait de
Cohen comme du prince du désespoir et de la morosité, à cela il avait répondu :
« je ne me considère pas comme un pessimiste. Je pense qu’un pessimiste
est quelqu’un qui guette la pluie. Moi, je suis déjà trempé jusqu’aux os ».
Aussi épinglé en passant cette phrase de Layton, celui qui a initié Cohen à la
poésie. Il disait que la poésie devait parler de la vie là où l’on vit : « au
Canada, un poète doit écrire au sirop d’érable sur des écorces de bouleau ».
La pluie et le vent de ces
dernières semaines m’ont empêché de creuser ne fût-ce que les fondations de mon
futur fournil. A défaut et en attendant mon four à bois, je me suis mis à cuire
mon pain dans le four électrique de la cuisine. J’essaye diverses méthodes et
diverses farines, et les résultats sont chaque fois différents mais très
satisfaisants. J’ai fait une pâte à baguettes que j’ai rabattues quatre fois,
elle a passé la nuit en chambre froide, a levé de nouveau durant deux heures,
(et oui me suis levé à 5 h pour la sortir du frigo) et le résultat était
magnifique. De plus ce pain conserve trois ou quatre jours sans problèmes dans
un sac en toile. J’avais utilisé de la levure sèche. J’ai refait la même chose
avec de la levure de boulanger et le résultat était bien mais assez différent.
Dimanche j’ai fait une baguette avec une méthode rapide (pétrir, laisser lever
20 minutes, façonner et laisser de nouveau 20 minutes de poussée et cuire) et
je me suis retrouvé avec une belle baguette classique. A la différence de
beaucoup de celles que l’on trouve dans le commerce, la mienne avait du goût
car j’avais remplacé une partie de l’eau par de l’huile d’olive. J’utilise une
farine bio évidemment. J’ai fait un pain 70% seigle et 30% froment. Résultat :
du gâteau. Par hasard, Marlène qui est pour le moment dans le tri de ses
papiers a mis la main sur une interview d’un boulanger parisien Meilleur Ouvrier
de France, qui disait ceci : « faire du pain c’est comme de dresser
un animal sauvage, vous refaites chaque jour les mêmes gestes et vous ne savez
jamais ce que sera le résultat ». Cent pour cent d’accord avec lui.
Une révolution est en cours dans
le monde de la nourriture et du bien manger. Elle vient d’abord de simple
citoyen, qui se sont pris de passion pour la cuisine, qui la pratiquent de
façon hyper rigoureuse mais aussi hyper créative et qui la partage avec des
amis, des voisins et des amis des amis. C’est fabuleux, l’argent n’est pas leur
motivation, les participants paient le prix coûtant et ont droit à un repas
gastro pour des 10, 15 ou 20 euros. Ce
mouvement ne va pas à l’encontre des restaurants mais entraîne une plus grande
exigence de qualité de la part des restaurateurs. Gare à ceux qui se contentent
de la cuisine aux ciseaux, celle qui consiste à ouvrir des sachets contenant
des repas tout fait qu’il suffit de réchauffer. Ceux-là n’ont pas grand avenir.
Cette révolution vient aussi de « nouveaux
nutritionnistes » qui ont décidé d’aller au-delà de la simple consultation
(qui aboutit le plus souvent à prescrire des régimes qu’on abandonne après deux
ou trois semaines) et ont dès lors une approche dynamique et pratique. Les « nouveaux
nutritionnistes » ont décidé de mettre la main à la pâte, ils (je devrais
dire elles car ce sont en majorité des femmes), elles organisent des ateliers
culinaires, des repas à domicile, elles assurent service traiteurs et banquets,
repas de fêtes…elles vivent non plus seulement de leur savoir mais de ce qui
est devenu leur art. Elles ont pour non Valérie, Aurélie, Loly mais je devrais
aussi citer des garçons comme Grégory ou Nicolas. Ils et elles parlent de
cuisine vivante. Parmi ces « nouveaux nutritionnistes, je vous propose d’aller
visiter le site d’une amie qui pratique depuis quelques années : Geneviève
Mahin. Elle est nutritionniste, psychothérapeute et assure un service traiteur.
Simple, taper son nom dans google et vous saurez tout d’elle, enfin de ses
activités hein !
Dans le même ordre d’idées,
Marlène et moi travaillons à un livre de recettes, celles des plats que nous
servions à Como en Casa, vous êtes nombreux à nous les demander. Allei, un peu
de patience et vous n’aurezpluska…
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