Billet de campagne N°2 : J’ai déjà perdu trois voix.
Le 27 juin, je vous
annonçais ma présence à la place 49 sur
la liste Vert Ardent, en vue des élections communales du
14 octobre. Les vacances sont passées et après trois semaines de pérégrinations
dans le Nord de l’Espagne, je me pose pour quelques semaines dans le Sud. Internet
va heureusement m’aider à communiquer avec vous, le temps que je rentre et que
nous puissions nous voir.
Toujours est-il qu’avant d’avoir
entamé ma campagne, j’ai déjà perdu trois voix.
Michèle, une amie répond à mon
annonce de candidature en me disant que cela fait bien longtemps qu’elle-même a
quitté le balcon mais que cette fois, elle ne se déplacera pas pour aller
voter. Elle me dit : ‘j’entends déjà tes objections mais ma décision est
prise ». Et elle me renouvelle son
amitié. Vous allez trouver ma position complètement incongrue, mais je lui ai
dit que je ne lui ferais pas la leçon et qu’elle était assez grande pour savoir
ce qu’elle avait à faire. Et je lui ai
moi aussi renouvelé mon amitié. La décision de Michèle me fait dire que le
« rejet » du politique est
fort, vraiment très fort. Michèle est enseignante, c’est une femme ouverte aux
autres et au monde en général. Je ne la vois pas s’abstenir de gaieté de cœur,
je crois que c’est de sa part un geste de contestation. Les partis
traditionnels et le parti socialiste en particulier ont une très lourde
responsabilité dans ce rejet. L’abstention est dommageable à la démocratie,
mais elle est le produit de pratiques politiques inacceptables. La gauche
devrait encourager la citoyenneté active, le PS la dissuade et l’étouffe.
Je me suis présenté à une époque
sur la liste PS comme candidat indépendant et d’ouverture. Dans ma militance de
l’époque je fréquentais nombre de militants socialistes sincères. La plupart
étaient actifs dans l’associatif et les mouvements. Il s’agissait des Jacques
Zwick, Jean Cornil, Serge Noël, Yannick Samzun, Pierre Galand, Bruno Vinikas et
j’en passe. Je pensais que « les affaires » (à l’époque c’était
celles des carolos) se régleraient et qu’un renouvellement était possible. Nous pensions à quelques-uns que non seulement
une gauche forte était nécessaire mais qu’il fallait aussi qu’elle s’engage sur
les questions environnementales et qu’une alliance rouge-verte était nécessaire.
Ce renouveau de la gauche n’a pas eu lieu. Et tout récemment, c’est à Liège que
les affaires (Publifin, Moreau, Mathot…) ont éclaté, sans que les responsables
de la fédération n’aient été capables de réagir et de clarifier les choses. S’ajoutent
à cela les trahisons sociales du PS, vivement critiquées y compris de l’intérieur
par des responsables et non des moindres. Trente ans d’un même pouvoir, c’est
trop, ce n’est pas sain, c’est même malsain, d’autres alternatives sont donc
nécessaires. Vert Ardent est pour moi l’alternative la plus crédible qui se présente à Liège. On
peut aujourd’hui sérieusement enfin espérer que nous soyons incontournables
pour une prochaine majorité communale.
En attendant, avec l’abstention
de Michèle, je perds une voix et voilà qu’avant mon départ en vacances,
Florence Caeymaex, une amie qui m’est très chère m’annonce qu’elle sera
candidate sur la liste PS. Elle fait son entrée en politique. Elle fait un
autre choix que le mien mais je le respecte et lui souhaite beaucoup de succès.
Mais cela me fait quand même une deuxième voix de perdue.
Il y a fort à parier également
que les responsables de Vega ne voteront pas pour moi et que je perde ainsi une
troisième voix. Vous savez que j’étais, avec d’autres amis dont mon colistier
Pierre Eyben, parmi les fondateurs de Vega. Nous voulions avec Vega, développer
la même dynamique qui est celle pour laquelle je me suis toujours battu :
une gauche forte, consciente des enjeux environnementaux. Quand Ecolo décide de
créer une liste d’ouverture - Vert Ardent- (pour rappel, Vert Ardent c’est 23 candidats
venus d’Ecolo, 3 candidats venus du mouvement Demain et 23 candidats qui comme
moi sont des citoyens actifs indépendants), il n’y avait pas à hésiter. Que
rêver de mieux ? Vega aurait pu, aurait logiquement du nous rejoindre. Ils
ont décidé de faire bande à part. Rien ne le justifie. Pour ma part, je le
regrette, je tourne la page Vega et m’engage résolument avec Vert Ardent.
On dit que dans une campagne
électorale, il ne faut pas trop parler des autres mais plutôt parler de ses
propres objectifs. C’est vrai et c’est promis, c’est ce que je ferai
dorénavant. Mais je ne pouvais pas non plus éviter de m’expliquer sur mes
tentatives politiques passées. Voilà qui est fait et quelques soient les
polémiques, je ne reviendrai plus ni sur le PS ni sur Vega. Je voulais
souligner ma fidélité à mes luttes de toujours, au-delà des appareils
politiques. C’est ma constance à moi : lutte pour la justice sociale,
lutte pour la préservation de l’environnement, deux conditions inséparables et
indispensables du mieux vivre ensemble et du respect des générations futures.
J’y reviendrai dans les
prochaines semaines.
La ville espagnole dans laquelle
je séjourne en ce moment a fait une mutation extraordinaire. Nous en rêvions
Marlène et moi depuis longtemps et voilà que l’association de quartier s’est
mise à penser l’avenir de sa ville et surtout de son centre historique. Nous
avons assisté ce dernier WE à la deuxième édition de la fête du quartier.
C’était fabuleux, gai, familial, coloré, spectaculaire. C’est une fête
organisée par et pour les habitants qui se sont emparés de tous les moyens
d’expressions artistiques possibles, qui se sont mis à filmer, photographier,
raconter, peindre, danser, cuisiner. Une vraie fête alternative qui nous montre
que tout est possible quand on permet à la citoyenneté de s’activer. Que rêver
de mieux pour sa ville.
Mario Gotto (5 septembre 2018)
3 de perdues, 30 de retrouvées... Bienvenue chez les Verts&Ardents Mario... et bonne chance pour la campagne...
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