Quelle belle soirée que ce
dernier samedi soir, la salle était occupée majoritairement par des groupes de
jeunes (majoritairement femmes) de 25 ou 30 ans, tous enthousiastes et
sympathiques. La plupart ont souhaité rencontrer Marlène et parler cuisine, bio,
gastronomie…Ils sont à la fois contents de la découverte de notre resto, un peu
triste quand nous annonçons la remise et nous disent qu’ils reviendront avant
le 30 septembre et après pour découvrir la cuisine de Juliette. Il y avait
aussi pas mal de flamands et de français. Les flamands sont toujours charmants
quand on les traite courtoisement. Un couple de parisien à découvert la cabane
en passant et quand ils ont appris qu’on pouvait y manger, ils y ont grimpé
sans hésiter.
Au moment où je vous écris, deux
cuisiniers occupent la cuisine de Como en casa et passent leur examen pour
Juliette. Cela me fait tout drôle
évidemment et cela me prépare à prendre conscience que d’ici peu je devrai
quitter les lieux quoi que j’y reviendrai de temps à autres si ce n’est pas
pour manger ce sera pour donner un coup de main à Juliette. Mais des soirées
comme celle de ce dernier samedi, quand il y a ce brouhaha dans la salle, cette
ambiance de brasserie parisienne, nombre de gens sympa dont on sait qu’ils vont
apprécier ce qu’on va leur servir, vont me
manquer terriblement.
Du bureau sur lequel je travaille
en ce moment, j’ai vue sur les deux parties de la salle et sur la verrière de
la cuisine. Je me remémore le bâtiment encombré de toutes sortes. Les trois
conteneurs que j’ai rempli de plaques de plâtre, de faux plafonds et de toutes
sortes de décombres qu’il fallait évacuer, puis le bâtiment vide où je passais
des heures à tenter d’imaginer l’aménagement. Nous n’avons jamais conçu de
plans, ni fait appel à un architecte d’intérieur. Nous n’avions aucun préconçu
en fait et nous avons construit pas à pas. D’abord ouvert ce mur pour avoir une
vue sur la cuisine, puis construit le mur du bar, trouvé un petit artisan pour
faire les structures métalliques des tables, puis des copains qui ont aidé à
faire le bois des tables, les plinthes métalliques, et peu à peu au long de la
première année, acheter quelques meubles dont le bar à vin a été un élément
marquant. Ce n’est que 15 jours avant l’ouverture que nous avons eu l’idée de
la tablette en métal surmontant le bar, la verrière de type industriel et le
porte verre. Il a à peine fallu quelques mois pour que le restaurant trouve son
aspect plus ou moins définitif. Sont venues les œuvres que les artistes nous
ont laissées après chaque expo, la cabane de Marie Foidart qui a aussi donné
une identité forte à l’entrée, le salon bleu et rouge n’a été installé qu’il y
a quelques mois et dernièrement est venu s’ajouter le podium pour les concerts
et sur lequel nous avons posé la table de Véronique (que nous appelons la table
VIP)
Juliette me parle des
transformations qu’elle va faire, et cela me paraît très bien. Elle va apporter
sa propre marque, sans rien changer de fondamental mais en montrant que même s’il y a
continuité, il y aura du neuf. Mais cela je vous le laisserai découvrir.
Beaucoup nous demandent si nous
ne sommes pas tristes de quitter et d’arrêter? Oui bien évidemment avec
certainement un peu peur de nous
retrouver dans le vide. Mais à la réflexion, nous nous disons ceci : nous
nous sommes lancés dans la restauration sans aucune expérience. Nous voulions
promouvoir un restaurant bio. Nous avons commencé dans un local préexistant,
une ancienne pizzeria qui nous a permis de faire nos armes et de voir que le
projet « prenait ». Puis nous avons déménagé, investi et pris des
risques financiers avec nos deux associées Paquita et Julie et notre projet
s’est développé, a tenu la route et aujourd’hui Como en Casa existe et a ses
lettres dans le milieu de la restauration liégeoise. Le pire aurait été
d’échouer mais aussi que le projet s’arrête avec notre départ. Mais voilà qu’au
moment où nous décidons de remettre, parmi les trois candidats repreneurs, nous
rencontrons Juliette qui veut continuer dans la même philosophie, qui a un
réseau d’amis maraîchers, qui veut travailler en circuits courts et pousser un
pas plus loin le végé et le végan.
Bref, notre projet devient
durable et s’inscrit dans l’avenir. Que demander de plus. Ceci compense
largement la petite nostalgie qui commence déjà à pointer. Vous nous manquerez,
je le répète, mais nous trouverons le moyen de vous revoir
Mais, mais mais mais mais mais
mais, il nous reste six semaines dont nous et vous allons profiter un max
n’est-ce pas…Car même si nous allons vers la fin, cela ne nous a pas empêché de
sortir un nouveau maquereau, servis sur une mousse de betteraves au raifort qui
a constitué la « tuerie » de ce dernier WE. Nous allons revenir
régulièrement avec nos best off quitte à les revisiter légèrement. Ce sera déjà
le cas pour le plat du jour du midi cette semaine avec des lentilles au curry,
feta et légumes verts qui ont fait le régal de beaucoup d’entre vous à
différentes reprises. Pour les soirées du prochain WE, suivez-nous sur FB, il y
aura de belles surprises. Et mon petit doigt me dit que le calamar au chorizo
et tomate ne va pas tarder à faire sa
réapparition.
Allei, à très vite.
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