On ne se refait pas hein !
Quand on a été militant toute sa vie, on ne sait pas/plus resté indifférent au
monde qui nous entoure. C’est mon cas et cette semaine écoulée, j’ai été gâté
tant par des lectures que par des rencontres intéressantes.
Guy Bajoit, professeur émérite de
sociologie de l’UCL, (que les fopésiens connaissent très bien) qui a consacré
une grande partie de ses recherches sur le changement social et culturel, vient
de sortir un livre (édité par le CETRI) qui a pour titre « le capitalisme néolibéral :
comment fonctionne-t-il ? Comment le combattre ? » Eclairant. Quand
on est perdu dans la masse d’informations qui nous submerge aujourd’hui, il est
intéressant d’avoir un cadre global qui nous permet de situer des faits, des
questions, des enjeux. C’est ce que permet le petit livre de Guy Bajoit. Il
nous explique que depuis la crise des années septante et la course technico-économique
qui s’en est suivi, une nouvelle classe dominante est apparue qu’il propose de
nommer « La Ploutocratie ». C’est la classe qui gère aujourd’hui l’économie
mondialisée. Ce sont les riches financiers et commerçants qui dirigent les
banques, les sociétés multinationales, les fonds d’investissements et leurs
actionnaires, les spéculateurs et les marchands. Ceux qui se réunissent à
Davos. Ce ne sont plus d’abord des entrepreneurs mais bien des spéculateurs.
Ils sont aidés par des armées d’experts, ce sont les agences de notation qui
leur disent où et quand placer leur argent pour faire du 20 ou 25%, les agences
d’innovations technologiques qui font tout pour augmenter la productivité, les
agences de publicité qui vont les aider à vendre leurs produits et les idées
qui vont avec, et enfin les institutions internationales tels que FMI, Banque
Mondiale, le G20, l’ UE…qui vont dire aux Etats ce qu’ils doivent faire pour
mieux aider ces spéculateurs à s’enrichir.
Pour que cela fonctionne, il faut
que la masse des gens suivent et se soumettent. Ce n’est plus seulement la
classe ouvrière qui est concernée, elle n’est plus la classe de référence.
Certes, pour s’enrichir, il faut de la plus-value que les travailleurs vont
apporter, mais il faut vendre dans le monde entier. Pour cela il faut que les
gens veuillent toujours acheter plus, acceptent de s’endetter plus pour acheter
et se soumettent pour rembourser. Cette masse nouvelle, Guy Bajoit propose de l’appeler
« Le clientariat » qui deviendrait ainsi l’identité commune de tous
ceux que l’on soumet pour que le système fonctionne et qui serait capable de s’opposer
à la ploutocratie qui met la planète en danger. Guy Bajoit donne des pistes
pour agir et entre autres celles-ci : défendre les acquis sociaux obtenus
par la lutte du mouvement ouvrier, favoriser les modes de productions et de consommations
alternatifs.
Il est parfois dangereux de faire
un résumé comme je le fais. Mais cette étude de Guy Bajoit est téléchargeable
gratuitement sur le site du CETRI. Moi je l’ai eu sur le FB de Fopésien-ne-s
(merci Claudine Drion). Bonne lecture.
J’ai par ailleurs eu l’occasion
de prendre un repas et de passer un bon moment avec mon ami Francis Leboutte.
Francis est le coordinateur du MPoc, le Mouvement des objecteurs de
croissances. Il vient de créer avec d’autres associations importantes telles
que les Amis de la Terre, le Grappe, Attac…une nouvelle association « Fin
du nucléaire ». Francis qui connait le dossier nucléaire sur le bout des
doigts, s’étonne toujours de l’indifférence ou du moins de la passivité des
gens face à la question du nucléaire qui pour lui est la plus grave menace qui
pèse sur l’avenir de l’humanité. Avec les autres associations, ils se sont dit
qu’il était essentiel de mener une campagne spécifique sur cette question, d’où
la création de cette coordination. Les objectifs sont sans ambiguïté :
·
L’arrêt
immédiat des cinq réacteurs belges dont la probabilité d’accident grave est des
plus élevées : les réacteurs Tihange 2 et Doel 3 dont les cuves présentent
des milliers de fissures et les trois réacteurs les plus vétustes (plus de 40
ans), Tihange 1, Doel 1 et Doel 2.
