A et C.
dont je vous parlais la semaine dernière (celui « qu’un jour le bar a
laissé tomber»), sont revenus ce vendredi avec des amis, Be et B ainsi que D. Cette fois, nous avons fini la
soirée avec eux et elle n’a pas duré trop tard car Be était fatiguée et avait
son yoga le lendemain à 10 h. Elle nous dit que rater son yoga la rendait
triste, et lui donnait un petit sentiment d’échec. J’ai bu du vin, eux y ont
été à la grappa. Sauf D. qui est dans sa période détox qu’il fait chaque année
à cette période-ci.
Il y
avait quatre jeunes couples ce vendredi qui occupaient des tables
différentes…tous avaient un enfant en bas âge, qui était gardé qui par les
parents qui par une baby Sitter. Ces couples quittent le restaurant pas
beaucoup plus tard que 22 heures, pressés de retrouver leur progéniture.
Souvent
quand on me dit « bravo, c’est très bon », je réponds « je
transmettrai en cuisine, car le compliment s’adresse à eux. Si vous me dites
« ah on a été bien servis », alors c’est un compliment pour
moi. » Alors S. qui m’avait entendu dire cela à la table d’à côté a écrit dans le livre
d’or « C’était super bien servi et en plus c’était délicieux ».
AF. était
accompagnée de deux amis. Elle était contente que je la reconnaisse. Enfin !!
me dit-elle, on se voit dans des circonstances différentes et vous ne me
reconnaissez jamais. Les trois adorent manger chez nous quand ils en ont les
moyens. AF a 28 ans et prépare son départ pour le Québec où elle voudrait
séjourner un an ou deux. Que vas-tu y faire? Chercher du travail et voir. me répond-elle.
Incroyable ces jeunes sans attaches, libres comme le vent et qui veulent voir le
monde. Je lui ai donné les coordonnées de C (28 ans aussi) qui revient juste
d’avoir passé un an et demi à Montréal et y a travailler dans un salon de thé.
A son retour elle aurait voulu travailler chez nous mais aussi avoir un bébé…deux
projets qui ne vont pas tellement ensemble.
Samedi
midi, D et sa femme B de Soignies que j’avais revu lors de la présentation de
mon livre à la Halle aux draps sont venus manger. Ils ont été rejoints par leur
fils qui vit près de Liège et qui leurs présentait ainsi sa nouvelle copine.
Par hasard passait le disque de Guy Delhalle dont un morceau a été écrit par D.
J et K,
homme et femme politiques assez bien connus sont venus pour un repas de
travail. Je les aime bien tous les deux… K est une conscience pleine de
fraîcheur dans ce monde de brutes…
La soirée
a été calme : deux italiennes sympas et enthousiastes qui sont à Liège
pour une rencontre internationale ; un couple de trentenaire, dont le
monsieur, fonctionnaire, a quitté son boulot et est attiré par la restauration,
très attentif au bio ; un médecin et sa femme, client régulier, un type
très bien mais pince sans rire et donc pas toujours facile à découvrir et à
approcher ; et puis J. de Verviers, présent chez nous chaque semaine avec
sa femme et divers amis, magnifique cette fidélité.
A 21h30, est
arrivé une bande de 4 amis autour de PH, client fidèle devenu ami. Ph
travaille dans le monde du cinéma, de la musique et des arts plastiques. Il
organise en ce moment une très belle expo chez Stalport. Il travaille
assez souvent avec les Frères Dardenne et c’est lui qui venait chercher les
salades de Marion Cotillar lors du tournage de « Deux jours, une nuit ».
Pa a elle ouvert une chocolaterie en Hors Château et C. L’aide dans l’atelier
mais continue son travail au consulat portugais. R. Les accompagne. Nous avons
parlé musique car Ph est en contact avec des tas de musicien surtout dans le
monde du jazz et voudrait organiser un concert chez nous. Pourquoi pas. La
soirée « Autour de Brassens » du 21 janvier et celle de « Gainsbourg
confidentiel » du 4 février nous serviront de test. Les quatre amis nous
ont laissé vers minuit et demi nous disant qu’ils n’oublieraient ni la scamorsa
ni le jamon de pato.
Quand
nous avons quitté Como en casa, les terrasses des restaurants voisins étaient
rentrées et les volets étaient baissés. J’ai pensé à Banksy qui s’était déplacé
à Calais avec un magnifique pochoir de Steve Job placé en trompe l’œil sur les
murs bordant le camp de réfugiés, camp qu’on appelle « la jungle ».
Il voulait rappeler que Steve Job était …fils d’immigré syrien. J’ai pensé
alors à ces milliers de migrants qui débarquent à Kos en Grèce, transis de
froid et qui marchent ensuite vers l’Europe du Nord à travers les Balkans. Je
me suis demandé pourquoi on n’allait pas les chercher comme dans les années
septante des activistes français avaient été cherché 50 000 boat people
vietnamiens. L’opération s’appelait un bateau pour le Vietnam. Les Syriens, on
les laisse marcher, on les laisse crever sur les routes qu’on barre avec des
barbelés, pour encore allonger leur itinéraire, il faut qu’ils méritent leur
asile n’est-ce pas et tant pis pour ceux, femmes et enfants, qui crèvent en
route. Comment se fait-il que personne n’organise un car ou un bateau pour Kos.
Allei,
gardons confiance et ne désespérons pas encore de l’humanité.
La
clôture de Mons 2015 a été grandiose et émouvante pour les montois me dit-on.
J’avais adoré mes deux jours passes à Mons 2015 et j’ai découvert une ville que
je ne connaissais pas (voir à ce propos ma chronique du 7 septembre sur mon
blog). Suis heureux que la structure d’Arne Quinze reste pérenne. Le Beffroi a
retrouvé toute sa splendeur et les jours de fortes chaleurs, si je suis à Mons,
j’irai certainement me reposer à l’ombre d’un arbre dans le jardin du mayeur.
La vie
continue et reste belle du moins si on la veut telle.
.
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