·
Le retrait
immédiat des armes atomiques étasuniennes du sol belge.
·
Le
désarmement nucléaire.
·
La suppression de l'accord datant de 1959 qui
inféode l'Organisation mondiale de la santé (OMS - WHO) à l’agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA - IAEA), le lobby atomique officiel.
Pour en
savoir plus, pour adhérer, pour diffuser leurs informations, RDV sur : www.findunucleaire.be
Tout
cela ne m’empêche pas de continuer à préparer ma « petite production
alternative de pain et de pâtes ». Le transporteur qui devait me livrer le
béton a dû partir d’urgence en Italie auprès de sa mère mourante. Tout est donc
décalé d’une semaine. Pas grave, on lui souhaite bien du courage. J’en ai
profité pour tester une méthode de fabrication de baguette de tradition
française sur polish. Le résultat est magnifique et peut encore être amélioré. Comme
vous êtes nombreux, ou plutôt nombreuses, à me poser des questions à ce sujet,
la semaine prochaine, je vous parlerai de ces méthodes de panification :
levure, polish, levain ??? Je vous ferai part de mes modestes
connaissances et expériences…
On a
passé un bel après-midi avec Paquita, notre amie et ex associée dans Como en
Casa et son petit Lao. Elle vit entre le Portugal et la Belgique et ne veut pas
choisir : le Portugal lui plaît beaucoup, le mode de vie y est plus
plaisant et moins stressant qu’ici et le climat plus agréable. Mais ses amis
sont ici, une partie de son travail aussi, et donc pour les prochaines années
elle continuera à se partager entre les deux pays jusqu’à ce qu’un jour la vie
et les surprises qu’elle nous réserve parfois, la fixe quelques part. On est
toujours contents de la voir ; Paquita, comme Julie d’ailleurs, notre
autre associée de Como en Casa, c’est presque la famille hein !
Hier
nous avons passé notre dimanche avec Renzo (mon plus jeune frère), Norma, Lola
et Paolo (mon filleul). Quelle belle famille. Lola, 25 ans, est revenue en Belgique
après une année passée en Nouvelle Zélande. C’est une jeune fille magnifique
qui travaille dans la restauration et rêve de…Canada. Paolo se passionne pour le
théâtre et le saxo. Il avait d’ailleurs un récital ce dimanche matin à l’académie
de Soignies, la vie est devant lui. Renzo (mon plus jeune frère) et Norma ont
des tonnes de passions, entre autres la Toscane, les voyages et … la cuisine.
Ils élèvent (entre autres) des coqs qu’ils laissent vivre très vieux. Quand ils
les mettent à la casserole, c’est en leur caressant le cou et en leur disant au
revoir et c’est pour des cuissons lentes dont la viande sort confit. Ce dimanche
le coq était préparé mi à l’indienne, mi tomate à l’italienne. Bon ? Non,
succulent.
Ah oui,
le titre de cette chronique ! il est tiré d’un article du monde consacré
aux derniers jours élyséens de François Hollande. Je n’ai plus aucune sympathie
pour le personnage mais l’article, écrit à trois plumes, est succulent et
traduit magnifiquement l’ambiance de fin de règne déprimant qui règne à l’Elysée.
Petit extrait pour le plaisir : « Occupée
par d’autres feuilletons politiques, la presse ne prend plus la peine de l’accompagner.
Contraste saisissant entre l’influence du quinquennat où des dizaines de
journalistes empressés le suivaient pas à pas, micros tendus et caméras
braquées, et cette petite troupe déplumée qui l’accompagne désormais. « Les
mouches ont changé d’âne » soupire un conseiller ». Ce n’est ni
élogieux pour Hollande bien sûr, mais ni non plus pour les journalistes.
Allei,
on se retrouve la semaine prochaine hein.
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